À la Une – Retour sur la COP15 sur la lutte contre la désertification : des avancées en deçà des défis

Du 9 au 20 mai, Abidjan accueillait la COP15 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Moins connue que la COP pour le climat, qui se déroulera en Egypte en novembre prochain, la convention sur la lutte contre la désertification
adoptée en 2014 concerne la dégradation des terres dans les régions arides, semi-arides et subhumides sèches, générée soit par le changement climatique, soit par les activités anthropiques. Les enjeux sont de taille, en particulier pour l’Afrique. Selon un rapport publié
par l’ONU quelques jours avant le début du sommet, la désertification concerne 40 % des terres émergées et affecte déjà environ la moitié de l’humanité. La désertification affecte non seulement la sécurité écologique de la planète, mais aussi sa stabilité socio-économique.

D’après les Nations unies toujours, 50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des dix prochaines années en raison de la dégradation des terres arables. À l’issue des discussions, des dizaines de décisions ont été adoptées, prévoyant notamment « l’accélération de la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 », le renforcement « de la résilience face à la sécheresse en identifiant l’expansion des zones arides » et l’amélioration de « l’implication des femmes dans la gestion des terres ». Pour la première fois, la question foncière a été prise en compte et il a été régulièrement rappelé que la mise en place d’un régime foncier constituait un prérequis indispensable à une lutte efficace contre la dégradation des terres. Malgré ces résultats, plusieurs observateurs font état d’un bilan mitigé.
De nombreux délégués du continent africain espéraient greffer un protocole additionnel sur la sécheresse à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification : cet instrument juridique contraignant aurait permis de drainer des financements pour lutter contre la sécheresse et ses conséquences, en plus d’inciter les pays touchés par ce phénomène climatique à mettre en place des plans d’action nationaux comprenant notamment des systèmes d’alerte précoce. Par ailleurs, alors que l’ONU estimait à 1 600 milliards de dollars l’enveloppe nécessaire, sur dix ans, pour restaurer les terres, à l’issue de la COP15, seule la Côte d’Ivoire a annoncé un chiffre : 2,5 milliards de dollars (sur dix ans) pour son « initiative d’Abidjan ». La société civile, dans sa déclaration finale, regrettait de son côté que les approches agroécologiques n’aient pas été davantage mises en avant.

Vous trouverez également dans ce bulletin les différentes ressources parues sur les organisations paysannes, les interprofessions, la sécurité alimentaire, les approches territoriales, le foncier, le pastoralisme et l’élevage, l’agriculture familiale, la contractualisation, les politiques agricoles , la filière Niébé, Coton, le maraîchage et l’apiculture.

Bonne lecture !

L’équipe d’Inter-réseaux Développement rural

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