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publié dans Bulletins de veille le 22 décembre 2011

Bulletin de veille n°186 – 22 décembre 2011

Vital Pelon

Veuillez trouver ci-dessous un nouveau bulletin de veille sur le développement rural.

Ce mois-ci, de nombreuses références autour de la situation alimentaire au Sahel, la volatilité des prix, les avancées en termes de politiques commerciales (OMC, APE, TEC), les échos de Durban (changements climatiques), etc.

N’hésitez pas à réagir par retour de mail à l’une ou l’autre de ces références, ce bulletin de veille est aussi l’occasion d’engager le débat au sein d’Inter-réseaux.

Vous pouvez également consulter ce bulletin sur le site web d’Inter-réseaux : http://www.inter-reseaux.org

Bonne lecture ! et bonnes fêtes de fin d’année !

L’équipe d’Inter-réseaux Développement rural

Appel à contribution sur des expériences innovantes de valorisation des produits locaux en lien avec les modes de consommations urbains au Burkina Faso

Inter-réseaux (avec partenaires CPF et Gret), délais de soumission des initiatives : 20 janvier 2012
Dans le cadre du projet “Renforcer les stratégies des acteurs valorisant les produits locaux en lien avec les consommateurs urbains au Burkina Faso”, financé par le CFSI/Fondation de France, conduit par la Confédération Paysanne du Faso en partenariat avec le Gret, Inter-réseaux lance un appel aux membres du réseau qui auraient une expérience intéressante à valoriser ou à soumettre pour des travaux de capitalisations. L’idée est d’identifier des expériences intéressantes à capitaliser et à valoriser pour donner des clés de compréhension sur les dialogues, les concertations et les partenariats qui se développement pour permettre aux acteurs des filières agricoles burkinabés de mieux répondre à la demande des consommateurs urbains.
http://www.inter-reseaux.org/ressources-thematiques/article/appel-a-contribution-sur-des?var_mode=calcul
Téléchargez la fiche canevas à renseigner !
http://www.inter-reseaux.org/IMG/doc/Fiche_modele_capitalisation_en_ligne.doc
Téléchargez les 2 modèles proposés de fiche témoin d’expérience :
Fiche riz : http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/Fiche_Riz_en_ligne.pdf
Fiche manioc : http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/Fiche_manioc_en_ligne.pdf

Situation alimentaire au sahel et crises

Résultats préliminaires de la campagne agricole 2011/2012 au Sahel et en Afrique de l’Ouest


Cilss, Agrhymet, décembre 2011
A l’issue d’une rencontre de concertation sur les bilans céréaliers au Sahel et en Afrique de l’Ouest, organisée du 24 au 26 novembre à Cotonou (Bénin), le Comité permanent inter-Etats de Lutte contre la sécheresse dans le sahel (Cilss) et plusieurs organisations internationales ont émis un préavis sur les perspectives alimentaire et agricole dans cette région. Les organisations constatent une hausse de 4% de la production par rapport à la moyenne des cinq dernières années et une baisse de 8% par rapport à la saison précédente. Dans les cas des neuf pays du Cilss, la production est égale à la moyenne des cinq dernières années mais 25% plus faible qu’en 2010/2011.
Les signataires préviennent que « la baisse des productions agropastorales et le niveau élevé des prix affectent de nombreuses populations vulnérables qui risquent d’être en insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les prochains mois si rien n’est fait dans les meilleurs délais ». Dans les recommandations aux Etats et aux organisations partenaires, le préavis recommande aux Etats d’éviter d’entraver le bon fonctionnement des marchés régionaux, d’affiner le ciblage des populations les plus vulnérables et de reconstituer des stocks nationaux de sécurité alimentaires en privilégiant les achats locaux.
Lire le communiqué final du Cilss : http://www.cilss.bf/IMG/pdf/COMMUNIQUE_FINAL__RPCA_PRAIA_2011_VFinale.pdf
Lire ici un bref compte-rendu de la participation d’Afrique Verte à la conférence, insistant sur la nécessité de laisser les frontières ouvertes entre les pays côtiers et les pays sahéliens déficitaires :

Marché des céréales : à peine la fin des récoltes, les prix grimpent

Lefaso.net, 5 décembre 2011
Ce reportage sur les marchés de Ouagadougou met en évidence le renchérissement des denrées (principalement le maïs, le haricot, le sorgho et le petit mil), mais aussi leur raréfaction. Les détaillants comme les grossistes constatent qu’en raison des mauvaises récoltes de l’année, les prix ont considérablement augmenté. La production de l’Ouest ayant notablement baissé, les commerçants ont « perdu leurs repères », car « ils ne savent pas exactement où trouver [les] céréales ». Devant cette situation inédite, certains se demandent même si ces céréales introuvables ne sont pas exportées. Parmi les consommateurs en revanche, nombreux sont ceux qui accusent les commerçants eux-mêmes.
http://www.lefaso.net/spip.php?article45202

Note sur le cas de la production de niébé  dans le Rapport d’évaluation préliminaire des récoltes 2011 et résultats provisoires de la campagne agricole 2011 / 2012

Reca Niger, 30 novembre 2011 – Note de 6 pages
Cette note résume une analyse critique de l’évaluation de la production de niébé et d’arachide dans le rapport d’évaluation préliminaire des récoltes 2011 et les résultats provisoires de la campagne agricole.
La production de niébé, estiment les auteurs, semble surévaluée : elle placerait tous les départements de la zone agricole du Niger en situation excédentaire concernant les disponibilités en calories, ce qui ne correspond pas à la réalité constatée sur le terrain. Le Reca note en effet avec scepticisme que d’après les chiffres du rapport préliminaire, « en 5 ans, le rendement moyen du niébé au niveau national a été multiplié par 2, sans modification majeure de l’itinéraire technique, des intrants utilisés, ou introduction d’une innovation… » Cela laisse supposer un problème de fiabilité des données sur l’arachide et le niébé, et vraisemblablement une surestimation des récoltes : « Il y a évidemment des incohérences quelque part… peut être dans les productions annoncées de niébé et d’arachide qui vont de record en record ces dernières années, que la pluviométrie soit bonne ou pas. »
http://www.reca-niger.org/spip.php?article399

Échapper au cycle de la faim : Les chemins de la résilience au Sahel

Groupe de travail sur le Sahel, 30 novembre 2011 – Rapport (PDF, 124 pages)
Ce rapport du Groupe de travail du Sahel (réseau inter-agences basé au Royaume-Uni) présente une analyse détaillée de la crise alimentaire chronique qui frappe les pays du Sahel. Appuyé sur des entretiens auprès de l’ensemble des acteurs impliqués, il revient sur les changements prometteurs depuis 2005 et les défaillances lors des interventions de 2010, et propose une série de recommandations pour suivre les “chemins de la résilience” :

  • renforcer la préparation et la réponse rapide ;
  • concevoir des politiques nationales et mettre en œuvre des programmes de protection sociale qui répondent aux besoins des personnes les plus vulnérables et les plus pauvres ;
  • dynamiser les moyens d’existence dans les zones marginalisées ou dégradées sur le plan agricole, par l’intensification durable de la production agricole et par le soutien à la santé animale, à l’élevage et la commercialisation de bétail ;
  • développer et appliquer une stratégie régionale de Réduction des risques de catastrophes (RRC) au Sahel ;
  • soutenir les investissements multisectoriels coordonnés pour parvenir à une réduction durable du niveau de malnutrition infantile ; répondre aux défaillances du marché et à la volatilité des prix.
    http://www.oxfam.org/fr/policy/echapper-cycle-faim-chemins-resilience-sahel

Prix – Volatilité des prix et instruments

Prix alimentaires pratiquement inchangés

FAO, 8 décembre 2011
L’indice FAO des prix alimentaires de novembre 2011 met en évidence une augmentation de 1 % par rapport à novembre 2010, après le pic de février 2011. Cette relative stabilité s’explique en grande partie par la forte révision à la hausse de l’estimation des approvisionnements céréaliers mondiaux de 2011/2012, qui a contribué à la chute des cours des céréales en octobre 2011. Le rapport « Perspectives de récoltes et situation alimentaire » établit que la production céréalière mondiale a atteint un niveau record en 2011, en augmentation de 3,5% par rapport à 2010. Par conséquent, les réserves mondiales pourraient augmenter en 2012.
Parmi les faits saillants, le rapport relève également une augmentation de 8 % de l’utilisation du blé pour l’alimentation animale et prévoit un léger accroissement du ratio stocks-utilisation de céréales en 2012. Le rapport se concentre sur la situation alimentaire des pays en développement, en particulier les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), dont la facture céréalière atteindra également un niveau record pour la campagne de commercialisation 2011/2012.
De plus, l’insécurité alimentaire devrait demeurer critique dans les zones touchées par la sécheresse, notamment la Corne de l’Afrique où 18 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente. Au total, 33 pays ont besoin d’assistance extérieure pour rétablir leur situation alimentaire. Une situation qui pourrait conduire à des hausses de prix et à l’insécurité alimentaire.
http://www.fao.org/news/story/fr/item/116500/icode/
Rapport (36 p., anglais) :

  • http://www.fao.org/docrep/014/al983e/al983e00.pdf
    Le rapport et les précédents, en français :
  • http://www.fao.org/giews/french/cpfs/index.htm

    Sommet de Cannes, quel bilan ?

    Document officiel de la présidence française du G20-G8, 12 décembre 2011
    La présidence française du G20 propose des résumés des principales avancées de l’instance en 2011 dans 15 domaines, dont l’agriculture, les prix agricoles et les réserves alimentaires d’urgence. Chacun d’entre eux se présente sous la forme d’un document PDF. Dans le domaine agricole, un plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture a été adopté. Il comporte cinq volets : 1. un accroissement durable de la production agricole mondiale, notamment en renforçant la coordination de la recherche agronomique internationale ; 2. une transparence accrue sur les marchés agricoles grâce à la création d’un système d’information, outil de collecte et de coordination des données (AMIS) dont la première réunion s’est tenue le 15 septembre ; 3. le lancement d’un Forum de réaction rapide, pour prévenir et gérer les crises de marché de façon coordonnées, dont la première réunion s’est tenue le 16 septembre sous l’égide de la FAO ; 4. la mise en place d’un système de stocks humanitaires d’urgence prépositionnés dans les pays de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest, ainsi que le développement, en coordination avec la Banque mondiale, d’instruments innovants d’assurance et de gestion des risques pour les plus pauvres ; 5. l’institution de règles contre les abus de marché et les manipulations de cours.
    http://www.g20-g8.com/g8-g20/g20/francais/le-sommet-2011/le-sommet-theme-par-theme/le-sommet-de-cannes-quel-bilan.1559.html
    Lire le rapport Agriculture (2 pages) :

  • http://www.g20-g8.com/g8-g20/root/bank_objects/1._Agriculture.pdf
    Lire le rapport Prix agricoles (2 pages) :
  • http://www.g20-g8.com/g8-g20/root/bank_objects/5.prix_agricoles.pdf
    Lire le rapport Réserves alimentaires d’urgence (2 pages) :
  • http://www.g20-g8.com/g8-g20/root/bank_objects/9.Reserves_alimentaires.pdf

Un Panel de haut niveau montre la voie pour combattre la volatilité des prix alimentaires

CTA, 5 décembre 2011
Le nouveau système d’information sur le marché agricole (AMIS) créé par le G20 était au centre d’un Briefing organisé le 30 novembre à Bruxelles, sur la volatilité des prix alimentaires. Le Briefing a rassemblé 170 représentants des organisations internationales, des ambassades ACP, de la Commission européenne, des représentations d’agriculteurs africains et de la société civile. Dans deux panels, le Briefing a débattu les causes de la sécurité alimentaire et a présenté des recommandations qui pourraient améliorer la sécurité alimentaire dans les pays ACP. « L’AMIS doit produire des rapports réguliers sur la situation du marché agricole mondial, non seulement pour les pays membres de l’ONU mais en tant que bien publique pour tous » a ainsi souligné Hafez Ghanem, directeur adjoint de la FAO, lors de son intervention.
Le Mexique, qui a pris la présidence du G20 le 1er décembre, a établi quatre priorités dans le domaine de la sécurité alimentaire, selon Adriana I. Herrera Moreno du ministère mexicain de l’agriculture :

A Savoir n° 10 : Le risque prix sur les produits alimentaires importés – Outils de couverture pour l’Afrique

AFD, 12 décembre 2011 – Publication (PDF, 98 pages)
Les marchés des produits agricoles et alimentaires présentent des caractéristiques qui les rendent particulièrement instables. Or, lorsqu’elle devient excessive, la volatilité des prix alimentaires est préjudiciable à la fois aux consommateurs et aux producteurs. Alors qu’en 2011, dans le cadre de la présidence du G20, la France a fait de la lutte contre la volatilité des prix l’une de ses priorités, cet ouvrage propose d’identifier les mécanismes de gestion des risques prix utilisables dans les pays africains, qui méritent une attention particulière en raison de leur dépendance croissante au marché alimentaire mondial.
Cette publication analyse ainsi les mécanismes susceptibles de couvrir les risques prix à l’importation, classés en six « familles ». Leur description s’accompagne d’une analyse de leurs forces, risques, opportunités et faiblesses, ainsi que des instruments de contrôle, classiques ou plus innovants. Cette analyse a été confrontée à l’appréciation d’administrations et d’opérateurs privés de six pays africains (Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, Kenya, Maroc et Sénégal).
http://www.afd.fr/home/publications/travaux-de-recherche/publications-scientifiques/a-savoir

Pour fluidifier les échanges de céréales : Une Bourse internationale des céréales à Bamako

Les Echos (Mali), 14 décembre 2011
Organisée par Afrique Verte International et ses démembrements Amassa (Mali), Acssa (Niger) et Aprossa au (Burkina Faso), la Bourse internationale a réuni environ 300 acteurs agricoles des pays de l’espace UEMOA et Cedeao. Elle visait à informer les décideurs et les acteurs agricoles sur le contexte alimentaire de cette année et à favoriser l’approvisionnement des poches déficitaires de la sous région à partir des poches excédentaires.
En marge des échanges, une exposition vente des produits bruts et transformés à base de céréales locales est organisée sur le site de la manifestation dans le cadre de la promotion des céréales locales.
L’accent a été mis sur le rôle des femmes : aux dires de Mme Olga Ouologuem, la représentante des transformatrices, « grâce au soutien d’Afrique Verte, plus de 6000 transformatrices de quatre pays africains font de l’auto emploi.  Le soutien de l’ONG a augmenté le revenu des transformatrices de 20 à 25 % ». Cependant, a-t-elle déploré, « l’agriculture vivrière familiale, vecteur de croissance économique, pourvoyeuse de richesse, d’emplois et de revenu pour 80 % des Sahéliens, [n’est] pas suffisamment prise en compte dans les politique agricoles des pays de la sous région ».
http://www.lesechos.ml/pour-fluidifier-les-echanges-cerealiers-une-bourse-internationale-des-cereales-a-bamako.html En savoir plus sur les bourses d’Afrique verte :

Politiques commerciales, négociations OMC, négociations APE et TEC

L’OMC défend une vision dépassée de la sécurité alimentaire

Srfood.org, momagri.org, 16 décembre 2011
Olivier de Schütter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, a remis au mois de novembre une note relative à la position de l’OMC sur la sécurité alimentaire. Celle-ci émet une série de recommandations précises en direction de l’OMC. Dans un article à propos de cette note, Olivier de Schütter met l’accent sur le fait que l’OMC ne pouvait considérer le développement du commerce comme l’unique voie de sortie de la pauvreté pour les pays les moins développés. Au contraire, le développement du commerce extérieur engendre pour ces pays un cercle vicieux: « plus on leur dit de s’appuyer sur les échanges, moins ils investissent dans leur propre agriculture. Et moins ils soutiennent leurs paysans, plus ils sont contraints de s’appuyer sur les échanges ».
Olivier de Schütter s’élève donc contre les règles de l’OMC qui entravent la marge de manœuvre des Etats pour réduire la volatilité des prix sur leurs marchés domestiques. Il appelle donc l’OMC à modifier ses orientations vis-à-vis des pays les plus pauvres, importateurs nets de denrées alimentaire, et à cesser de mener « les batailles du passé ». La note formule une série de recommandations politiques.
http://www.srfood.org/index.php/fr/component/content/article/1834-wto-defending-an-outdated-vision-of-food-security
Télécharger la note briefing :

Dimensions agricoles de l’examen des politiques commerciales de l’OMC pour la Guinée

Agritrade, 12 novembre 2011
Agritrade présente dans ce texte les conclusions de l’OMC à propos des politiques commerciales agricoles de la Guinée. L’OMC pointe le potentiel de l’économie guinéenne, dont seul un quart des terres agricoles potentielles est exploité. Cependant, l’agriculture guinéenne, qui demeure largement de subsistance, ne suffit pas à nourrir la population. Les restrictions à l’exportation et les droits de douane élevés contribuent, estime l’OMC, à aggraver la situation, d’autant plus que les intrants agricoles sont en contrepartie exemptés de droits et taxes à l’importation.
Par conséquent, l’agriculture guinéenne demeure loin de son potentiel : les rendements de la principale culture, le riz, « ont stagné au cours de la dernière décennie ». Les importations de volaille ont considérablement augmenté ; enfin, la Guinée importe également des produits laitiers. Les principales cultures d’exportation sont le coton, le café, l’huile de palme, la quinine, le caoutchouc et certains fruits et légumes. Cependant, la promotion du secteur du coton a été un échec.
Agritrade ajoute à ce compte-rendu un commentaire éditorial. L’organisation souligne ainsi qu’il « est relativement facile pour les négociants de contourner les restrictions d’exportation de façon à ce que l’effet escompté, consistant à augmenter la disponibilité alimentaire au niveau local, ne se produise pas ; au lieu de cela, le pays ne fait que perdre des devises étrangères ». Elle conclut donc que « le rapport de l’OMC rappelle à juste titre l’importance d’adapter toutes les politiques à la capacité de mise en œuvre du gouvernement ».
http://agritrade.cta.int/fr/Agriculture/Sujets/Commerce-regional-ACP/Dimensions-agricoles-de-l-examen-des-politiques-commerciales-de-l-OMC-pour-la-Guinee

11e réunion du comité conjoint Cedeao-UEMOA de gestion du tarif extérieur commun ouverte à Cotonou

Commission de la CEDEAO, 5 décembre 2011
La 11e réunion du Comité conjoint Cedeao-Uemoa de gestion du Tarif extérieur commun (TEC) s’est ouverte le 5 décembre 2011 à Cotonou au Bénin. L’ordre du jour était en premier lieu l’examen du projet de nomenclature du TEC sur la base du Système harmonisé (version 2012) et du TEC de la Cedeao. Les participants ont également abordé l’état d’avancement des travaux relatifs aux mesures d’accompagnement et de sauvegarde qui seront adoptées par les Etats membres pour la mise en œuvre du TEC. Celui-ci devrait permettre de relancer les négociations commerciales avec l’UE, actuellement bloquées.
Lire le communiqué de presse de la Cedeao :
http://news.ecowas.int/presseshow.php?nb=257&lang=fr&annee=2011

Pour une synthèse sur les sommets et négociations internationales en cours (OMC, APE, Durban), voir ce numéro de la revue Passerelles (PDF, 9 pages) :
http://ictsd.org/downloads/passerellessynthese/pass12-18.pdf

Comité ministériel de suivi des négociations de l’Ape à Accra : La société civile africaine appelle à la vigilance

La Presse du jour, 16 décembre 2011
Cette importante déclaration de la plateforme des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (Poscao) a été publiée à l’occasion de la réunion du comité ministériel de suivi des négociations de l’APE, du 28 au 30 novembre à Accra. La Poscao invite « les organisations des citoyens à s’intéresser au processus de l’APE avec le dynamisme historique des années récentes ». La société civile met en avant la « logique anachronique de l’accord » dans un contexte où un traitement préférentiel accordé à l’Europe est en contradiction avec la dynamique de renforcement des liens commerciaux avec les pays émergents. « Le moment est venu pour la Cedeao et l’Afrique en entier d’évoluer vers de nouvelles stratégies et des programmes alternatifs de relations commerciales et de développement » selon la Poscao.
Très détaillée, la déclaration fait le point sur les désaccords qui bloquent les négociations entre l’UE et la Cedeao et invite cette dernière à tenir des positions fermes sur l’ouverture des marchés.
http://www.lapressedujour.net/?p=13559
Sur le même sujet :

La Voix du paysan congolais n°16 : Les importations massives des produits alimentaires, menace pour l’agriculture du pays

La Voix du paysans congolais, 16 décembre 2011
La nouvelle édition du journal « La Voix du Paysan Congolais » est parue le 16 décembre. Le numéro contient les articles suivants :

  • un long article dénonçant les importations massives de produits agricoles, qui asphyxient l’agriculture familiale en RDC ;
  • un dossier sur le leadership féminin en RDC, qui souligne le contraste entre la très forte implication des femmes dans la production agricole et leur statut dans la société congolaise ;
  • une série d’articles donnant la parole aux leaders paysans des différentes provinces en RDC ;
  • une analyse critique de la place de l’agriculture dans les projets des principaux candidats aux élections générales, d’où il ressort que l’agriculture n’est une priorité pour aucun des candidats.
    http://lavoixdupaysancongolais.files.wordpress.com/2011/12/la-voix-du-paysan-congolais-nc2b0-16-dc3a9cembre-2011-rdc-agriculture.pdf

Cameroun : Produire ou importer ? Le cas du riz

Bonaberi, 2 décembre 2011
Cet article fait le point sur les difficultés du Cameroun à assurer l’approvisionnement en riz de sa population, soulignant notamment que la dépendance croissante aux importations n’est pas uniquement attribuable à l’inertie du gouvernement. En effet, l’accroissement et l’urbanisation de la population dans les années 80 ont considérablement augmenté la demande nationale. Pour y faire face, les autorités ont créé trois centres de production, dont le principal était la Semry (Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua).
Or, explique l’article, ces politiques se sont avérées un échec. En premier lieu, le pays manque d’infrastructures modernes reliant efficacement les zones de production aux grands centres urbains. Enclavées et proches des frontières, ces zones se sont alors tournés vers les marchés en plein expansion des pays voisins. A cela s’est ajoutée la faible qualité du riz local, frappé de plein fouet par la concurrence du riz importé, notamment le riz asiatique. Enfin, les politiques de privatisation préconisées par le FMI ont entraîné l’abandon des centres de production, trop chers à entretenir, et une dépendance croissante aux importations.
« Face à ces divers enjeux, conclut l’article, le gouvernement décide de redynamiser la politique agricole, avec la création de nombreuses possibilités de financements, l’allègement des taxes sur la production, et le lancement du Comice agro-pastoral, qui a pour but de redonner de l’élan aux activités rurales. » Ces politiques ont pour le moment un impact limité, notamment en raison du faible développement des coopératives agricoles et de l’isolement des fermiers.
http://www.bonaberi.com/ar,cameroun_produire_ou_importer_le_cas_du_riz_premiere_partie,8769.html

Foncier – accaparement

La corruption sape l’accès à la terre et le développement

FAO, 13 décembre 2011
«Les terres subissent désormais des pressions sans précédent du fait de la mise sous culture de nouvelles zones et de l’expansion des centres urbains », alertent la FAO et Transparency dans un récent rapport. Ces développements, expliquent les deux organisations, ont mis à mal la gouvernance foncière. L’étude montre que « là où la gouvernance foncière est défaillante, un risque élevé de corruption existe», affirme M. Alexander Mueller, Sous-Directeur général de la FAO responsable du Département des ressources naturelles. Réciproquement, « lorsque la transparence et la rigueur professionnelle font défaut, le risque de corruption augmente et menace de transformer la terre en un outil d’aliénation des gens ordinaires », affirme de son côté M. Rueben Lifuka, président de Transparency International en Zambie.
Le rapport détaille notamment les diverses formes de corruption dans le domaine foncier et pointe du doigt l’investissement dans les biocarburants, facteur de pression supplémentaire sur la terre dans les pays souffrant de corruption, considérés comme plus « accueillants » pour ce type de cultures.
http://www.fao.org/news/story/fr/item/116484/icode/
Télécharger le rapport « Corruption in the Land Sector » (rapport PDF, 12 pages) :

Les investissements agricoles en Afrique – Revue Afrique contemporaine

Lemonde.fr, 10 décembre 2011
Le dernier numéro d’Afrique contemporaine, la revue trimestrielle de l’Agence française de développement (AFD), consacre son dossier aux « investissements agricoles en Afrique », avec la volonté de dépassionner le débat. L’introduction met ainsi en garde contre les prédictions les plus alarmistes : « la réalité de la mise en œuvre des terres accaparées est très éloignée des annonces initiales », une étude de cas à Madagascar montrant le caractère limité du phénomène au regard des surfaces recherchées.
L’accent est également mis sur le rôle des Etats d’accueil qui, loin d’être les témoins impuissants de ces accaparements, « jouent un rôle clé dans la promotion et l’accueil des investisseurs », allant jusqu’à contourner les dispositions légales. Un article consacré à l’Afrique du Sud montre le poids croissant des banques, fonds d’investissement et sociétés d’ingénierie dans le secteur agricole de ce pays. Enfin, un travail sur les agrocarburants souligne la nécessité d’une planification de l’utilisation des terres en Afrique, en assurant un équilibre entre agrocarburants et cultures vivrières.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/10/sols-d-afrique-un-actif-strategique_1617067_3232.html

La sécurisation foncière en Afrique (Karthala, 392 p.) – Fiche de lecture

FIEF, vendredi 25 novembre 2011
Publié en 1996, cet ouvrage écrit à six mains par Etienne Le Roy, Alain Karsenty et Alain Bertrand, se fixe l’objectif ambitieux de repenser la territorialité dans l’Afrique contemporaine. En effet, « l’État n’a plus la légitimité pour revendiquer à lui seul le monopole du foncier ; la maîtrise des flux et le contrôle des réseaux rendraient moins fondamentale la propriété foncière privée, ou, pour inverser les choses, la question serait de savoir comment définir une forme de propriété qui n’interdirait pas la dynamique et la gestion des ressources par des “forums”. »
Etienne Le Roy propose ainsi de dépasser l’habituelle vision évolutionniste, selon laquelle l’Afrique devrait connaître une transition d’une conception précoloniale du foncier (sans propriété privée), vers une conception reposant sur la propriété privée : « le droit de propriété n’est donc pas nécessairement le terme de l’évolution de la question foncière en Afrique ». L’ouvrage propose donc « une base juridique : la reconnaissance de la notion de patrimonialité en lieu et place de celle de propriété ou de domanialité issues de la politique foncière coloniale » – une idée qui a pu trouver des transpositions dans le Code rural du Niger élaboré en 1990. Les ressources pourraient ainsi être gérées par des « forums » fonciers.
La présente fiche de lecture permet de tirer les enseignements les plus saillants d’un ouvrage très théorique.
http://formesdufoncier.org/index.php?rub=outils/livres/leroy

Ruée sur les terres agricoles au Mali (Webdocumentaire)

Le monde diplomatique, 16 décembre 2011
Réalisé par Philippe Revelli, et produit par le CCFD-Terre Solidaire avec le soutien du Monde diplomatique, le reportage « Ruée sur les terres irrigables de l’Office du Niger » ouvre un cycle de webdocumentaires consacrés à la question des terres. Un rapport publié le 14 décembre 2011 par la Coalition internationale pour l’accès à la terre présente des conclusions particulièrement alarmantes, souligne le journal dans sa présentation. Ainsi, les trois quarts des transactions qui concernent l’agriculture sont liés à des projets de production de biocarburants. De plus, ces transactions portent généralement sur les meilleures terres.
Ce webdocumentaire, accessible gratuitement sur le site du journal, revient sur les accords signés au Mali entre le gouvernement et des investisseurs, qui portent sur plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, et leur impact sur les fermiers locaux.
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-12-16-terres-agricoles
Autre site pour cette référence :

Durban et G20 : le bilan

La révolution agroécologique comme solution au changement climatique

Basta! (France), 5 novembre 2011
Plusieurs organisations internationales, dont le mouvement paysan la Via Campesina, ont lancé un appel à une journée d’action le 5 décembre, à l’occasion de la conférence de Durban sur le changement climatique. « Les sociétés transnationales et les gouvernements accusent les auteurs de l’appel, proposent de fausses solutions pour lutter contre le changement climatique, détournant de son objectif la Conférence des Parties des Nations Unies (COP17) également appelée la « Conférence des pollueurs ». Soulignant l’impact du changement climatique sur les pays du Sud, les organisations voient dans la conférence une plate-forme pour les multinationales.
La journée d’action a inclus des protestations, des actions contre les multinationales comme Monsanto, ainsi qu’une grande Assemblée des Opprimés où ont été débattus les moyens de mettre un terme à ce « système d’injustice ».
http://www.bastamag.net/article1940.html
Sur le même sujet, voir des témoignages de paysans et d’acteurs du développement rural, qui expriment leurs attentes vis-à-vis du sommet de Durban :

Les 5 piliers de la position africaine à Durban

Journal du Mali, 7 décembre 2011
Le groupe des négociateurs africains représentants les 54 pays du continent a rendu publics le 7 décembre 2011 les points sur lesquels l’Afrique attend des conclusions à Durban :

  • un accord multilatéral qui respecte les principes de la Convention ;
  • un second round pour le Protocole de Kyoto basé sur les nouvelles données scientifiques disponibles ;
  • un accord sur les sources de financement à long terme à partir de 2013, avec des procédures d’accès simplifiées ;
  • l’opérationnalisation complète des résultats de Cancun, afin notamment que le Fonds Vert devienne une réalité ;
  • un accord sur un programme de travail sur l’adaptation pour l’établissement d’un mécanisme international sur les effets négatifs des changements climatiques dans les pays en développement.
    http://www.journaldumali.com/article.php?aid=3959
    A titre de comparaison, voir le récapitulatif du « package de Durban » sur le changement climatique adopté à l’issue du sommet :
  • http://www.rtbf.be/info/societe/detail_climat-les-points-cle-du-package-de-durban-sur-le-changement-climatique?id=7226633

Sommet sur le climat: Durban si loin des préoccupations de l’Afrique

Slate Afrique, 14 décembre 2011
L’auteur de cet article constate le peu d’intérêt qu’a suscité le sommet de Durban en Afrique, pourtant concernée au premier chef par le changement climatique : « rares sont les titres à avoir consacré plus que quelques dépêches sur la conférence ». Les médias sud-africains sont, pour des raisons évidentes, ceux qui ont offert la couverture la plus importante de l’événement. Ainsi, le Mail & Guardian a ouvert ses colonnes à différents points de vue : tandis que la ministre sud-africaine de l’Eau et de l’Environnement qualifiait la conférence de « succès remarquable », les ONG et scientifiques se sont montrés plus sceptiques. Un autre article met en évidence les divisions des pays africains sur l’entrée dans le marché des gaz à effet de serre.
De son côté, le Journal du Mali cite un négociateur africain : « Les Américains ont, eux, plus de 200 négociateurs qui se relaient, et nous on en a deux ou trois, et il suffit d’une minute d’attention de notre part pour nous faire avoir ». Ce constat désabusé, estime Slate Afrique, est peut-être la clé de la relative indifférence constatée sur le continent.
L’article conclut : « la sauvegarde de l’environnement est une question qui, si elle est décisive dans les pays africains touchés par le réchauffement climatique, semble être considérée comme un luxe pour beaucoup d’entre eux ».
http://www.slateafrique.com/79421/accord-climat-au-dessus-de-l%E2%80%99afrique
Lire l’article du Journal du Mali :

Environnement – Agroécologie

Un quart des sols mondiaux sont très dégradés, selon les Nations unies

Lemonde.fr, 29 novembre 2011  
Cet article du Monde présente, sous la plume de Gilles van Kote, les principales conclusions du dernier rapport de la FAO consacré à « L’état des ressources en terres et en eau dans le monde ». La FAO souligne qu’une augmentation de la production de 70% serait nécessaire pour nourrir la population de la Terre en 2050. Or le rythme de croissance de la production et des rendements tend à ralentir, en raison de pratiques de gestion qui ont dégradé la terre et les eaux. Améliorer la productivité est pourtant indispensable : « plus des quatre cinquièmes de l’augmentation de la production agricole d’ici à 2050 devraient résulter d’une amélioration de la productivité sur les terres actuellement exploitées ».
La FAO recommande donc une gestion intégrée des ressources en terres et en eau, « l’inclusion systématique des droits d’usage coutumiers et traditionnels dans les lois nationales », une décentralisation du contrôle de l’irrigation, une réglementation des retombées environnementales et « une augmentation de la part des ressources publiques allouées à l’agriculture ». Les investissements nécessaires seront particulièrement lourds, selon la FAO : 250 milliards d’euros entre 2007 et 2050, plus 120 milliards d’euros pour la conservation des terres et la lutte contre les inondations.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/29/un-quart-des-sols-mondiaux-sont-tres-degrades-selon-les-nations-unies_1610670_3244.html
Le rapport sera bientôt disponible à la page suivante :

L’agroécologie, une solution ?

SOS Faim, décembre 2011
L’agroécologie est multidimensionnelle, car elle correspond à la fois à une discipline scientifique, à un ensemble de pratiques et à un mouvement social de contestation. Ce dossier du magazine Défis Sud croise les analyses de plusieurs experts, d’acteurs du Sud et du Nord, concernés par cette agriculture à la fois ancienne et nouvelle. Il contient notamment :

Agriculture pérenne : reverdir le paysage africain

New Agriculturalist, décembre 2011
Cet article porte sur les avancées considérables que représente l’agroforesterie dans les exploitations agricoles africaines. En effet, selon Denis Garrity, du Centre mondial pour l’agroforesterie (ICRAF), « les avantages fournis par les arbres sont multipliés lorsqu’ils sont intégrés dans des paysages productifs sur le plan agricole ». Des essences comme le Faidherbia albida améliorent la fertilité des sols et la conservation de l’eau, tout en fournissant de la nourriture et des revenus additionnels.
Au Malawi, au Kenya, au Niger et au Sénégal, des programmes d’agroforesterie ont été lancés avec succès, notamment dans le cadre du Programme de Sécurité Alimentaire par l’Agroforesterie au Malawi, financé par la Coopération irlandaise. Le projet de reverdissement du Sahel par l’agroforesterie, notamment dans les plaines du Séno, suscite de grands espoirs : « il a été démontré que la production de maïs, de sorgho et de mil dans ces agro-forêts a entraîné de manière spectaculaire un renforcement de la résistance de ces cultures à la sécheresse durant les années sèches », souligne l’article.
http://www.new-ag.info/fr/focus/focusItem.php?a=2319

Elevage pastoral

L’élevage pastoral au Sénégal entre pression spatiale et mutation commerciale

Mappemonde, 16 décembre 2011
Cette étude consacrée à l’élevage pastoral au Sénégal insiste sur les mutations profondes que traverse cette activité : celle-ci « se diversifie et se connecte aux marchés urbains nationaux du lait et de la viande, valorisant des marchés de niche ». Ces mutations s’expliquent par des facteurs exogènes : les systèmes pastoraux sahéliens « sont notamment affectés par l’incertitude climatique, les pressions de la démographie et les politiques publiques, qui précarisent l’accès aux ressources pastorales et compromettent la mobilité ».
Les éleveurs ont trouvé une opportunité dans leur intégration à la filière du lait, favorisée par le développement des centres urbains ; cependant, souligne l’étude, les équilibres demeurent fragiles, faute de soutien de l’Etat à la filière. Autre domaine d’activité, le commerce de bétail sur pied est confronté à une segmentation du marché de la viande, favorisée par de nouveaux modes de consommation urbains ; cette segmentation « conforte surtout l’élevage pastoral sahélien dans ses fonctions classiques: produire des animaux pour procurer de la viande au plus grand nombre, à bas prix ».
L’élevage pastoral au Sénégal a donc su faire la preuve de ses capacités d’adaptation face aux mutations de l’espace comme de la demande. « L’avenir de l’élevage, conclut l’étude, dépend de la capacité de ses acteurs à mieux se faire entendre dans une double négociation portant, d’une part, sur les conditions à réunir pour permettre aux filières nationales de faire progresser leur part dans l’approvisionnement urbain face aux importations; et d’autre part, sur le statut spatial de l’élevage. » L’étude, très complète, est enrichie de cartes et d’une bibliographie.
http://mappemonde.mgm.fr/num31/articles/art11304.html

Huile de palme

L’huile de palme au centre de la première guerre économique entre l’Afrique et l’Europe

Cameroonvoice.com, 14 décembre 2011
Cet article stimulant et polémique de Jean-Paul Pougala, directeur de l’Institut d’études géostratégiques de Genève, aborde les divergences euro-africaines autour de l’huile de palme. L’auteur estime que l’UE, en raison de son déclin politique et économique, n’a plus les moyens de maintenir l’Afrique dans une situation de subordination commerciale. Les préventions d’ordre diététique et écologique contre l’huile de palme ne sont à ses yeux que des prétextes pour limiter les importations venant d’Afrique. En effet, note l’auteur, l’huile de colza ne fait pas l’objet de telles attaques en dépit de sa toxicité bien plus importante.
Jean-Paul Pougala s’en prend également aux écologistes européens qui encouragent les populations à « consommer local » et « de saison », sans appliquer ces préceptes au blé ou à la pomme de terre européens, pourtant consommés toute l’année.
La tribune se conclut sur une note résolument optimiste : « L’Afrique commence à peine à maîtriser les règles du jeu crée par l’Occident et y prend goût. Aujourd’hui, c’est l’huile de palme qui détrône l’huile de tournesol dans les usines européennes; demain ce sont les voitures « Made in Cameroon », « Made in Benin » et « Made in Ghana » qui vont remplacer les marques Renault, Volvo, Rover, Seat sur les routes européennes ».
http://cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=5447
Sur la question des huiles, voir aussi les liens suivants, qui portent sur la concurrence croissante, venue d’Asie, à laquelle sont confrontés les huiliers africains :

Eau et agriculture

Note de la C2A sur l’eau

Coordination Sud, novembre 2011 – Note (PDF, 4 pages)
Cette note traite de la question de l’accès à l’eau des populations paysannes du Sud. Celles-ci sont particulièrement affectées par l’urbanisation du continent africain, qui entraîne une concurrence accrue pour les ressources. Dans le même temps, l’agriculture paysanne peut apporter une contribution décisive à la satisfaction de la demande mondiale. Celle-ci est pourtant menacée par l’accaparement des terres, qui est une négation du droit à l’eau des paysans du sud.
« La reconnaissance et l’allocation des droits d’eau, préconise l’étude, doivent s’accompagner d’autres mesures : appui technique et financement des agriculteurs, prix rémunérateurs, reconnaissance et renforcement des organisations paysannes, des associations d’usagers de l’eau, etc. » Cela passerait aussi par une inscription de l’accès équitable à l’eau dans le droit international.
Une gestion concertée et démocratique de l’eau passeraient donc par une gestion concertée des ressources, des investissements adaptés aux capacités de gestion locales, la diffusion de techniques et de « bonnes pratiques » simples et un apport de compétences pour seconder les producteurs locaux et appuyer les associations paysannes.
http://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/Les-Notes-de-la-C2A_n%C2%B08_Eau_nov.2011.pdf?9d7bd4

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