The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "63-66 : Agroécologie en Afrique de l’Ouest et du Centre : réalités et perspectives", publiée le 15 septembre 2014.

Les facettes agroécologiques de l’élevage des ruminants en Afrique de l’Ouest et du Centre

Eric Vall, Mathieu Vigne, Jonathan Vayssières et Mélanie Blanchard sont chercheurs au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) en France, au sein de l’Unité mixte de recherche Systèmes d’élevage méditerranéens et tropicaux (Selmet).
Mohamadoun A. Diallo et Ida Bénégabou sont chercheurs au Centre international de recherche –développement sur l’élevage en zone subhumide (Cirdes) au Burkina Faso, au sein de l’Unité de recherche sur les productions animales (Urpan),
Alasane Ba est chercheur à l’Institut d’économie rural (IER) au Mali, au sein du Programme Bovins.
Aimé L. Dongmo est chercheur à l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) au Cameroun, au sein du Programme Bovins.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’élevage des ruminants est dans une situation paradoxale. D’un côté, les perspectives offertes par les réalités actuelles de l’élevage, notamment sa faible productivité (FAO, 2006) et la demande accrue en produits animaux attendue à l’horizon 2050 (FAO, 2009), devraient lui assurer un marché et des marges de progression significatives. De l’autre côté, de nombreuses interrogations sont émises sur sa capacité à répondre efficacement à l’augmentation rapide de la demande locale (Club du Sahel, 2008), sur ses impacts environnementaux négatifs (FAO, 2006) et sur les effets de concurrence concernant l’usage des terres (production dédiée à l’alimentation humaine vs alimentation animale ; FAO, 2009). Or, si les acteurs de l’élevage s’accordent globalement sur le premier point, les deux derniers sont plus discutés.

Dans cette région, l’alimentation des ruminants repose essentiellement sur des résidus de cultures et des pâturages naturels (Vigne et al., 2013), couvrant des espaces impropres à l’agriculture et ne rentrant pas en concurrence avec la production agricole. L’élevage des ruminants consomme peu d’intrants de synthèse, et par conséquent pratiquement aucune énergie fossile (Bénagabou, 2013 ; Vigne et al., 2013). Il est aussi économe en eau que l’agriculture pluviale et bien plus que l’agriculture irriguée. Enfin, il permet d’entretenir les milieux de savanes (César, 1990). Seule son importante contribution au réchauffement climatique, et plus particulièrement à l’émission de méthane liée à l’utilisation de fourrages peu digestibles (Johnson and Johnson, 1995), a été confirmée par de nombreux travaux (Birnholz et al., 2014).

En revanche, l’élevage extensif des ruminants tel que pratiqué dans la région depuis des générations mériterait la mention d’activité agroécologique, si l’on se réfère à la définition de ce terme donnée par Altieri (1995) : i) d’abord, parce qu’il est hautement intensif en connaissances écologiques, notamment sur les écosystèmes de savanes, et se présente à bien des égards comme un art de la gestion des ressources naturelles (pâturages, eaux, forêts) ; ii) de plus, parce qu’il contribue fortement au relèvement de la fertilité des sols. Il conduit ainsi à la mise en œuvre de systèmes agricoles durables et autonomes basés sur un faible recours aux intrants. Les travaux conduits par les auteurs de l’article au cours des 10 dernières années au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Cameroun le confirment.

Un élevage hautement intensif en connaissances écologiques

En Afrique subsaharienne, pour organiser le pâturage des troupeaux dans le temps et dans l’espace les éleveurs peuls se réfèrent à des catégories fonctionnelles très spécifiques, révélant une connaissance fine de l’écologie des savanes. Concernant le temps, ils découpent l’année en cinq périodes principales : début de la saison des pluies (gataaje en fulfuldé la langue peul) ; saison des pluies (ndungu) ; début des récoltes (yaamde) ; saison sèche et froide (dabbude) ; saison sèche et chaude (ceedu).

Quant à l’espace, formé principalement par la brousse (ladde) et les champs, ils distinguent des unités pastorales plus fines selon la toposéquence (pâturage de collines, de plaines et de bas-fonds). L’usage pastoral de ces milieux varie en fonction des périodes selon leur accessibilité et les ressources disponibles pour constituer la ration des troupeaux. Contrairement au calendrier pastoral partagé dans toute la zone soudano-sahélienne, la classification des unités pastorales varie en fonction des localités (Vall et Diallo, 2009 ; Dongmo et al., 2012). Ainsi, dans l’ouest du Burkina Faso, le pâturage est organisé de la façon suivante. Au début de la saison des pluies, période principale des mises bas, le pâturage s’effectue principalement là où l’herbe repousse vite, dans les bas-fonds (cofol) et sur les zones en attente d’une mise en culture (soynere et gesa). Durant la saison pluvieuse, les jachères (soynere) et les unités de collines (ferlo, fukkaawo) gagnent de l’intérêt et les zones cultivées ne sont plus utilisées. Au début des récoltes, seconde période de mises bas, les pâturages se font principalement le long des bas-fonds, et sur les premiers résidus de culture. Durant la saison sèche et froide, la récolte est finie. La grande majorité du temps de pâturage se déroule dans le domaine agricole, sur les résidus (nyayle). Pendant la saison sèche et chaude, les ressources se font rares et le pâturage s’étend à tous les milieux.

Ainsi, les éleveurs connaissent les évolutions de leur milieu, et grâce à la mobilité des troupeaux et à l’alternance des pâturages qu’elle rend possible, ils savent tirer parti des ressources locales pour garantir un niveau de production acceptable (pour eux), tout en exerçant sur ces dernières une pression modérée de façon à ne pas compromettre leur renouvellement.

L’élevage des ruminants, un facteur de transfert des biomasses et d’amélioration de la fertilité des sols dans les territoires

Grâce à la circulation des animaux entre l’ager (zone de cultures : gesa, nyaele) et le saltus (zones des pâturages naturels : ferlo, fukkawo, cofol) au cours du pâturage quotidien, et grâce aux dispositifs de collecte des déjections mis en place par les producteurs (fosses à fumier et compost, parcs à bétail fixes ou mobiles), l’élevage alimente un flux de biomasse organique permanent à destination de l’ager.

Par exemple, la commune de Koumbia située dans l’ouest du Burkina Faso est représentative des dynamiques observées en l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans ce domaine. Dans les années 1960, la commune comptait moins de 20 hab/km², moins de 10 bovins/km², et 20% de l’espace était cultivé. L’affouragement des troupeaux dépendait quasi exclusivement des pâturages naturels et la jachère était la principale modalité d’entretien de la fertilité des sols. Les flux de biomasses du saltus vers l’ager étaient faibles. Dans les années 1990, la population et le cheptel avaient augmenté (20 à 30 hab/km², 10-20 bovins/km²) et l’espace cultivé s’était étendu (50%). Les résidus de cultures ont commencé à prendre de l’importance comme fourrage, la jachère se réduisait à mesure que la pression foncière augmentait, et grâce à un cheptel plus important les flux de biomasses organiques du saltus vers l’ager ont progressivement augmenté. Aujourd’hui, la commune compte environ 37 hab/km², 26 bovin/km², et la surface cultivée atteint 62% de l’espace cultivable. Les résidus de culture et les pâturages naturels sont les deux sources principales de fourrages et les éleveurs complètent les besoins des animaux avec des aliments concentrés achetés sur le marché. La jachère a presque disparue et le renouvellement de la fertilité du sol repose en grande partie sur les engrais achetés sur le marché et de plus en plus sur la production de fumure organique. Les flux de biomasses véhiculés par l’élevage ont augmenté et se sont diversifiés (du saltus vers l’ager, de l’ager vers l’ager).

Demain, la contribution de l’élevage à la production de fumure organique pourrait augmenter si l’on parvient à : i) réduire la fraction des déjections dispersée sur le territoire pendant le pâturage (aujourd’hui 40% des déjections produites sont dispersées ; données personnelles) ; ii) réduire les brûlis et les pertes de litières qu’ils occasionnent (aujourd’hui environ 50% de la biomasse herbacée spontanée et cultivée est brulée ; données personnelles ; Autfray et al., 2012) ; iii) augmenter le rendement de la production de fumure organique (avec les techniques actuelles de production de fumier et de compost, le rendement est de 0,5 seulement ; Blanchard et al., 2014) ; iv) augmenter, dans certains cas, le chargement animal sur le territoire (Vigan et al., 2014). On constate d’ailleurs que dans des situations où la pression anthropique sur le milieu est plus forte, comme dans la zone de Koutiala au Mali ou le bassin arachidier du Sénégal, la contribution de l’élevage à la production de fumures organiques est beaucoup plus importante (Blanchard et al., 2013 ; Audouin et al., 2014).

L’élevage des ruminants en Afrique de l’Ouest est un producteur de GES et reste insuffisamment productif pour répondre à l’augmentation de la demande, mais il joue un rôle très important dans « l’écologisation » des pratiques et des systèmes de production. Le concept d’agroécologie est intuitivement pris en compte dans les pratiques des éleveurs qui, dans un contexte de faible accès aux intrants, cherchent à mobiliser les capacités écologiques de leur milieu afin d’améliorer la durabilité et l’autonomie de leur système.

Références bibliographiques

Altieri, 1995. Agroecology : the science of sustainable agriculture. Westview Press, Boulder, CO. Revised and expanded edition, 446 p.
Audouin E., Odru M., Vayssières J., Masse D., Lecomte P., 2014. Reintroducing livestock to improve village-scale agricultural productivity, nutrient balance and nutrient use efficiency: the case of Senegalese groundnut basin. Proceedings of the international conference “Livestock, Climate Change and Food Security », Madrid, Spain, 19-20 May, p 68.
Autfray P., Fagaye S., Falconnier G., Ba A., Dugué P., 2012. Usages des résidus de récolte et gestion intégrée de la fertilité des sols dans les systèmes de polyculture élevage : étude de cas au Mali-Sud. Cahier Agriculture, 21 (4) : 225-234.
Bénagabou, 2013. Effet de la pratique de l’intégration agriculture-élevage sur l’ énergétique des exploitations agricoles dans les systèmes agro-pastoraux du Burkina Faso. Mémoire de DEA, Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, 71p.
Birnholz C., Vayssières J., Hutchings N. J., Lecomte P., 2014. Ex-ante Farm-Scale Analysis of the Impacts of Livestock Intensification on Greenhouse Gas Emissions of Mixed Millet-Groundnut-Beef Cattle Systems in Senegal. Proceedings of the international conference “Livestock, Climate Change and Food Security », Madrid, Spain, 19-20 May, p 110.
Blanchard M., Coulibaly K., Dugué P., Vall E., 2014. Diversité de la qualité des fumures organiques produites par les paysans d’Afrique de l’Ouest : Quelles conséquences sur les recommandations de fumure ? Base, Soumis.
Blanchard M., Vayssières J., Dugué P., Vall E., 2013, Local technical knowledge and efficiency of organic fertilizer production in South Mali: Diversity of practices. Agroecology and Sustainable Food Systems, 37, (6), 672-699.
César J., 1990. Etude de la production biologique des savanes de cote-d’ivoire et de son utilisation par l’homme. Biomasse, valeur pastorale et production fourragère. Thèse de doctorat, Université Paris 6, France.
Club du sahel, 2008. Elevage et marché régional au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Potentialités et défis. CSAO-OCDE, CDAO, Paris, France, 182 p.
Dongmo A.L., Vall E., Diallo M.A., Dugué P., Njoya A., Lossouarn J., 2012, Herding territories in Northern Cameroon and Western Burkina Faso: Spatial arrangements and herd management. Pastoralism: Research, Policy and Practice, 2, (26), 20 p.
FAO, 2006. Livestock’s Long Shadow. Environmental Issues and Options. FAO, LEAD initiative, Rome, Italy. 389 p.
FAO, 2009. The State of Food and Agriculture 2009: Livestock in the Balance. Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome, Italy. 166 p.
Johnson K.A., Johnson D.E., 1995. Methane emissions from cattle. J. Anim. Sci. 73, 2483–2492.
Vall E., Diallo M.A., 2009, Savoirs techniques locaux et pratiques : la conduite des troupeaux aux pâturages (Ouest du Burkina Faso). Natures sciences sociétés, 17, (2), 122-135.
Vigan A., Vayssières J., Masse D., Manlay R., Sissokho M., Lecomte P., 2014. Sustainable intensification of crop production in agro-sylvo-pastoral territories through the expansion of cattle herds in Western Africa. Proceedings of the international conference “Livestock, Climate Change and Food Security », Madrid, Spain, 19-20 May, p 127.
Vigne, M., Vayssières, J., Lecomte, P., Peyraud, J.L., 2013. Pluri-energy analysis of livestock systems – a comparison of dairy systems in different territories. J. Environ. Manag. 126, 44-54.

Stay informed⸱e!

Subscribe to our publications and newsletters to receive them directly in your mailbox.

  • This field is used for validation purposes only and should remain unchanged.

Other articles that might interest you

Agroécologie : quelles opportunités pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ?

L’agriculture doit aujourd’hui relever un certain nombre de défis cruciaux : nourrir une population croissante et de plus en plus urbaine, lutter contre la pauvreté et les inégalités et assurer une gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement. Pour certains, l’agroécologie représente l’une des réponses les plus pertinentes à ces défis. Le terme n’est pas nouveau puisqu’il apparaît pour la première fois dans la littérature scientifique dans les années 1930. Mais depuis quelques années, il semble connaître…

Lire
L’agro-écologie est la réponse à l’enjeu de produire plus avec moins

Stéphane Le Foll, ministre français de l’Agriculture, expose dans cette tribune en quoi l’agro-écologie constitue selon lui la meilleure réponse aux défis — sociaux, économiques ou environnementaux — auxquels l’agriculture doit aujourd’hui répondre, au Nord comme au Sud. Stéphane Le Foll est ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt en France. Il est à l’origine du projet agroécologique pour la France lancé en décembre 2012 et décliné depuis en de nombreuses actions, avec pour objectif l’engagement…

Lire PDF
L’agro-écologie, un projet politique pour l’agriculture française

Quel est l’objectif du projet agro-écologique en France ? Comment sera-t-il mis en oeuvre concrètement ? Quels enjeux ce projet soulève-t-il ? Dans cet entretien, Guilhem Brun du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt français, aborde en particulier ces questions. Guilhem Brun est chef de projet « agro-écologie et développement de l’agriculture » au sein du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF). La version intégrale de l’entretien est disponible sur le…

Lire PDF
Agroécologie : une diversité de définitions et de visions

Plusieurs acteurs du développement rural exposent dans cet article leur définition de l’agroécologie. Leurs propos témoignent d’une diversité de visions sur les contours du concept d’agroécologie. Valentin Beauval a été agriculteur en France et consultant pour AVSF, le Cirad, l’Iram, le Gret et le FFEM. Ibrahima Coulibaly est vice-président du Roppa et président de la CNOP. Marc Dufumier est ingénieur agronome et enseignant-chercheur français. Il dirige la chaire d’agriculture comparée à AgroParisTech. Guy Faure est directeur adjoint de…

Lire PDF
Lutte contre la désertification au Burkina Faso : opportunités et contraintes

Dans les pays du Sahel, l’agroécologie recoupe en grande partie les techniques de lutte contre la désertification mises en place depuis les années 60. Cet article est consacré aux opportunités et aux limites de ces techniques au Burkina Faso. Ablassé Bilgo est expert en changements climatiques au centre régional Agrhymet du Cilss à Niamey. Sheick Ahmed Khalil Sangare est assistant à l’Université polytechnique de Bobo Dioulasso. Dasmané Bambara est ingénieur de recherche à l’Institut de l’environnement et de…

Lire PDF
L’émergence de l’agroécologie au Niger

Les ONG et les organisations de producteurs sont aujourd’hui les acteurs les plus actifs dans le développement d’une approche agroécologique au Niger. Mais l’agroécologie comme approche systémique globale appliquée à l’agriculture à l’échelle des territoires ruraux reste encore peu connue des acteurs du développement. Bertrand Mathieu est agronome, consultant indépendant basé au Niger. Adam Mamadou est agronome et chercheur en économie de l’environnement à l’Institut national de la recherche agronomique du Niger (Inran). Hamadou Ibrahim est responsable du…

Lire PDF
Les arbres fertilitaires : base de l’agro-écologie en Afrique ?

L’Association pour la promotion des arbres fertilitaires et l’agroforesterie (Apaf) vulgarise des techniques agroforestières en milieu paysan au Togo, au Burkina Faso et au Sénégal. L’expérience togolaise révèle à la fois un fort potentiel de diffusion de ces pratiques et des obstacles politiques et socioéconomiques importants. L’Association pour la promotion de l’agroforesterie et de la foresterie (Apaf) est une ONG de droit togolais créée par des agronomes, des techniciens et des paysans togolais et belges en 1991. Une…

Lire PDF
Quand une organisation paysanne élabore une politique agro-environnementale

Depuis 2011, l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM) s’est dotée d’une politique agro-environnementale ; ses premiers responsables nous précisent ici ses objectifs. Nonyeza Bonzi est président de l’Union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (UGCPA/BM). Soumabéré Dioma est secrétaire exécutif de l’UGCPA/BM. Les entretiens ont été réalisés par Jade Productions (réseau des Journalistes en Afrique pour le Développement), une association professionnelle de…

Lire PDF
Les diverses facettes de l’agro-écologie pour l’UNPCB

L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB) mène depuis plusieurs années une série d’actions visant à promouvoir des pratiques relevant de l’agro-écologie. Karim Traoré est président du Conseil de gestion de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB). Créée en 1998, l’UNPCB est l’organe suprême des Groupements des producteurs de coton qui ont pour but de faciliter l’approvisionnement en intrants et matériels agricoles, la bonne gestion des crédits, l’augmentation de la production….

Lire PDF
Promouvoir l’agroécologie par la certification bio au Burkina Faso

Le Conseil national de l’agriculture biologique (CNABio) a élaboré une norme burkinabè en agriculture biologique visant à proposer des produits certifiés bio à un prix abordable aux consommateurs nationaux. Cette certification devrait permettre de valoriser et de mieux commercialiser les produits issus de l’agriculture biologique. Christian Legay est agronome. Il travaille au Burkina Faso depuis plus de 30 ans dont 14 ans pour l’ONG Autre Terre qui contribue au développement de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest. Le Conseil…

Lire PDF
De la diffusion des SCV à la promotion de la concertation au Cameroun

Depuis 2001, la Sodecoton avec l’appui du Cirad a débuté des actions pour mettre au point et diffuser des systèmes de culture sous couvertures végétales (SCV) adaptés au Nord Cameroun. Entretien avec Oumarou Balarabé, cadre de recherche et développement au sein du Projet de conservation des sols. Oumarou Balarabé a une formation d’agronome et d’économiste. Il est ingénieur à l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) et à la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton)….

Lire PDF
Acquis et défis de l’agriculture de conservation

L’agriculture de conservation reste encore faiblement adoptée en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC). Cet article dresse un bilan des connaissances sur l’AC et de ses perspectives dans la région, afin d’identifier les possibilités pour la rendre plus accessible aux agriculteurs. Patrice Djamen est agronome et coordonne le Bureau Régional de l’African Conservation Tillage Network (ACT) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Nadine Andrieu, Jean- Marie Douzet et Michel Havard sont chercheurs au Cirad. Innocent Bayala,…

Lire PDF
Pourquoi de nombreuses pratiques agroécologiques de nos anciens ont-elles disparues ?

Ce témoignage retrace les évolutions de l’agriculture française depuis les années 50. Face aux coûts sociaux et environnementaux qui ont accompagné les gains de productivité du sol et du travail, il défend la mise en place de pratiques plus agroécologiques, qui préexistaient souvent avant que ne surviennent les révolutions vertes. Valentin Beauval a été agriculteur de 1981 à 2010 dans un Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) ayant deux associés en Maine et Loire en France. Sa ferme…

Lire PDF
Quelles contraintes à l’intensification agroécologique ?

Malgré de nombreuses réussites à l’échelle de projets, les pratiques agroécologiques ont du mal à se maintenir dans la durée ou à se diffuser à grande échelle en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cet article interroge les facteurs permettant d’expliquer cette situation. Patrick Dugué est chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), au sein de l’Unité mixte de recherche « Innovation et Développement », dont les travaux de recherche porte sur…

Lire PDF
Le Programme Rime-PAMPA : des SCV à l’agroécologie

Une étude a été réalisée sur les systèmes de semis sous couvert végétal mis en place à partir des années 90 par l’AFD et divers partenaires. L’étude invite à adopter une approche plus large et participative. Jean-Luc Chotte et Martial Bernoux sont chercheurs à l’IRD, au sein de l’UMR « Eco&Sols », dont l’objectif est de caractériser les évolutions conjointes du fonctionnement des plantes et du sol sous les effets des changements globaux et des pratiques agronomiques. Christian…

Lire PDF
Regards croisés : quels obstacles à l’agroécologie ?

Plusieurs acteurs d’horizons divers livrent dans cet article leur point de vue sur les principaux obstacles à la mise en œuvre de pratiques agroécologiques à plus large échelle en Afrique de l’Ouest et du Centre. Valentin Beauval a été agriculteur en France et consultant pour différentes structures sur des problématiques de développement rural et d’agroécologie. Ibrahima Coulibaly est vice-président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) et président de la coordination nationale…

Lire PDF
Changer d’échelle : expériences du Brésil et d’Amérique centrale

Né au Nicaragua, Campesino a Campesino offre une illustration de pratiques agroécologiques pilotées et diffusées par les agriculteurs. Au Brésil, la mise en place d’une politique nationale d’agroécologie a renforcé la dynamique portée par la société civile. Ces expériences nourrissent la réflexion sur le changement d’échelle de l’agroécologie. Emmanuel Bayle est coordinateur de l’association Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) au Brésil, où, avec ses partenaires, AVSF expérimente et soutient la transition des familles paysannes et de systèmes…

Lire PDF
Agroécologie : comment repenser le changement d’échelle ?

Plusieurs programmes ont tenté de diffuser des pratiques agroécologiques à grande échelle, avec peu de succès. Selon Valentin Beauval et Guy Faure, il est nécessaire pour sortir de ces impasses d’abandonner l’approche « diffusionniste » au profit de méthodes intégrant les sciences sociales et reposant sur un partenariat étroit avec les producteurs. Valentin Beauval a été agriculteur dans le cadre d’un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) de 1981 à 2010 dans le Saumurois en France. Il est…

Lire PDF
Le Groupe de Travail Désertification : une réflexion sur les territoires et l’agroécologie

Le Groupe de Travail Désertification a initié un chantier de réflexion sur le changement d’échelle de l’agroécologie au niveau du territoire. Les premiers résultats invitent à opérer le changement d’échelle pas seulement par la diffusion d’un modèle, mais plutôt par la conception d’un autre mode de développement agricole du territoire. Adeline Derkimba est chargée de programmes Désertification au CARI (Centre d’actions et de réalisations internationales). Elle anime le Groupe de Travail Désertification et y coordonne le chantier «…

Lire PDF
Agroécologie et changement d’échelle : enjeux politiques et sémantiques

Les articles de ce Grain de sel consacré à l’agroécologie en Afrique de l’Ouest et du Centre apportent des éléments de réponse à plusieurs des questions posées en introduction. Ils en soulèvent aussi d’autres, dont les réponses — et ce qu’elles impliquent — restent à définir dans les années à venir. L’agroécologie recouvre en Afrique de l’Ouest et du Centre une diversité de pratiques et de techniques, dont certaines, comme les parcs d’Acacia albida, se sont révélées particulièrement…

Lire PDF
L’agroécologie, un concept pour une diversité d’approches

L’agroécologie couvre aujourd’hui une grande diversité de débats et de représentations tant individuelles que collectives. Cet article vise à préciser l’évolution du concept ainsi que les différents registres et pratiques qu’il recouvre dans le monde. Céline Allaverdian est chef de projet (développement agricole et filière) pour le Gret au Myanmar Pierre Ferrand est chargé de projet développement agricole et filière agroalimentaire au siège du Gret à Nogent sur Marne Jean-François Kibler est représentant du Gret au Laos et…

Lire PDF
Le Programme pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest en Appui à l’Initiative de la Grande Muraille Verte

SAWAP est l’acronyme anglais pour « Sahel And West Africa Program ». Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et la Banque Mondiale se sont associés pour développer le Programme pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest en Appui à l’Initiative de la Grande Muraille Verte. Le SAWAP a été une réponse à l’appel des Chefs d’Etat africains lancés au cours du sommet de Ndjamena en juin 2010 [[http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/06/17/l-afrique-s-engage-pour-la-grande-muraille-verte_1374747_3244.html]] pour s’attaquer aux problèmes de désertification et de dégradation des…

Lire PDF
Les facettes agroécologiques de l’élevage des ruminants en Afrique de l’Ouest et du Centre

Eric Vall, Mathieu Vigne, Jonathan Vayssières et Mélanie Blanchard sont chercheurs au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) en France, au sein de l’Unité mixte de recherche Systèmes d’élevage méditerranéens et tropicaux (Selmet). Mohamadoun A. Diallo et Ida Bénégabou sont chercheurs au Centre international de recherche –développement sur l’élevage en zone subhumide (Cirdes) au Burkina Faso, au sein de l’Unité de recherche sur les productions animales (Urpan), Alasane Ba est chercheur à l’Institut…

“Plaidons pour l’agroécologie !”

Laurent Levard est ingénieur agronome, spécialisé en développement agricole. Il travaille depuis 2010 au Gret, principalement sur les questions des politiques agricoles et commerciales, des négociations commerciales internationales et de l’agroécologie. Dans nombre de régions du monde, l’agriculture fait face à une crise écologique plus ou moins marquée. Les rendements agricoles stagnent ou diminuent. D’anciens systèmes de gestion de la fertilité (agriculture forestière, etc.) ont fréquemment disparu du fait de la pression démographique, sans être remplacés par de…

Lire
Agroécologie : un petit tour dans le Mayanda, en République démocratique du Congo

L’agroécologie couvre de nombreux aspects de l’agriculture et intègre les dimensions à la fois écologiques, économiques et sociales.Ces 3 grands piliers en font une discipline complète, jouant sur l’interaction entre l’écosystème et l’homme, cherchant à préserver l’environnement et la biodiversité tout en assurant la productivité agricole et en maximisant les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Le projet de Développement Agricole et Forestier du Mayanda (DAFOMA) du GRET, situé à Boma, en RD Congo a pour but de développer…

Lire PDF
Le SECAAR au Togo : opportunités et limites du compost

Depuis 2012, le SECAAR promeut l’adoption de pratiques agro-écologiques auprès de deux groupements de producteurs au Togo. La production et l’application de compost offre de bons résultats. Sa diffusion se heurte toutefois à un manque de matériaux de compostage et de matériel. Simplice Agbavon est le Secrétaire exécutif du Service chrétien d’appui à l’animation rurale (SECAAR) Il est ingénieur agroéconomiste de formation et est chargé de la coordination des programmes au SECAAR depuis 10 ans. Le SECAAR est…

Lire PDF
L’expérience des Unions de producteurs de niébé au Burkina Faso

Depuis une dizaine d’années, les membres des unions de producteurs de niébé dans la province du Sanmatenga (Burkina Faso) ont testé et mis en œuvre un ensemble de pratiques agro-écologiques. Ils ont été accompagnés par Fert et Accir qui préconisent une approche « à petits pas », s’adaptant aux pratiques des agriculteurs. Marta Kasprzyk est ingénieure agronome et conseillère technique à Fert depuis fin 2008. Fert (www.fert.fr) est une association française de coopération internationale pour le développement agricole…

Lire PDF
Comment co-construire des systèmes de production à base d’agriculture de conservation en Afrique de l’Ouest ?

L’agriculture de conservation (AC) désigne la famille de systèmes de culture où le travail minimal du sol, la couverture végétale permanente du sol et la diversification des cultures à travers les associations et/ou rotations des cultures sont appliqués simultanément à l’échelle de la parcelle. Une étude originale menée au Burkina teste sa faisabilité. En Afrique de l’Ouest (AO), l’augmentation démographique se traduit par une demande accrue en produits agricoles et une saturation des espaces ruraux remettant en cause…

Lire PDF
Le champ école des producteurs : une approche efficace pour l’apprentissage et la diffusion de l’agriculture de conservation?

L’agriculture de conservation (AC) peut constituer une alternative pour tenir le pari de l’intensification écologique de la production agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC). Mais l’adoption de l’AC entraine des changements sociotechniques importants pour les producteurs d’AOC dont les représentations et pratiques agricoles sont majoritairement antagonistes à ses principes (travail minimal du sol, paillage et diversification des cultures). Le défi pour ses promoteurs (recherche-développement) est de mobiliser une approche susceptible de faciliter les processus d’apprentissage…

Lire PDF