The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "54-56 : Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique l’Ouest", publiée le 15 décembre 2011.

L’agriculture familiale produit une « révolution cacaoyère » en Indonésie

Charlotte Martin/François Ruf/Yoddang

CacaoCéréalesAfrique de l’OuestIndonésie

La recherche sur le cacao a longtemps privilégié l’amélioration génétique par hybride. Or le clonage peut faire des miracles. S’il reste encore peu adopté par les paysans, une « révolution cacaoyère » a commencé en Indonésie, où un projet s’est appuyé sur les réseaux familiaux pour la diffusion et la promotion des techniques.

Dans le district de Luwu Est, les premières plantations de cacao sont créées au début des années 80. Dès 2000, les terres manquent, les plantations vieillissent, la pression parasitaire augmente et les rendements déclinent. Les paysans cherchent des solutions. C’est par leurs réseaux familiaux que les premiers innovateurs introduisent la technique de la greffe, vers 2003.

2003-2006 : Première dynamique depuis la Malaisie par les réseaux familiaux. Parmi les planteurs qui innovent, la grande majorité s’informe et apprend la technique auprès d’un parent parti travailler en Malaisie. Certains en reçoivent la visite, d’autres voyagent en Malaisie, mais beaucoup découvrent la technique à Sulawesi, à l’occasion d’un déplacement dans la région voisine — Polewali — en contact plus direct avec la Malaisie. Ainsi, on assiste à des transferts de connaissances issues de Malaisie par des liens familiaux.
Toutefois le processus est lent et l’apprentissage des techniques incomplet. Un projet développé par la société Mars va l’accélérer, à la fois grâce aux clones très performants créés par quelques planteurs surdoués et diffusés par le projet, mais aussi par une stratégie très efficace de promotion de la technique.

2006-2009 : La rencontre des planteurs et des techniciens du projet. En 1987, Semmauna, planteur de giroflier, initie la colonisation d’une vallée pour un groupe de paysans migrants et y plante aussitôt des cacaoyers. Dix ans plus tard, la réussite est totale. Avec une moyenne de 3 ha de cacaoyers par famille, des rendements proches de 2000 kg/ha, et l’absence de taxes, le cacao a changé leur vie. Cette réussite attire de nouveaux migrants. La vallée est rapidement occupée par 300 familles produisant près de 2000 tonnes de cacao.
Puis insectes et maladies viennent décimer la production et les arbres. En quelques années, les rendements chutent à 300 kg/ha. En 2008, Semmauna est sur le point d’abattre ses cacaoyers pour planter des palmiers à huile.
C’est à ce moment qu’intervient le projet Mars. Ses techniciens sont majoritairement des fils de planteurs. Chacun étant convaincu de la pertinence du greffage et le maîtrisant parfaitement, il mobilise ses propres réseaux familiaux pour contacter des planteurs influents. Jasi, responsable du projet dans le district, fait intervenir un cousin commun à lui et Semmauna, pour contacter ce dernier par téléphone. Le même jour, il l’emmène voir un champ de démonstration de 100 cacaoyers greffés chez un paysan. Jasi est aussitôt invité à revenir le lendemain pour greffer 100 arbres chez Semmauna, créant ainsi un nouveau champ de démonstration au village, et donnant simultanément une première formation sur la technique de la greffe. Le surlendemain, Semmauna retourne acheter des boutures et greffe lui-même 200 arbres supplémentaires. Ses fils se forment aussi à la technique. Dix mois après, en 2009, plus de 50 planteurs ont déjà suivi le mouvement. En 2011, alors que de mauvaises conditions climatiques font chuter les rendements, les arbres greffés sont les seuls à être couverts de cabosses. En comparant avec des voisins, Semmauna estime qu’à âge équivalent, les plantations greffées donnent un rendement 4 fois supérieur aux plantations non greffées.


Légende: Plantation, greffage et replantations à Luwu Est (150 planteurs) 1980-2011

Non loin de cette vallée, dans la plaine, Hasan ne possède que 2,5 ha de cacao mais il est reconnu comme un des planteurs les plus performants dans la région. L’équipe du projet tente depuis plusieurs mois de le convaincre sur le greffage. Rien n’y fait. Hasan a vu des échecs, probablement liés à une mauvaise maitrise de la greffe et de l’entretien des arbres après la greffe. En dernière tentative, en 2009, le responsable du projet mobilise un de ses agents, neveu d’Hasan, pour l’inviter à déjeuner. L’agent se « trompe » de chemin et passe « incidemment » devant la plantation d’un riche planteur qui a greffé 1000 cacaoyers avec le projet deux ans auparavant. Les cacaoyers sont couverts de cabosses. Hasan est stupéfait. Non seulement il accepte un « champ de démonstration » dans sa parcelle mais il décide de greffer la totalité de ses 2,5 ha. Pour pallier à l’absence de revenus pendant un an, il hypothèque ses bijoux en or et surtout la rizière qui lui reste dans son village d’origine. Il en tire plus de 2000 euros qui lui permettent de survivre le temps nécessaire pour que les arbres greffés amorcent leur pleine production. Certes, ce type de décision demande une capacité d’épargne et une prise de risque bien au-delà de la moyenne. Mais en gagnant la partie avec ce planteur courageux, recevant maintenant des centaines de visiteurs, l’équipe du projet devrait gagner plusieurs années dans la diffusion de la technique.
Ces détails peuvent paraître naïfs mais ils illustrent bien l’importance des réseaux familiaux à toutes les étapes de la diffusion de l’innovation : le choix de former et de sélectionner en priorité des fils de planteurs comme techniciens ; celui de s’appuyer sur les réseaux familiaux de ces agents, puis sur ceux des premiers adoptants, auparavant repérés comme planteurs d’élite et influents. On peut aussi souligner le rôle récent des réseaux de téléphones cellulaires. Aujourd’hui, 95% des planteurs en possèdent et sont joignables très facilement. Ils peuvent communiquer et vérifier les informations entre eux. Dix ans plus tôt, un tel projet tissant des relations de confiance personnelles aurait pris beaucoup plus de temps.
Le projet optimise également l’effet des champs de démonstration chez les paysans. La dissémination de parcelles de 100 cacaoyers greffés démultiplie la visibilité et le nombre de planteurs touchés. Le principe de les mettre en place chez des paysans et non sur des sites propres au projet permet de gagner du temps et renforce leur crédibilité.

2009 : Interaction d’un projet national. En 2009, un projet national contribue aussi à la diffusion de l’innovation, visant des objectifs quantitatifs. Les formations proposées aux planteurs sont souvent théoriques sur la base de photos ou d’images. Le greffage est opéré par contrat avec des entreprises payées à la greffe. Les équipes de greffeurs se préoccupent peu de leurs taux de réussite ; les paysans sont laissés ensuite sans suivi et évoquent des taux de réussite inférieurs à 30%, ce qui pourrait expliquer le déclin apparent du greffage en 2010. Après une première vague d’adoption, les autres paysans observent les résultats chez leurs voisins avant de prendre une décision. On voit aussi que l’alternative de la replantation émerge en 2009. Plutôt que de greffer les arbres adultes, une partie des planteurs visent à replanter avec des plants greffés en pépinière. Tous ces facteurs sont en cours d’évaluation, mais une conclusion se dessine déjà sur le « business model ».


Légende: Hasan et ses cacaoyers greffés en 2009

Conclusion : la confiance pour innover et investir. L’apprentissage de paysan à paysan, notamment via les réseaux familiaux, reste la meilleure méthode de transfert technologique mais le processus peut être lent et les connaissances transmises perfectibles. Comment l’améliorer ?
L’approche des contrats confiés à des entrepreneurs permet de toucher des milliers de planteurs par district, en une ou deux années, mais la fréquence des échecs peut casser la confiance des planteurs.
Du côté du projet Mars, au début, la démarche semble rester qualitative. La première année, le nombre de planteurs directement touchés se mesure en dizaines. Mais chaque technicien construit une solide confiance avec les planteurs, amplifie son impact en mobilisant plusieurs réseaux : famille, parcelles de démonstration, voisinage, sans oublier le réseau des téléphones cellulaires, sans lequel le modèle tournerait difficilement. Cette approche permet de gagner la confiance d’un planteur influent, puis de bénéficier de cette influence pour accélérer l’innovation au sein d’un village. Dans la vallée du planteur Semmauna, sans cette démarche, l’abandon des cacaoyers et la reconversion partielle vers le palmier auraient sans doute mis un terme à la production de cacao en quelques années. En lieu et place de ce scénario, les 300 familles de la vallée devraient avoir greffé une grande partie de leurs cacaoyers en 2012. Un cycle cacao peut ainsi repartir sans consommation de forêt. La démarche, qualitative en apparence, devient ainsi quantitative.
La « révolution cacaoyère » n’est en effet pas seulement technique. Les clones permettent à l’agriculture familiale de reconquérir une indépendance dans l’accès au matériel végétal alors que cette indépendance est perdue avec le recours aux hybrides (lesquels sont produits en station à partir d’un dispositif savant de doubles rangées de parents, et des techniques pour réduire les risques d’auto-fécondation). Au fur et à mesure que la technique se diffuse, le coût de la greffe diminue. Avec quelques arbres greffés avec différents clones, tout planteur capable de maîtriser la technique peut ensuite continuer à son rythme en prélevant les boutures sur sa propre réserve de clones. Celui qui ne la maîtrise pas peut faire appel à un greffeur dans le village à un coût modéré. Il ne dépend plus d’une lointaine station de recherche. Le greffage sur arbres matures peut donc aussi constituer le jardin à bois, nécessaire à la replantation avec des plants de pépinière greffés.
Voilà un changement qui va attirer nombre de planteurs dans bien d’autres pays producteurs, à commencer par la Côte d’Ivoire. Il faudra là aussi trouver le bon modèle d’intégration des paysans à la démarche.

La société Mars est un des géants mondiaux du chocolat. Non cotée en bourse, elle est restée propriété de la famille Mars. C’est peut-être une des raisons pour laquelle cette société a été pionnière dans les années 90 dans l’élaboration de projets de cacaoculture en soutien aux agricultures familiales, alors que les autres grands groupes n’y viennent que très récemment. En Indonésie, la société a démarré modestement ces projets, à l’échelle de quelques villages, par prudence mais aussi avec l’objectif de bien comprendre les contraintes et les objectifs des planteurs. C’est de cette façon qu’a pu être mis au point progressivement un modèle de vulgarisation, fondé sur un réseau de parcelles de démonstration et des relais de formateurs parmi les planteurs villageois.

Stay informed⸱e!

Subscribe to our publications and newsletters to receive them directly in your mailbox.

  • This field is used for validation purposes only and should remain unchanged.

Other articles that might interest you

Atelier à Ouagadougou : communiquer pour mieux vendre les produits agricoles
Fanny Grandval

Coproduire des outils et développer des activités de communication pour améliorer la mise en marché des produits agricoles. Voici ainsi résumé l’objectif de l’atelier multi-acteurs qu’ont organisé Inter- réseaux Développement rural et Jade Burkina, du 27 au 30 septembre 2011 à Ouagadougou. Cette rencontre a regroupé trois catégories d’acteurs de terrain du Burkina Faso : des leaders d’organisations paysannes (OP), des spécialistes en information et en communication et des représentants de structures d’appui au développement agricole et rural….

Lire PDF
Inégalités foncières et agriculture familiale en Mauritanie
Sandrine Vincent, Yvan le Coq

Dans le sud de la Mauritanie, l’accès à la terre est moins régi par la loi que par des règles locales qui donnent une large place aux privilèges de classe. De nombreux agriculteurs doivent ainsi négocier l’accès à la terre. Leurs droits demeurent précaires. Certaines initiatives cherchent à les sécuriser. Un contexte marqué par la persistance de formes d’esclavage. Les différentes communautés peuplant la région de Guidimakha au Sud de la Mauritanie présentent des points communs dans leur…

Lire PDF
Impact du changement climatique en Afrique de l’Ouest : bilan des études
Alexis Berg, Benjamin Sultan, Philippe Quirion, roudier

Cet article présente une synthèse des travaux de recherche existants concernant l’impact du climat futur sur l’évolution des rendements agricoles en Afrique de l’Ouest. Si les résultats varient fortement selon l’horizon temporel, les modèles, les cultures ou les pays concernés, une évolution globalement négative se dégage. Depuis le troisième (2001) et surtout le quatrième (2007) rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les études d’impact du changement climatique sur l’agriculture en Afrique ont connu une…

Lire PDF
Regards croisés sur le « G20 agricole »
David Nabarro, Djibo Bagna, Jean Cyril Dagorn

Le G20 agricole a constitué une première dans l’histoire du G20. Cet événement corrélé aux inquiétudes sur les fluctuations haussières des cours internationaux de certains produits agricoles a suscité de nombreuses attentes, mais aussi des déceptions. Grain de Sel vous propose une confrontation des points de vue d’un réseau d’OP, d’une ONG et d’un représentant des Nations Unies sur les résultats de cette mobilisation internationale. Le point de vue des OP ouestafricaines : Interview du président du Roppa…

Lire PDF
Trois défis pour les filières céréalières ouest africaines
Inter-réseaux

Parmi les multiples défis qui ont été évoqués dans ce dossier, pour nourrir la population croissante en Afrique de l’Ouest et parvenir à une forme de souveraineté alimentaire, trois semblent revêtir une importance cruciale : l’intensification de la production, l’intégration régionale, et la transformation des céréales locales. En Afrique de l’Ouest, pour simplement nourrir l’ensemble de la population à venir, il faudra doubler la production céréalière d’ici 2030, pour atteindre 125 millions de tonnes. L’indispensable intensification durable pour…

Lire PDF
Pour une politique de services aux transformatrices et transformateurs de céréales locales
Cécile Broutin, Sébastien Subsol

Bien que le secteur de la transformation assure une fonction essentielle à l’interface entre l’offre rurale et la demande urbaine, son potentiel reste aujourd’hui sous-estimé par les acteurs du développement. Rares sont les politiques qui prennent la mesure de cet enjeu et soutiennent ce secteur dans sa diversité et selon ses besoins. Le secteur de la transformation a une place cruciale dans les filières céréalières. Il assure une fonction d’intermédiation entre la production et les marchés urbains et…

Lire PDF
Interprofessions céréalières : témoignage d’un producteur satisfait
cicb

Différents dispositifs interprofessionnels ont été mis en place dans plusieurs pays ouest africains, pour structurer les relations entre les différents maillons des filières céréalières et réguler le marché céréalier. Le CICB, au Burkina Faso, est l’un d’entre eux. Entretien avec son président. Grain de sel : Pouvez vous présenter le CICB ? Soumaïla Sanou : Le Comité interprofessionnel des céréales du Burkina Faso (CICB) a été mis en place en juillet 2003. Il réunit les professionnels des filières…

Lire PDF
La Sonagess au Burkina Faso : une politique d’approvisionnement auprès des OP
SONAGESS

Au Burkina Faso, la Sonagess est chargée de gérer deux stocks de sécurité alimentaire, et tente par ailleurs de développer de nouvelles stratégies d’appui à la commercialisation des produits locaux par les OP. Entretien avec son directeur général. Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter la Sonagess, son rôle et les caractéristiques des stocks qu’elle gère ? Tinga Charles Sawadogo : La Sonagess est la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire du Burkina Faso. C’est…

Lire PDF
Quand le dysfonctionnement des marchés favorise la sécurité alimentaire. Étude de cas au Burkina Faso
Stéphane Degueurce, Zongo Issa, marie-helenedabat, ruphink

Le bon fonctionnement des marchés agricoles n’est pas toujours synonyme de sécurité alimentaire : il existe des zones excédentaires en céréales qui souffrent d’insécurité alimentaire, et des zones en produisant moins qui supportent mieux la soudure. Illustration à partir d’un travail de terrain dans plusieurs provinces au Burkina Faso. Au Burkina Faso, la sécurité alimentaire est souvent appréhendée sous l’angle de la capacité du système productif à fournir des aliments. Ainsi les actions pour lutter contre l’insécurité alimentaire…

Lire PDF
Les céréales au coeur des politiques de stockage en Afrique de l’Ouest
Dr Rui Silva, Roger Blein

Après avoir été longtemps vilipendés, les stocks ont brusquement retrouvé leurs lettres de noblesse à la faveur de la crise alimentaire de 2008. Outil majeur de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, ils restent controversés lorsqu’il s’agit de réguler le marché et de réduire les variations de prix. Communauté internationale et régionale, experts et praticiens, les stocks sont sur toutes les langues, mais aucun ne parle le même langage. Les stocks, une histoire ancienne. Depuis des siècles…

Lire PDF
Regard sur le marché céréalier en Afrique de l’Ouest
Mohamed Haïdara

Aujourd’hui la demande en céréale est là, mais il faut pouvoir y répondre sur les plans de la qualité, du volume, de la régularité. Il faut aussi que les marchés se fluidifient entre les pays de la Cedeao. Dans cet entretien, Mohamed Haïdara s’exprime sur les enjeux liés au commerce des céréales en Afrique de l’Ouest. Grain de sel : Quelles sont les difficultés majeures que rencontrent les OP dans la commercialisation des céréales en Afrique de l’Ouest…

Lire PDF
Les organisations de producteurs agricoles face au marché céréalier ouest africain
Inter-réseaux

Les initiatives collectives des producteurs agricoles pour faire face au marché céréalier sont nombreuses et diverses. Mais elles peinent encore à peser significativement sur le marché dans son ensemble. S’appuyer sur la richesse des acquis de ces expériences aiderait à définir des instruments d’appui adaptés. Pour les producteurs céréaliers, la maîtrise du marché est aussi importante que la maîtrise de la production : l’accès de leurs produits au marché et à un prix rémunérateur est un enjeu fondamental….

Lire PDF
Impact des cours mondiaux sur les prix des céréales ouest africaines : bilan, opportunités et risques
Boubacar Diallo, John Staatz, Niama Nango Dembélé

La transmission des prix internationaux sur les prix domestiques dépend de plusieurs facteurs, notamment l’enclavement du pays, la qualité du système de commercialisation local, la substituabilité des produits locaux aux produits importés, et les interventions publiques. Éclairages sur la flambée des prix de 2007/2008. En Afrique de l’Ouest, la double instabilité des prix (intra-annuelle et interannuelle) constitue une caractéristique structurelle des marchés des produits agricoles. Elle est fonction notamment du niveau de production dans la région et des…

Lire PDF
Qui approvisionnera l’Afrique de l’Ouest en riz importé ?
Jean-Martin Bauer, Patricio Mendez del Villar

Une demande en riz qui explose en Afrique de l’Ouest, une offre locale qui progresse plus lentement : à ce rythme, l’autosuffisance en riz n’est pas pour demain. Dans ce contexte, la région se doit de mettre en place une stratégie de diversification des approvisionnements, chemin qu’elle prend déjà en important de plus en plus de riz d’Amérique Latine. L’Afrique de l’Ouest représente actuellement un pôle majeur d’importation pour le riz. Malgré les progrès réalisés dans l’accroissement de…

Lire PDF
Les marchés céréaliers en Afrique de l’Ouest : un paysage en recomposition
Bio Goura Soulé

Les échanges de produits céréaliers sont importants en Afrique de l’Ouest, même s’il est difficile d’appréhender leur ampleur. Aux flux structurels qui connectent les bassins traditionnels de production à ceux de consommation, se greffent des flux d’opportunité induits par les disparités de politiques commerciales des États. Bien que ne représentant qu’environ 30% du volume des productions vivrières ouest africaines, les céréales constituent un élément essentiel d’intégration des marchés et de garantie de la sécurité alimentaire régionale. Entre 30…

Lire PDF
Tentatives de relance des politiques de production céréalière en Afrique de l’Ouest
Sébastien Subsol, mbadiao

La crise de 2008 a provoqué un réel sursaut des États ouest africains en matière de politique agricole. De nombreux programmes de relance de la production vivrière ont été mis en place et ont obtenu des résultats en termes de production. Cependant, des questions se posent encore sur la durabilité de ces soutiens. Depuis 2008, année de « vie chère », on assiste en Afrique de l’Ouest à une relance des appuis des États à la production céréalière….

Lire PDF
Un point de vue sur les enjeux du secteur céréalier en Afrique de l’Ouest
Mamoudou Hassane

Dans cet entretien, Mamoudou Hassane apporte un point de vue sur les enjeux liés à la production céréalière en Afrique de l’Ouest, et en particulier au Niger. Contraintes à l’accroissement de la production, appuis nécessaires pour une intensification durable, crédit et recherche agricole sont autant de sujets évoqués. Grain de Sel : Comment promouvoir une intensification durable des systèmes de production céréaliers ? Mamoudou Hassane : Il faut jouer sur un certain nombre de paramètres pour intensifier les…

Lire PDF
Accroitre durablement la production de céréales : un défi pour l’UGCPA-BM
Patrick Dugué, Pierre Girard, Rosanne Chabot, Soumabéré Dioma

Des OP développent des stratégies pour faire face à la baisse des rendements liée à la raréfaction des jachères. À l’UGCPA-BM, celles-ci passent notamment par la mise en place d’un service d’approvisionnement en engrais minéraux mais aussi, dans un souci de fertilisation durable, par une politique d’incitation à l’utilisation de la fumure organique. La région de la boucle du Mouhoun, à l’Ouest du Burkina Faso, connaît depuis les années 1980 une augmentation continue de sa production céréalière. Cette…

Lire PDF
L’Afrique de l’Ouest peut nourrir sa population en restaurant la fertilité de ses sols
Philippe Jouve

On pourrait largement doubler la production céréalière de l’Afrique de l’Ouest si on donnait aux agriculteurs les moyens techniques et financiers d’utiliser des engrais chimiques et organiques. Les producteurs le savent. Les scientifiques le prouvent. On peine à comprendre pourquoi ce n’est pas la priorité numéro un des gouvernements. Si l’aide alimentaire est parfaitement justifiée en situation de famine, il n’en reste pas moins que seule l’amélioration de la production céréalière locale pourra permettre d’assurer de façon durable…

Lire PDF
La compétitivité du riz ouest africain face aux importations : vrais enjeux et fausses questions
Frédéric Lançon

Au delà de la querelle entre partisans de la protection des marchés et ceux de l’ouverture, on assiste à une pénétration structurelle des importations de riz en Afrique de l’Ouest, presque insensible aux changements de politiques et de contextes. Cette réalité impose de comprendre le comportement des consommateurs envers le riz importé. Le marché rizicole ouest-africain a connu une forte croissance au cours des 50 dernières années, avec un taux de croissance de 5,1% par an, alors que…

Lire PDF
Quelles évolutions des systèmes de production céréaliers au Mali ?
Aboubacar Traoré (Oxfam), Jean-François Bélières, Mamy Soumaré, Thea Hilhorst

Au Mali, les céréales constituent la part principale de la production agricole et restent faiblement commercialisées. Tendances d’évolutions des systèmes de production céréaliers en zone cotonnière et en zone Office du Niger. Au cours de ces vingt dernières années, le monde rural malien semble avoir profondément changé, avec la monétarisation de l’économie, les investissements publics dans l’éducation et la santé, et la mise en oeuvre de la décentralisation. Qu’en est-il des systèmes de production des exploitations agricoles ?…

Lire PDF
La sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest ne passe pas forcément par les céréales
Bio Goura Soulé

C’est une erreur que de raisonner seulement sur les céréales pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Les racines et tubercules peuvent être aussi efficaces et appropriés dans cette zone pour lutter contre la faim. Première productrice mondiale de manioc et d’igname, la région a intérêt à puiser dans ses ressources pour réduire sa dépendance alimentaire. L’insécurité alimentaire constitue un phénomène récurrent en Afrique de l’Ouest. Depuis les graves crises alimentaires des années 30, elle s’est…

Lire PDF
Une demande céréalière en forte croissance, sous l’influence des marchés urbains
Cécile Broutin

En Afrique de l’Ouest, la demande en céréales explose, sous l’effet de l’accroissement démographique et du développement des villes. Si la production régionale est elle aussi en augmentation, elle reste toutefois insuffisante, surtout concernant le riz et le blé. Une place variable des céréales dans les régimes alimentaires. Les céréales occupent une place importante dans l’alimentation des ménages en Afrique de l’Ouest. Chaque année, la région consomme de 62 à 65 millions de tonnes de céréales. Ces chiffres…

Lire PDF
Un modèle de croissance des productions céréalières en bout de course ?
Inter-réseaux

Ces trente dernières années, de manière différenciée selon les bassins de production, la production céréalière ouest africaine a globalement connu une forte croissance, qui s’est davantage traduite par une augmentation des superficies cultivées que par une augmentation des rendements. Une offre régionale de céréales en croissance forte. La production totale en céréales de l’Afrique de l’Ouest porte actuellement sur un volume situé entre 52 et 56 millions de tonnes, pour une population d’environ 300 millions d’habitants. Elle a…

Lire PDF
Introduction du dossier GDS 54-56

La crise alimentaire induite par la hausse des prix en 2007-2008 a mis en exergue les risques d’une trop grande dépendance alimentaire de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations du marché mondial. Alors que l’économie productive régionale repose principalement sur l’agriculture, la région n’en importe pas moins une part importante de ses besoins alimentaires, surtout des céréales. Selon de nombreuses estimations liées notamment au boom démographique de cette région, elle va devoir au minimum doubler sa production…

Lire PDF
Grain de Sel n°54-56 – Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest

La crise alimentaire induite par la hausse des prix en 2007-2008 a mis en exergue les risques d’une trop grande dépendance alimentaire de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations du marché mondial. Alors que l’économie productive régionale repose principalement sur l’agriculture, la région n’en importe pas moins une part importante de ses besoins alimentaires, surtout des céréales. Selon de nombreuses estimations liées notamment au boom démographique de cette région, elle va devoir au minimum doubler sa production…

Lire
L’agriculture familiale produit une « révolution cacaoyère » en Indonésie
Charlotte Martin, François Ruf, Yoddang

La recherche sur le cacao a longtemps privilégié l’amélioration génétique par hybride. Or le clonage peut faire des miracles. S’il reste encore peu adopté par les paysans, une « révolution cacaoyère » a commencé en Indonésie, où un projet s’est appuyé sur les réseaux familiaux pour la diffusion et la promotion des techniques. Dans le district de Luwu Est, les premières plantations de cacao sont créées au début des années 80. Dès 2000, les terres manquent, les plantations…

L’invité de Grain de sel : Ndedi Bau Akama
Ndedi Bau Akama

Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ? Ndedi Bau Akama : Titulaire d’une licence en sciences naturelles obtenue à la Faculté des Sciences de l’université de Yaoundé en 1990, j’ai été tour à tour enseignant au City Bilingual Academy à Yaoundé et cadre à la Cameroon Development Corporation (CDC). En 1998, je quitte la CDC pour m’engager dans l’activité agricole et je deviens en décembre 1998 membre de la Konye Area Farmers Cooperative (Konaf Coop…

Lire PDF
Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire
Freddy Destrait

Malgré une production céréalière multipliée par trois ces trente dernières années, la dépendance de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations s’est accrue pour couvrir sa demande interne. La région importe aujourd’hui environ 13 millions de tonnes de céréales, surtout du riz et du blé. Le manque à gagner pour les producteurs et l’économie de la région est considérable. Avec la forte croissance démographique, qui s’accompagne d’une explosion de la population urbaine et de changements des habitudes alimentaires,…

Lire PDF
Activités d’Inter-réseaux entre avril et décembre 2011
Inter-réseaux

Inter-réseaux sort une nouvelle publication, en partenariat avec SOS Faim Début 2011, Inter-réseaux et SOS Faim ont défini ensemble un nouveau format de publication trimestrielle, les « bulletins de synthèse souveraineté alimentaire » (BDS). Ces BDS visent plusieurs objectifs : (i) faire le point sur un sujet en incluant les derniers éléments de débat ; (ii) attirer l’attention des lecteurs sur quelques documents clés aussi récents que possible, la synthèse se fondant sur une lecture attentive de ces…

Lire PDF
Commercialisation du riz local au Sénégal: la SPCRS est-elle la solution ?
Dr. Ibrahima Hathié

Créée en 2010, la Société de promotion et de commercialisation du riz au Sénégal (SPCRS) suscite beaucoup d’espoir. Elle est censée contribuer à une meilleure pénétration du riz local dans les circuits de distribution urbains, et accroître ainsi ses parts de marché au détriment du riz importé. Cette initiative relève d’un véritable pari et les risques d’aboutir à une impasse sont réels. Avec son retrait de la commercialisation du riz consécutive à la libération de la filière rizicole…

Lire PDF
Pour des dispositifs publics adaptés aux stratégies des pasteurs
Réseau Billital Maroobé (RBM)

En 2009/2010, les pays sahéliens ont connu une crise pastorale profonde qui a fait l’objet d’une réponse tardive et mal ciblée de la part des dispositifs publics de prévention et de gestion des crises en place. Retour sur cette expérience et recommandations aux décideurs. La crise pastorale de 2009/2010, par son ampleur géographique du Tchad au Mali, en passant par le Niger et le Burkina Faso, et par le déficit accru de pâturage qui l’a caractérisée, a rappelé…

Lire PDF