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Ceci est un article de la publication "46-47 : Répondre aux évolutions alimentaires, un défi majeur pour l’élevage africain", publiée le 8 septembre 2009.

Entretien avec Issoufou Daré (version longue)

idare

_ GDS : Quelles sont les actions et les politiques mises en place par l’Uemoa pour répondre au défi de la croissance de la demande en produits animaux ?
Issoufou Daré : L’Uemoa a mis en chantier un certain nombre de programmes qui permettront à terme d’accroître la production animale. La première des initiatives que nous avons prise est de faire en sorte de réduire la mortalité et la morbidité des troupeaux en luttant contre les maladies qui entraînent des pertes d’animaux et de production. C’est ainsi que nous avons engagé une réforme en profondeur de la législation sur les médicaments vétérinaires des pays de la zone Uemoa, dont l’objectif est d’améliorer la qualité des médicaments mis en circulation dans la zone UEMOA. Dans la plupart des pays, il existe des dispositifs d’importation ou d’autorisation de mise sur le marché des médicaments vétérinaires qui ne sont pas assez performants, faute de moyens. La réforme consiste, en mutualisant les ressources et les capacités disponibles dans les Etats membres, à faire en sorte que ce soit le niveau régional qui gère le dispositif de mise sur le marché des médicaments vétérinaires dans la zone Uemoa et le contrôle de leur qualité. Ce dispositif est organisé autour du Comité régional du médicament vétérinaire, institué depuis 2 ans, qui examine les dossiers de demande d’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Les premières autorisations régionales de mise sur le marché de médicaments (AMM) vétérinaires seront délivrées par la Commission de l’UEMOA avant la fin de l’année ou au plus tard au tout début de l’année 2010.
L’UEMOA vient d’adopter également un texte réglementaire communautaire sur la sécurité sanitaire des animaux, qui organise notamment la police zoosanitaire. L’objectif étant d’instaurer un territoire sanitaire unique pour l’ensemble des huit Etats membres.
Ensuite, il faut résoudre le problème de l’alimentation des troupeaux. Pour le moment l’Uemoa n’a pas un chantier spécifique pour l’alimentation du bétail à l’échelle régionale. Il faut savoir qu’en vertu du principe de subsidiarité, un certain nombre de politiques, notamment la question de l’alimentation des troupeaux, sont du ressort des États.
Troisièmement, il est nécessaire d’améliorer le potentiel génétique de nos troupeaux. Par exemple, il faut définir des stratégies aussi bien nationales que régionales permettant d’améliorer la fécondité des troupeaux, en rabaissant notamment l’âge de la première mise bas. Pour faire passer ces réformes, il est impératif d’impliquer étroitement les producteurs et autres opérateurs du secteur de l’élevage. C’est pourquoi l’UEMOA appuie l’émergence d’associations professionnelles bien organisées et représentatives. Au niveau national, il y a des esquisses d’organisation d’éleveurs aussi bien dans les filières de ruminants que dans les filières à cycle court. Il faut que ces organisations nationales se regroupent au niveau régional en créant des réseaux, des associations régionales, avec lesquels la Commission peut dialoguer dans la définition et la mise en œuvre des politiques adaptées. L’Uemoa a appuyé dans ce sens la mise en place de la Confédération des fédérations nationales de la filière bétail et viande des pays membres de l’Uemoa (Cofenabvi) et de l’Union des organisations des filières avicoles de l’Uemoa (Uofa). Des systèmes de financement adaptés à la spécificité du secteur agricole en général, et de l’élevage en particulier, sont nécessaires pour accroître les investissements dans le secteur. Pour ce faire, l’Uemoa a créé le Fonds Régional de Développement Agricole (FRDA), dont les activités démarreront en 2010. Il est aussi nécessaire d’améliorer le fonctionnement du marché régional en construction dans l’espace UEMOA, en mettant à la disposition des opérateurs économiques des information sur les marchés (disponibilités, prix, etc.). A cette fin, l’UEMOA vient de mettre en place le SIAR (Système d’information agricole régional).
L’amélioration de la compétitivité des filières est une autre préoccupation de l’UEMOA, qui vient d’élaborer un système d’aide à la décision, qui est un dispositif de suivi des évolutions des filières nationales fondé sur la connaissance de variables techniques et économiques. Ce système permet de réaliser des simulations d’impacts et des propositions de mesures alternatives sur les évolutions du marché, de la demande et de la production, etc.

GDS : Le pastoralisme, système d’élevage dominant dans l’espace Uemoa, fait l’objet de nombreuses controverses. Comment l’Uemoa prend-t-elle en charge la problématique de l’élevage pastoral ?
ID : C’est bien connu, le système le plus important dans notre région est le système d’élevage extensif et transhumant. Ce sont des systèmes relativement rigides qui ne s’adaptent pas très facilement à l’évolution du contexte agro écologique et des marchés régionaux et internationaux. Un autre problème est celui de l’accès aux ressources naturelles surtout transfrontalières. Ces systèmes d’élevage posent ainsi d’énormes difficultés interétatiques d’accès aux ressources partagées, qui s’amenuisent progressivement. Autant la transhumance nationale pose relativement moins de problèmes, autant celle transfrontalière est sources de contraintes majeures.
Au niveau national, la transhumance s’observe surtout dans les pays sahéliens. Ces pays sont généralement dotés de ressources et d’espaces importants qui ne peuvent être valorisés que par l’élevage. En outre, il existe dans ces zones une densité démographique relativement faible. La concurrence entre agriculture et élevage est donc moins exacerbée. Par contre, au niveau régional, le mouvement des troupeaux est transfrontalier, des pays sahéliens en direction des pays côtiers. Dans ces pays d’accueil, on observe depuis quelques années des transferts progressifs de troupeaux par la sédentarisation de certains pasteurs sahéliens. Il en résulte une concurrence sur des espaces fourragers dédiés à l’élevage, entre l’élevage transhumant et les troupeaux sédentarisés.
Cette concurrence est amplifiée par la réduction des espaces fourragers du fait de l’extension des cultures vivrières et de rente comme le coton, dans la plupart des pays côtiers. Il se pose donc un véritable problème de cohabitation entre les populations sédentaires dont l’accroissement des productions agricoles passe par l’augmentation des surfaces cultivées, les animaux des pasteurs sédentarisés et les animaux transhumants. Il en résulte très souvent des conflits sanglants qui amènent certains pays côtiers à prendre des mesures restrictives fortes à l’encontre de la transhumance transfrontalière, et ce en violation du principe de la libre circulation des biens et des personnes en vigueur dans les espaces Uemoa et Cedeao. Il faut donc réfléchir à cette problématique (occupation de l’espace, gestion agroécologique et climatique, liberté de circulation) et analyser les mesures adéquates à prendre, par exemple la relecture les textes communautaires en vigueur (CEDEAO, CEBV) qui sont aujourd’hui peu ou pas appliqués.

GDS : Malgré les solutions apportées par l’Uemoa dans sa Politique agricole (Pau) et la Cedeao avec le certificat international de transhumance (CIT) notamment, les conflits entre agriculteurs et éleveurs perdurent. Pourquoi ?
ID : Les textes de la Cedeao qui réglementent la transhumance transfrontalière datent des années 70/80, à un moment où l’occupation de l’espace ne posait pas autant de difficultés. Ce sont les mêmes textes, y compris les CIT, qui régissent toujours la transhumance transfrontalière en Afrique de l’Ouest.
Ces textes sont aujourd’hui dépassés. Le contexte a totalement changé : les pistes à bétails, les zones d’accueil, etc. qui avaient été identifiées à l’époque n’existent pratiquement plus maintenant. Le CIT n’est souvent même plus disponible dans les pays. Avant c’était la CEBV, puis la Cedeao qui les mettaient à la disposition des États. Maintenant, ce sont les États qui doivent prévoir dans leur budget les ressources financières pour la confection et la distribution de ces CIT dans les postes transfrontaliers. Dans la réalité, il n’existe pratiquement pas de CIT au niveau de certains pays.
Au niveau de l’Uemoa, l’objectif affiché était d’entreprendre une réactualisation de toutes les données sur la transhumance transfrontalière au niveau des pays membres, et d’en tirer des conclusions pour redéfinir de nouvelles stratégies adaptées de gestion de la transhumance transfrontalières, y compris au besoin l’élaboration d’une législation communautaire. Étant donné que la Cedeao se proposait d’engager un processus similaire avec l’appui du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, nous avons convenu finalement d’entreprendre une initiative commune en y associant le CILSS et les organisations professionnelles du secteur de l’élevage. Le point de départ de cette initiative commune a été le Forum sur l’élevage organisé à Niamey en début 2009. Il s’agit à présent de mettre en œuvre les recommandations de ce Forum. Mais la problématique de la transhumance est une question très complexe et difficile à résoudre, qui combine à la fois des enjeux démographiques, fonciers, politiques et sociaux. Il ne faut donc pas penser que l’on pourra du jour au lendemain régler la question. Nous allons l’analyser en profondeur, et voir quelles dispositions appropriées peuvent être prises, en tenant compte de la réalité du terrain d’aujourd’hui et des évolutions prévisibles.

GDS : Quelles sont les mesures concrètes prises par l’Uemoa pour mettre fin aux tracasseries douanières et administratives afin de fluidifier davantage le commerce régional ?
ID : Normalement, au regard des textes en vigueur, le problème ne se pose pas puisqu’au franchissement des frontières, on a qu’à présenter une simple carte d’identité, un certificat zoosanitaire ; il n’y a pas de droits de douanes pour les produits animaux et végétaux. Pour les producteurs informés de ces textes, le problème des tracasseries semble moins se poser.
Mais il faut reconnaître que les tracasseries sont une réalité. Une attention toute particulière est accordée à la résolution de ce problème par les plus hautes autorités de l’Union.. Entre autres mesures, a été mis en place un Observatoire des pratiques anormales, lequel scrute tout ce qui se passe sur nos routes transétatiques. Les informations collectées sont analysées et diffusées à travers les médias. C’est donc un moyen d’informer les populations, mais également d’indexer les axes routiers et les pays où les mauvais comportements et pratiques sont légion. L’Uemoa a également mis en place des postes de contrôle juxtaposés qui permettent de faciliter le transit entre les différents pays. Il est prévu d’en installer plusieurs sur les axes routiers inter-Etats stratégiques. Par ailleurs, des séminaires d’information des leaders d’opinion sont régulièrement organisés dans les Etats afin d’informer les populations et notamment les opérateurs économiques sur les textes en vigueur.
Ce sont autant de mesures qui permettront progressivement de mettre fin à ces tracasseries et pratiques anormales tout au long de nos frontières.

GDS : Le Burkina Faso, a affirmé récemment vouloir promouvoir le commerce de la viande crue. Au niveau de l’Uemoa pensez-vous que cette option soit la solution pour développer le commerce régional en produits animaux ?
ID : L’idéal serait qu’en Afrique de l’Ouest, la commercialisation de la viande prenne le pas sur celui du bétail sur pied. Cette option valorise au mieux le potentiel et les ressources du secteur de l’élevage, en créant plus de valeur ajoutée pour les pays exportateurs. Elle réduit en outre les tensions sur l’accès aux ressources pastorales, notamment transfrontalières. Elle est donc à encourager, mais il n’est pas certain que l’on puisse y parvenir de manière rapide. Cela implique en effet d’énormes investissements physiques (abattoirs modernes) et en équipements (camions et entrepôts frigorifiques, etc.). Plus encore, les opérateurs économiques du secteur, doivent s’organiser individuellement ou en association pour faire face aux énormes efforts et réformes que cela suppose : information/formation sur les normes de qualité et d’hygiène, maîtrise totale de l’amont de la filière (production d’animaux de qualité en toute saison), régularité de la fourniture au client, accès au financement, etc.
Il faudra en effet que le flux de fourniture de viande se fasse de façon continue, régulière et en qualité, en toute saison. Avec les systèmes de production extensive, on observe généralement un flux de transfert de viande de bonne qualité en saison pluvieuse, avec une certaine régularité, mais durant la saison sèche, ce flux ralentit considérablement parce qu’il y a moins de disponibilités de bétail sur les marchés et les animaux sont de mauvaise qualité, en raison de l’insuffisance et de la mauvaise qualité des fourrages. L’un dans l’autre, il faut donc trouver les moyens d’encourager et d’intensifier l’embouche dans nos pays, d’assurer un approvisionnement régulier en animaux des centres d’embouche, de faciliter l’accès au financement et surtout de promouvoir l’émergence d’opérateurs économiques en mesure de prendre en charge toutes ces questions. Nous sommes justement en train de voir à l’Uemoa si nous pouvons apporter dans ce sens des appuis spécifiques à des opérateurs économiques et à des pays en tenant notamment compte de certains avantages comparatifs.

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