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publié dans Agenda du développement rural le 7 avril 2005

La guerre des cotons

Inter-réseaux

7 avril 2005

Diffusion prévue sur France 5 le 11 avril à 15h45

Ce documentaire de 52 minutes nous emmène des vastes étendues des plaines cotonnières de la Louisiane à celles du Mali, en passant par les docks d’un port d’une mégapole chinoise et ses gigantesques usines de transformation. Outre de belles images, un montage soigné, une bande son travaillée, ce documentaire a de nombreux mérites… celui de brosser le tableau d’une culture, des enjeux historiques et économiques d’un produit stratégique de l’agriculture. Le néophyte apprendra ainsi beaucoup sur les enjeux, les acteurs, mais aussi tout simplement la vie du coton, sa production, en sa récolte, sa sélection, sa commercialisation et sa transformation. Mais les acteurs eux-mêmes pourront aussi découvrir d’un œil nouveau leur environnement lointain (quelles relations jusqu’ici entre le producteur malien, la petite main chinoise, l’ouvrier américain ?). Des images qui frappent… la caméra nous transporte, sans transition, des immenses étendues des États-Unis, agriculture archi-mécanisée, grosses machines, gros camions et ouvriers corpulents, vers un champ au Mali où des femmes et enfants récoltent le coton à mains nues. Et que dire de ces balles de coton hissées sur un camion avec des cannes en bois par plusieurs hommes, quand un seul américain conduit un gigantesque camion flambant neuf. Le décor est planté, les inégalités flagrantes en terme de moyens de production, de productivité, et de rémunération.

On regrettera que certaines questions ne soient pas posées : par exemple, le rôle de la France dans la culture du coton en Afrique… Oui, le coton a été imposé par les colons, mais aujourd’hui, le PDG de Dagris, qu’en pense-t-il ? Verrait-il d’un bon œil que ces agriculteurs qu’il semble défendre choisissaient de se tourner vers d’autres cultures… L’or blanc est-il vraiment de l’or pour des Africains condamnés à se battre dans un jeu dont ils ne maîtrisent pas des règles édictées par d’autres, et où ils ont de tels handicaps (un interlocuteur : « C’est comme si dans un match deux équipes n’avaient pas les mêmes droits : l’une joue avec les pieds, l’autre a droit aux pieds et aux mains »). Les quelques pistes de sortie proposées auraient mérité de plus amples développements : que faire pour lutter contre de tels déséquilibres ? Il est dit que le coton africain est un coton de très bonne qualité, et qui plus est, quasiment biologique. Un atout pour l’avenir ? Beaucoup en doutent, vu les contraintes des normes pour l’attribution du critère bio. L’investissement dans la transformation pour maintenir de la valeur ajoutée en Afrique est évoqué. Au vu des images impressionnantes des usines chinoises, tant par la taille que par le niveau technologique, l’on peut se demander s’il y a effectivement une place dans ce domaine pour l’Afrique.

La rédaction de Grain de sel – Inter-réseaux

Sur cette thématique coton vous pouvez consulter aussi le bulletin de veille n°49 du 17/03/2005.

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