A l’occasion de la sortie des mémoires de Gérard Winter A la recherche du développement : un fonctionnaire au service d’une passion, Paris, Karthala, la Cade organise une rencontre-débat sur le devenir de la recherche pour le développement. A travers ses différentes responsabilités (à l’ORSTOM-IRD, à l’INSEE, à l’ENAIIAP, à DIAL et au GRET)1, ses réflexions écrites sur la lutte contre la pauvreté et ses fonctions d’animateur de réseau (Amira, Inter-réseaux, Impact, etc.) et de passeur entre disciplines, il a fixé pour la France scientifique une manière de faire et de penser la recherche pour le développement. Ce livre est bien plus qu’une « esquisse d’auto-analyse » (P. Bourdieu) et ouvre des perspectives à notre réflexion sur le devenir de l’Afrique subsaharienne.
Par-delà les témoignages amicaux, trois questions citoyennes structureront notre débat avec lui et nos deux témoins. Une recherche scientifique finalisée pour le développement de l’Afrique subsaharienne notamment, a-t-elle encore, en Europe, toujours le même sens, cinq décennies après les indépendances, alors que le classement de Shanghai et la dictature de la publication de rang A en Anglais pèsent sur les scientifiques ? La recherche pour le développement est-elle encore indispensable pour mettre en œuvre dans les pays du Sud un monde plus équitable en même temps qu’un développement véritablement durable et dans quelles conditions? A l’heure où l’Afrique subsaharienne cherche à exercer sa souveraineté dans tous les domaines (deuxième indépendance), le partenariat entre équipes de recherche, tel qu’il existe, répond-il à cet objectif et quelle place les Européens, anciens colonisateurs, peuvent-ils y occuper dans une concurrence plus grande qu’avant (notamment celle du MIT2 américain dans l’approche économique de la lutte contre la pauvreté)?
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