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publié dans Ressources le 18 janvier 2013

Note de position RBM : Point de vue du réseau Bilital Maroobe sur la campagne pastorale 2012-2013 et la situation récuritaire dans la région du Nord Mali

Réseau Billital Maroobé (RBM)

Bétail, ViandeOrganisations de producteurs et de productricesMali

Le déficit pluviométrique enregistrées en 2005, 2009 et 2011 ont entraîné une détérioration du capital bétail que les résultats de la campagne 2012/2013 ne pourront pas réparer.
Le RBM estime que le déficit pluviométrique enregistré lors des années de sécheresse de 2005, 2009 et 2011 a engendré une régression des productions céréalière et fourragère que les résultats de la campagne de 2012/2013 ne pourront pas compenser.
De son point de vue, la mise en place d’un dispositif pilote de veille est indispensable pour suivre l’évolution de la situation dans le Nord Mali, dans la région de Tillaberi au Niger et la zone du Sahel au Burkina Faso. Ce dispositif devrait avoir un ancrage systématique dans les 26 communes de la région du Sahel burkinabè et dans 20 communes de celle de Tillaberi. En ce qui concerne la région de Gao qui est confrontée à une déstructuration des institutions coutumières et des collectivités locales, il conviendra d’expérimenter un dispositif basé sur des leaders locaux. La mise en place du dispositif permettra de connaître en temps réel les zones de concentration des éleveurs déplacés et d’identifier les problèmes rencontrés, en vue d’alerter les décideurs politiques.
Au vu de l’évolution de la situation dans les régions du Nord Mali, le RBM attire l’attention des décideurs politiques sur :

  • la nécessité pour les décideurs politiques au plus haut niveau et les acteurs de développement de conduire les réflexions visant à promouvoir le développement durable des zones pastorales comme première ligne de défense contre l’insécurité
  • la nécessité de mettre en place, dans les meilleurs délais, un dispositif de veille informative ; ce qui permettrait de connaître, en temps réel, l’effectif des populations déplacées, la localisation des zones de concentration de ces populations, la taille du cheptel concerné et le volume du stock fourrager accessible pour les animaux
  • la nécessité de circonscrire géographiquement les opérations militaires en particulier les frappes aériennes et les opérations terrestres, afin d’éviter qu’elles n’entrainent des effets collatéraux préjudiciables pour les populations locales. Dans ce sens, toutes les forces militaires engagées dans le conflit devraient respecter les règles humanitaires internationales afin de protéger les civils ;
  • la nécessité de procéder à un choix judicieux de zones ciblées par les opérations militaires, en vue d’éviter des pertes en vies humaines et des mortalités d’animaux dans les zones où les populations locales ont trouvé refuge ;

Sur la base des constats relatifs à la configuration de la campagne agropastorale, le RBM plaide pour :

  • a. La poursuite des efforts dans le cadre de l’appui à la reconstitution du capital productif des ménages pastoraux qui ont été severement touchés et fragilisées par les déficits de 2005, 2009, 2011 ;
  • b. le renforcement des capacités des SAP nationaux, afin qu’ils puissent établir un bilan qualitatif et quantitatif des campagnes agropastorales ;
  • c. l’intégration systématique d’indicateurs spécifiques au pastoralisme dans les outils du Cadre Harmonisé Bonifié, notamment : (i) le croisement entre les indices de végétation et les points d’eau ; (ii) les termes de l’échange bétail/céréales ; et (iii) les éléments portant sur les stratégies endogènes des éleveurs (reconstitution post-crise du cheptel, préservation du noyau reproducteur, etc.) ;
  • d. la mise en place d’un dispositif de gestion mieux structurée des crises : le renforcement des capacités d’anticipation constitue un passage obligé pour améliorer l’efficacité des appuis qui sont fournis par les dispositifs publics, notamment dans le cadre des plans de contingence. Ces appuis devront intégrer la nécessité de promouvoir les technologies permettant de valoriser et stocker le fourrage, lors des années d’abondance (blocs multinutritionnels) ;
  • e. le renforcement des capacités de résilience des éleveurs face aux crises : à cet effet, les interventions devront s’articuler entre autres : (i) au renforcement des systèmes communautaires d’alerte précoce ; (ii) à la mise au point et l’expérimentation d’outils pédagogiques permettant d’organiser des ateliers débats de formation sur l’adaptation des éleveurs et pasteurs aux crises (vente anticipée du bétail, l’utilisation des intrants, etc.) ; et (iii) à l’amélioration de la qualité de l’implication des éleveurs dans les dispositifs publics de gestion des crises ;(iv) à la mise en oeuvre effective des PNIA/PRIA;
  • f. la pérennisation de l’accès à l’aliment du bétail, à travers la mise en place de la réserve régionale(en lien avec les lignes de défenses locales et nationales) de sécurité alimentaire intégrant les besoins spécifiques des communautés pastorales
  • g. l’adoption, sous le leadership de la CEDEAO, de dispositions pour l’opérationnalisation du plan d’action de l’élevage qui a été adopté par cette institution en 2011.
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