Cet article tire les enseignements d’une évaluation détaillée des performances des filières cotonnières de neuf pays d’Afrique, de l’Ouest et du Centre d’une part, et de l’Est d’autre part : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Mozambique, Tanzanie, Ouganda, Zambie, et Zimbabwe. Cet article s’appuie également sur une étude antérieure sur les réformes des filières cotonnières en Afrique orientale et australe, menée par Poulton et al. (2004). L’objectif est de vérifier si les conclusions de cette étude sont toujours valables cinq ans plus tard, en intégrant des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre caractérisés par une histoire différente et par une diversité institutionnelle plus grande de leurs secteurs cotonniers, et en faisant appel à une gamme beaucoup plus large d’indicateurs de performance. Il ressort de ce travail que les principales conclusions du travail antérieur sont fortement confirmées, à savoir qu’une concurrence accrue n’améliore pas forcément les performances des filières et que le rôle que doivent jouer les pouvoirs publics dépend des spécificités de la structure du marché et du dispositif de régulation du secteur cotonnier. Ce travail a généré des indications supplémentaires qui peuvent permettre aux décideurs politiques et aux acteurs des filières de mieux prévoir les défis probables et d’évaluer les réponses souhaitables en fonction du type de filière dans lequel ils opèrent.