En Afrique centrale (Tchad, Cameroun et Centrafrique), dans les zones de savanes, la traction animale est largement utilisée par les paysans (environ 265 000 attelages dans cette zone). Cette appropriation par les producteurs a été le fruit d’un système de développement intégré porté par les sociétés cotonnières. Aujourd’hui, suite au désengagement de l’Etat, de nouveaux acteurs se positionnent sur ce « marché » (vétérinaires, forgerons, conseillers…). Cette recomposition institutionnelle refonde le paysage des acteurs de la traction animale. Ceci n’est pas sans inquiéter les producteurs qui s’interrogent sur les incidences de cette évolution sur le développement de la traction animale : va-t-on vers sa fragilisation ou un nouvel élan ? Ce document revient sur l’histoire, la place actuelle et le rôle de la traction animale dans les systèmes de production de la région. Il présente les recompositions institutionnelles en cours touchant au « marché » de la traction animale, et précise les nouveaux enjeux liés à ces changements. Pour finir, il redéfinit un rôle possible de la recherche dans ce contexte renouvelé.