L’Afrique, longtemps perçue comme un continent « perdu » ou marginal, est, depuis une décennie, considérée comme un continent d’avenir, « une nouvelle frontière », un « relais de croissance ». Ses bonnes performances économiques et l’accroissement du nombre de consommateurs potentiels ont attiré l’attention des investisseurs. Cet optimisme vis-à-vis du continent trouve notamment son origine dans un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), paru en 2011, qui identifie un groupe de « classes moyennes » de 300 millions d’individus. Mais ces chiffres et l’usage inflationniste de la notion « d’émergence » des classes moyennes africaines doivent être considérés avec prudence et appellent à des clarifications.