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publié dans Ressources le 2 octobre 2012

Etude de faisabilité sur la Réserve régionale de sécurité alimentaire

Cedeao

Politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP)Stocks - Réserves alimentaires

La mise en place d’une réserve régionale de sécurité alimentaire s’inscrit dans l’opérationnalisation du Programme régional d’investissement agricole (PRIA) de l’ECOWAP/PDDAA.

Cette étude de faisabilité détaillée constitue la proposition de la Commission de la CEDEAO relative à la mise en place de la Réserve régionale de sécurité alimentaire. Elle s’est appuyé sur les travaux d’une Task Force réunissant les principaux acteurs régionaux engagés dans la mise en œuvre de l’ECOWAP/PDAAA, des acteurs nationaux disposant d’une expérience dans le domaine ainsi que les organisations internationales concernées.

La Réserve régionale de sécurité alimentaire constitue une troisième ligne de défense en cas de crise alimentaire, complémentaire des stocks de proximité et des stocks nationaux de sécurité alimentaire.

Trois objectifs spécifiques lui sont assignés : (i) compléter les efforts des Etats membres pour fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle rapide et diversifiée ; (ii) exprimer la solidarité régionale à l’égard des États membres et des populations affectés ; (iii) contribuer à la souveraineté alimentaire et à l’intégration politique, économique et commerciale de l’Afrique de l’Ouest.

Sur la base de différentes simulations, l’étude recommande une démarche progressive permettant de constituer une réserve globale de 411 000 tonnes en année de croisière (année 8) avec deux composantes : un stock physique de 140 000 tonnes (un tiers) et un stock financier représentant deux tiers de la réserve. Pour parvenir à ce niveau optimal de la Réserve, il est recommandé une première étape de quatre ans avec une réserve globale de 176 000 tonnes, avant de porter le volume à 294 000 tonnes à partir de la 5ième année, avec toujours les mêmes proportions entre le stock physique et le stock financier.

La composition de la composante physique de la réserve a été raisonnée sur la base des grands systèmes alimentaires de la région, auxquels correspondant les grands bassins de production, ainsi que sur l’aptitude des produits au stockage. L’étude recommande de démarrer avec un panel assez restreint de produits : les céréales (mil, sorgho, maïs, riz) et les tubercules (gari).

Afin de s’inscrire dans l’approche de souveraineté alimentaire de l’ECOWAP, l’approvisionnement de la Réserve repose prioritairement sur les productions régionales, de façon à constituer un des débouchés prévisibles pour les producteurs (contrats d’achat auprès des OP).
Quatre sites d’entreposage ont été sélectionnés.

La mobilisation de la réserve est déclenchée sur décision du Comité de Gestion. L’instruction et la décision sont alimentées par les analyses de vulnérabilité fournies par le Cadre Harmonisé Bonifié (à partir du seuil 3 – insécurité alimentaire critique).

La réserve intervient essentiellement sous forme de cessions à titre gratuit de vivres ou de ressources financières. Ces interventions expriment la solidarité régionale et la contribution de la région aux plans de réponse ou plans d’urgence conçus par les pays en réponse à une crise alimentaire.

Le niveau d’intervention du régional est différencié en fonction du statut et de la position géographique du pays (PMA côtiers, PMA enclavés, non PMA côtiers, non PMA insulaire). Ces interventions sont complétées par des prêts entre pays, dans le cadre du RESOGEST. En cas de disponibilité, la Réserve régionale pourra effectuer des prêts aux Etats membres ou à certaines catégories d’acteurs (organisations humanitaires internationales, ONG, OP).

La Task Force a envisagé et examiné quatre scénarii institutionnels. Ils diffèrent selon le niveau d’engagement des institutions régionales, selon le degré d’intégration dans le dispositif ECOWAP et par la nature du partenariat noué avec la Communauté internationale. La Commission de la CEDEAO a retenu deux options qui lui paraissent remplir les conditions d’une mise en œuvre rapide, d’une efficacité et d’une pérennité de la Réserve :

  • a. Mécanisme inséré dans le dispositif institutionnel de l’ECOWAP/PDDAA
  • b. Mise en place d’un mécanisme dédié à la gestion de la Réserve mais inséré dans le dispositif de l’ECOWAP/PDDAA.

Dans les deux cas de figure, la mise en œuvre concrète (approvisionnements, stockage, contrôle des produits, entretien, etc.) est assurée par les structures nationales membres du RESOGEST.

Enfin, l’étude procède à l’évaluation des coûts. Ces coûts distinguent la constitution et la gestion technique de la réserve physique et financière, et les coûts liés aux interventions de la Réserve.

Les coûts de constitution, entretien et gouvernance de la Réserve régionale s’élèvent à 263 millions de dollars sur huit ans, soit en moyenne 33 millions de dollars/an.

Les coûts liés aux interventions de la Réserve sont beaucoup plus élevés. L’étude de faisabilité a analysé deux scénarii : une mobilisation des réserves financières et physiques à hauteur de 75 ou 100% chaque année. Pour l’ensemble des huit ans, les coûts d’intervention de la Réserve régionale s’élèveraient entre 747 (hypothèse 75 %) et 996 millions de dollars (hypothèse 100 %).

Le schéma de financement recommandé par la Commission de la CEDEAO repose sur une combinaison de ressources nationales, régionales et internationales. Dans le souci de disposer d’un mécanisme financier prévisible, sécurisé et solidaire, le schéma propose de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, avec notamment la création d’une contribution assise sur l’ensemble des importations (contribution « Faim Zéro en Afrique de l’Ouest ») à hauteur de 0,5 % de la valeur des importations. Elle serait prélevée selon les mêmes modalités que le prélèvement communautaire. Cette contribution serait par conséquent à la charge des consommateurs ouest africains.

Selon les ressources mobilisables et le niveau d’engagement des décideurs régionaux et internationaux, la Réserve modulera ses interventions entre les deux modalités d’appui : des prêts ou cessions à titre onéreux, d’une part, des cessions à titre gratuits (solidarité régionale), d’autre part.

Le schéma de financement suggéré permet non seulement de couvrir l’ensemble des coûts de la composante régionale du stockage de sécurité, mais de cofinancer à hauteur significative la stratégie concomitante de renforcement des stocks nationaux de sécurité et des stocks de proximité, ainsi que les mesures d’accompagnement.

La Commission de la CEDEAO estime en effet que la mise en place de la Réserve régionale doit conduire à donner une impulsion supplémentaire dans quatre domaines :

  • a. le développement des systèmes d’information ;
  • b. la promotion des plans de contingence ;
  • c. la promotion des autres lignes de défense: les stocks de proximité, les stocks nationaux de sécurité alimentaire ;
  • d. le développement du cadre de coopération du RESOGEST.

Pour lire l’étude de faisabilité de la réserve régionale de sécurité alimentaire :

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