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publié dans Ressources le 16 mai 2016

Etude au Mali: Production Nationale (Fiabilité des statistiques)

Mahamadou N KEITA

RizMaliEtude, rapport

Publication du projet intitulé «Organisations Paysannes (OP) comme acteurs clefs dans une bonne gouvernance des filières rizicoles au niveau national et régional en Afrique de l’Ouest ». Ce projet est réalisé par plusieurs structures dans différents pays: Vredeseilanden asbl West Africa (Veco Africa); Plateforme Nationale des Producteurs du Riz du Mali (PNPR-M) ; Association Malienne pour la Sécurité et la Souveraineté Alimentaires (AMASSA – Afrique verte Mali) ; Syndicat des exploitants agricoles de la zone Office du Niger (Sexagon) ; Coordination Nationale des Organisations Paysannes Mali (CNOP-Mali) ; Fédération des Producteurs du Bassin de l’Anambé (Feproba); Union des Jeunes agriculteurs de Koyli Wirnde (Ujak); Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-B) ; Union Nationale des Producteurs du Riz du Burkina (UNPR-B) ; Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B) ; Fédération des Unions de Coopératives de Producteurs de Riz du Niger (Fucopri) ; Cadre Régional de Concertation des Organisations de Producteurs de Riz [Roppa](CRCOPR) ; SOS Faim Belgique ; Prague Global Policy Institute (Glopolis).

Dans un contexte marqué par une demande de plus en plus croissante en information statistique de qualité, la Plate forme Nationale des producteurs de Riz du Mali, (PNPR-M) et ses partenaires à travers cette étude veut donner un argumentaire de plus à ses membres pour les négociations futures. Les données statistiques constituant le fondement de toute bonne planification pour la mise en oeuvre des projets et programmes, l’organisation entend alors poursuivre cette nouvelle dynamique, en vue du renforcement des capacités lobbying de ses membres.

Le dispositif de collecte de données du Mali a été renforcé par la succession de plusieurs projets et programmes. De DIAPER avec l’appui du CILSS, au programme mondial de statistique agricole, de nombreux efforts d’amélioration de la qualité des données ont été fait. Le chemin à parcourir reste encore long pour avoir des statistiques de bonne qualité et consensuelles.

Le cadre d’organisation de la production de données est composé de:

  • l’INSTAT garante de la qualité des statistiques et responsable de la délivrance des visas statistiques;
  • la CPS/SDR, qui fourni les résultats de l’EAC. Elle est la principale en matière de fourniture d’informations sur la production céréalière. Les indicateurs majeurs à ce niveau sont : la superficie emblavée, le rendement moyen des cultures par zone et la production nationale agricole. Le bilan céréalier, qui reste un élément potentiel dans la détermination de la disponibilité alimentaire du pays est élaboré à partir des résultats de cette enquête;
  • la DNA à travers le suivi des semis durant toute la campagne, produit un rapport sur les prévisions de récolte, l’utilisation des engrais et des semences et la situation de la subvention en intrants agricoles;
  • Les Offices (ON, ORS, ORDS, ORM et OPIB) produisent également les résultats de leur campagne en matière d’emblavures et de production agricole;
  • L’OMA fourni les informations sur la situation d’approvisionnement des marchés et l’évolution des prix des principales céréales;
  • Le SAP et les autres ONG de la place produisent des informations sur la situation de la campagne sur le plan qualitatif et les zones vulnérables et en insécurité alimentaire.

Cette multiplicité des organes de production de l’information statistique n’est pas de nature à faciliter la tâche aux producteurs agricoles, car chaque structure produit des informations différentes et suivant sa propre méthodologie.

Il faut toutefois signaler que des efforts de coordination sont en cours. Ainsi, la mise en place du sous comité des statistiques Agricoles au niveau de la CPS/SDR, du GTPA à l’agence Mali Météo, du groupe de suivi de la campagne agricole du Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et de la mission conjointe CILSS/FAO/PAM d’évaluation de la campagne augure d’un lendemain meilleur pour une harmonisation des méthodologies d’évaluation de la campagne agricole.

Les méthodologies actuelles ont beaucoup évolué et sont capables de fournir des données fiables si elles sont appliquées dans leur intégralité. Mais d’énormes problèmes subsistent pour leur mise en oeuvre (erreurs d’échantillonnage, de sondage, de couverture et surtout dues à l’homme) dans l’application de la méthodologie.

L’EAC et la méthode harmonisée constituent les principales méthodes utilisées pour l’estimation des rendements de riz en particulier et des céréales en général. Ces outils ne parviennent plus à donner des données fiables pour satisfaire tous les acteurs du monde rural. Leur application sur le terrain pose d’énormes problèmes, car non maitrisée par les agents et manque surtout de moyens financiers. En effet, Il faut savoir que toute enquête demande des moyens conséquents et un personnel qualifié, engagé et motivé pour avoir de bon résultats.

Le rendement battage appliqué par les producteurs n’est pas trop différent du rendement agronomique. Seulement certains aspects de perte de récolte ignorés plus ou moins par la méthodologie et la qualité de la machine (batteuse) font la différence. L’évaluation par la méthode harmonisée est une bonne pratique pour l’estimation des rendements de riz, si les conditions de mise en oeuvre sont respectées. Mais mal utilisée, elle donne des informations non fiables et ne permet pas de faire une bonne planification. Les deux méthodes si elles sont bien appliquées, permettent de donner des informations régulières et fiables sur la production agricole.

Malgré le caractère scientifique des différentes méthodologies, le bilan céréalier malien fait ressortir chaque année un excédent céréalier très important qui n’entame en rien les importations de céréales. Si la tendance de la production suivait la logique du marché, les effets de lasurproduction devrait se faire sentir par une diminution d’année en année des importations céréalières.

Dans ce contexte précis, il serait opportun pour le commanditaire d’oeuvrer à la réalisation d’une étude de cas pratique avec la méthode harmonisée, en vue de confirmer ou infirmer les rendements actuellement en vigueur dans les offices.

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