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publié dans Ressources le 5 mars 2013

Communiqué final de la 7ème édition de la rencontre transfrontalière Organisé par le Réseau Billital Maroobé du 26 au 28 Février 2013 dans la commune de Kompienga au Burkina Faso

Réseau Billital Maroobé (RBM)

PastoralismeBurkina Faso

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La septième édition de la rencontre transfrontalière des Eleveurs et pasteurs organisée par le Réseau Billital Maarobe (RBM) a eu lieu du 26 au 28 février 2013 dans la Commune rurale de Kompienga, province de la Kompienga , Région de L’Est au Burkina Faso. Cette rencontre annuelle, dont l’organisation a été confiée à l’Antenne nationale RBM du Burkina Faso, a servi de cadre pour débattre de la problématique de la taxation de l’accès des éleveurs transhumants aux ressources naturelles communes. Elle a enregistré la participation des autorités Administratives et communales des préfectures de Kpendjel et Loti en république du Togo, des autorités du Burkina Faso, des représentants des organisations d’Eleveurs des Pays membres du RBM et de la république du Togo, des représentants des partenaires techniques et financiers.

La Cérémonie d’ouverture présidée par Monsieur Bertin SOMDA, Gouverneur de la région de l’Est, en présence de Madame SOME M. Jocelyne Rolande, Secrétaire générale du Ministère des Ressources Animales et Halieutique du Burkina Faso , a été marquée par trois principales allocutions : celle de bienvenue du président de l’antenne RBM Burkina Faso, ensuite celle de remerciement du président Conseil d’administration RBM, enfin l’allocution d’ouverture du gouverneur de la région de l’Est. Ces allocutions se sont particulièrement appesanties sur les contraintes de l’élevage et du pastoralisme aussi bien dans les Pays de départ que dans les Pays d’accueil ou de transit.

En effet du fait de la place importante qu’il représente dans l’économie des pays la plupart des États se sont dotés de nouveaux dispositifs institutionnels et réglementaires qui constituent parfois un frein à la mobilité des hommes et de troupeaux animaux dans les espaces UEMOA et CEDEAO et réduisent du coup la fluidité tant recherchée des échanges notamment dans le cadre des processus d’intégration sous régionale et la construction d’un espace économique fort et compétitif.

Ces interventions ont en outre invité les participants à une analyse approfondie, critique et responsable des textes et des enjeux et formuler les propositions nécessaires pour améliorer l’environnement institutionnel et opérationnel de l’élevage et du pastoralisme et sa contribution optimale aux objectifs d’intégration et de développement.

L’analyse des dispositifs institutionnels et réglementaires qui encadrent la transhumance et l’accès aux ressources naturelles tant à l’échelle des pays que de la CEDEAO a montré clairement une volonté manifeste des Etats et des autres acteurs en présence à privilégier certains aspects particuliers de la transhumance au détriment de ses fondements essentiels notamment sa dimension économique sociale et environnementale. En effet, dans la plupart des cas ces textes ou dispositifs institutionnels ne prennent pas suffisamment en compte les conditions dans lesquelles l’éleveur transhumant se déplace notamment l’imprévisibilité des déficits fourragers dans les pays de départ, les tracasseries et les autres difficultés ou conditions qui entourent les déplacements des éleveurs et des troupeaux.

En dépit d’une volonté manifeste des différents acteurs à créer les conditions d’une mobilité apaisée et productive dans l’espace communautaire, l’engagement de la CEDEAO et des Etats, notamment la mise en œuvre des politiques régionales et nationales adéquates (PRIA et PNIA) pour la promotion du Pastoralisme , reste encore en deçà de ces attentes.

De même ces échanges et débats ont reconnu que certaines pratiques, notamment la coupe abusive des arbres, le gardiennage des animaux par des enfants mineurs et l’ignorance des us et coutumes des pays d’accueil, exacerbent les difficulté de la mobilité pastorale.

Enfin les participants ont souligné que les dynamiques d’intercommunalité transfrontalière en cours constituent un puissant levier et une nouvelle opportunité pour une gestion alternative des contraintes liées à la transhumance transfrontalière et à l’accès aux ressources pastorales communes. En outre les échanges sur les expériences de gestion de proximité de la mobilité pastorale, à travers l’intercommunalité transfrontalière, ont fait ressortir la nécessité de poursuivre et renforcer ces dialogues et expériences au niveau de toutes les communes frontalières des pays concernés par la mobilité pastorale.

A l’issue des discussions les participants et participantes ont formulé plusieurs recommandations et résolutions :

  • Aux Etats et à la CEDEAO : l’amélioration du cadre législatif et règlementaire relatif à l’accès aux ressources naturelles communes. Le cadre législatif et réglementaire doit tenir compte entre autres : (i) du pastoralisme en tant que système de production utile à la sauvegarde et à l’accroissement des productions (ii) la nécessaire solidarité entre les Etats et une approche commune dans la gestion de cette question, (iii) de la préservation de l’environnement (iii) l’harmonisation des politiques et des dispositifs institutionnels et réglementaires tant au niveau national que régional,(iv) enfin le maintien des systèmes de taxation uniquement dans les cas d’espaces aménagés ou en vue de la prise en charge des investissements nécessaires dans le secteur.
  • Aux organisations d’éleveurs et aux Etats : de former et informer les éleveurs transhumants sur les dispositions dispositifs institutionnels et réglementaires régissant la mobilité transfrontalière, mais aussi les encadrer dans l’organisation et le déroulement de ces déplacements. Ceci permettra de renforcer les capacités des organisations d’éleveurs, mais également améliorer la résilience du système pastoral face à la récurrence des crises socio politiques et alimentaires.
  • Au RBM et aux autres organisations de producteurs : d’engager immédiatement un plaidoyer au niveau de la CEDEAO et des autres instances d’intégration pour l’amélioration des conditions d’accueil des transhumants et la révision conséquente des textes et des dispositifs institutionnels régissant la transhumance et l’accès au ressources pastorales communes dans les pays d’accueil et de départ. Ce plaidoyer doit être accompagné par des actions d’information et de formation afin de déconstruire certains préjugés et mauvaises perceptions des éleveurs et de la transhumance aussi bien dans les pays de départ que ceux d’accueil.
  • Aux organisations de producteurs et aux partenaires techniques et financiers : de continuer à accompagner les différents processus de l’intercommunalité transfrontalière pour la gestion adéquate de la transhumance et des ressources partagées.

Relativement à la situation actuelle que vivent les Eleveurs et Pasteurs en république du Bénin (opération Guépard) , les participants ont exprimé leur vive inquiétude et demandent au gouvernement Béninois de privilégier le dialogue et une résolution apaisée de ce problème.

Fait à Kompienga le 28 février 2013

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