Les revendications indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) invoquent la faiblesse des investissements publics dans le septentrion malien ainsi que les inégalités de développement entre le Sud et le Nord du pays. La première affirmation est vraie. Au même titre que le Niger ou le Tchad, le Mali n’a que très peu investi dans son Nord – à commencer par la route – contrairement aux pays maghrébins ; en passant par l’éducation et la santé. La seconde est plus discutable selon que l’on parle de pauvreté monétaire ou d’accès aux services sociaux de base. Le lien direct entre pauvreté et terrorisme est difficile à démontrer tant les dynamiques sont complexes. Selon une opinion répandue, le second est le produit de la première. Il favoriserait le recrutement de jeunes vulnérables à l’endoctrinement idéologique. Cependant, les travaux récents sur le profil des terroristes jihadistes montrent que le recrutement s’effectue majoritairement auprès d’adultes éduqués de la classe moyenne ou supérieure.