Depuis le milieu des années 90, les mobilités entre Sahel et Maghreb à travers le Sahara s’intensifient et se diversifient. Elles ont très principalement comme destination finale le Maghreb. Elles se sont développées bien avant que n’apparaissent les routes terrestres et maritimes « clandestines » vers l’Europe. Dès l’indépendance, désireux d’arrimer les territoires sahariens à l’espace national, les États (notamment maghrébins) se dotent de réseaux d’infrastructures de communication accompagnant l’exploitation des ressources minières. Les couloirs de jonction entre rive maghrébine et rive sahélienne du Sahara deviennent plus accessibles ; la circulation des hommes en est facilitée. Les années soixante voient ainsi naître une dynamique migratoire entre périphéries maghrébine et sahélienne dans un contexte nouveau de mondialisation.