Afin de valoriser le potentiel de l’agriculture familiale en matière de développement, Afdi a décidé en 2011 de mettre en avant des « réussites paysannes » à travers des témoignages d’agriculteurs d’Afrique de l’Ouest. Pour mener à bien ce travail, l’appui d’un volontaire français a été sollicité auprès d’une société de communication burkinabè, Jade Productions. Durant son année de volontariat, Goulven Maréchal a réalisé de courtes vidéos mettant en avant des exemples concrets du travail des organisations paysannes. Goulven n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait mené un travail radiographique similaire en France, grâce au site « Du vert dans les oreilles ». Revenu à Rennes, il témoigne de cette expérience et nous ramène une liste de 15 témoignages que vous pouvez consulter page Réseau-Afdi de Dailymotion.
Interview de Goulven Maréchal
Peux-tu nous expliquer ce qui t’as conduit à réaliser des interviews de paysans ?
Au départ, je suis ingénieur agronome, spécialisé en socio-économie et en développement rural. A la fin de mes études, j’ai eu envie de valoriser des initiatives agricoles en France. Avec un ami technicien du son, nous avons réalisé vingt reportages radio chez des producteurs français, sous forme de portraits. Nous nous sommes intéressés à des projets innovants et durables, mettant en valeur les raisons qui ont poussé ces producteurs à faire vivre de l’agriculture. Quand j’ai été mis en relation avec Afdi, j’avais toujours ce projet de valoriser des initiatives paysannes, de montrer que les campagnes bougent, que le milieu rural est un lieu d’innovation, au Nord mais au Sud également.
Concrètement, quel a été ton projet pour Afdi au Burkina Faso ?
Je suis parti en volontariat au Burkina Faso, à Ouagadougou, pour une structure de communication participative : JADE. Une semaine par mois, j’étais mis à disposition d’Afdi pour interviewer des leaders paysans ou des paysans qui ont mis en œuvre des projets réussis. J’ai eu l’occasion d’interroger des gens au Burkina Faso, mais également au Bénin et au Mali. A partir de ces rencontres, j’ai réalisé de petits montages vidéo, principalement à destination du réseau Afdi, avec l’idée d’en faire des outils d’animation et d’information pour sensibiliser à travers des exemples concrets de réussites paysannes.
Quelle a été la réaction des paysans africains face à ta démarche ?
Certains ont vraiment adhéré et compris le projet immédiatement. D’autres étaient parfois gênés par la caméra dont ils n’avaient pas l’habitude. Mais globalement, j’ai observé une véritable envie, un attrait certain pour l’outil vidéo alors que les personnes que j’interrogeais n’étaient pas baignées dans la technologie. Tous ont bien compris l’intérêt de la vidéo dans la valorisation de leurs projets et se sont pris facilement au jeu. Je pense que pour eux, la vidéo est dans la continuité de la tradition orale. Pour ceux qui ne savent ni lire ni écrire ou ne connaissent que leur langue locale, la vidéo est apparue comme une belle opportunité de s’exprimer sans barrière et de témoigner de leur expérience auprès d’autres paysans.
Que retiens-tu de cette expérience ?
Ce qui m’a frappé, c’est que, malgré des contextes totalement différents, j’ai retrouvé des problématiques communes dans mes reportages en France et en Afrique. Les préoccupations peuvent être similaires, par exemple en ce qui concerne la souveraineté alimentaire, la valorisation locale des produits, les changements climatiques… Enfin, cette expérience m’a convaincu de l’intérêt d’utiliser ce genre de médias entre agriculteurs (vidéos, portraits audio…) : ils facilitent la transmission et la valorisation de la parole paysanne.
Ci-dessous, les liens vers certaines des vidéos réalisées par Goulven
(les vidéos est en pièce jointe peuvent être demandées auprès d’Afdi Nationale – delphine.jeanne@afdi-opa.org )
