En Afrique centrale, alors que l’exploitation forestière sous aménagement durable constituait le mode dominant de gestion de l’espace forestier depuis de nombreuses décennies, plusieurs activités concurrentes prennent une ampleur grandissante. C’est notamment le cas des agricultures industrielles et paysannes. Au Cameroun, à moyen terme, ce sont 10 concessions forestières, 14 réserves forestières et 6 parcs nationaux qui seront potentiellement impactés par l’extension des plantations agro-industrielles existant aujourd’hui. L’ampleur est plus faible au Congo avec seulement deux projets significatifs de promotion de la cacaoculture et de développement des palmiers à huile. De nombreux acteurs sont favorables à l’extension des cultures, même au détriment des forêts. Une des raisons qui expliquent cet engouement tient à la rentabilité financière de ce mode d’usage des terres : l’exploitation d’un hectare de forêt apparaît comme une activité largement moins rentable que la plupart des cultures de rente. Au cours actuel de la tonne de carbone sur les marchés internationaux, la mise en oeuvre d’un dispositif REDD+ dans les concessions ne modifie que marginalement la rentabilité financière de l’aménagement forestier : le mécanisme de REDD+ ne constitue pas aujourd’hui une approche permettant aux concessions forestières de mieux résister à ce type de pression agricole.