The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "n°78 : Le Ghana, une exception agricole en Afrique de l’Ouest ?", publiée le 25 février 2020.

Ghana, histoire politique et agricole

Pierre Jacquemot

Politique agricole et rurale nationaleGhana

Devenu un “modèle” africain pour de nombreux observateurs, le Ghana s’est installé dans une démocratie pacifiée et mature, tout en gardant vivaces certaines de ses traditions. Si cette dynamique lui permet de relever les enjeux d’un développement inclusif, le pays reste notamment marqué par les inégalités et l’insécurité alimentaire.

Au Ghana, un professeur d’histoire peut commencer sa classe avec un billet de banque. Sur les coupures de 1, 5, 10, 20 et 50 cédis figurent six personnages. La photo date de 1948. Ils ne pensaient pas alors qu’ils deviendraient les héros de l’Indépendance. Deux devinrent chef de l’État : Kwame Nkrumah (1957-1966) et Edward Akufo Addo (1970-1972), père de l’actuel Président. Deux tendances politiques se distinguaient, l’une modérée, l’autre révolutionnaire. Ce clivage demeura durable.

Une post-indépendance mouvementée. Un des premiers pays subsahariens à sortir du joug colonial en 1957, le Ghana offre l’exemple d’une réelle démocratie. Il a fallu passer par différentes phases, douloureuses parfois : 12 ans de parti unique, 23 ans de régime militaire, 28 ans de pluripartisme. Pendant cette période, le cacao, l’or brun, est resté l’activité la plus lucrative pour les paysans (p. 25). Une chanson populaire de High Life des années 1950 en témoigne : Si tu veux envoyer ton enfant à l’école, c’est le cacao ; Si tu veux construire ta maison, c’est le cacao ; Si tu veux te marier, c’est le cacao ; Si tu veux avoir un camion, c’est le cacao. Le Ghana offrait à la chute du président Nkrumah en 1966, l’image d’une économie administrée et en voie de modernisation avec le grand barrage d’Akosombo, le port de Tema, l’usine de la Volta Aluminium Company (Valco), ses cent cinquante entreprises publiques, ses trois universités… L’histoire a aussi retenu le Kalabule, l’expression de la dégradation des moeurs et du népotisme qui marqua le régime militaire par la suite. Exténués de cette expérience, les Ghanéens furent prêts à accueillir le Sauveur, fut-il en uniforme d’aviateur : Jerry Rawlings.

Le redressement ghanéen. L’ère Rawlings dura vingt ans, avec une oscillation permanente entre ordre prétorien et légalité démocratique. Elle ne manqua pas de paradoxes. La “révolution morale” côtoyait la négociation avec le Fonds monétaire international (FMI). L’économie était à l’agonie. Les usines étaient au point mort. La disette régnait en ville. L’originalité du “redressement ghanéen” tient au fait que Rawlings parvint à maintenir les commandes de l’économie, à ralentir le démantèlement des entreprises publiques et même à attirer quelques capitaux étrangers. Le pouvoir se montra soucieux d’atténuer l’impact des mesures d’ajustement avec des aides sociales ciblées en direction des pauvres et en faveur de l’emploi. Le gouvernement s’appuya davantage sur le monde rural que sur les villes, avec un programme de forage de puits et l’extension du réseau électrique.

Une insécurité alimentaire “chronique”. La sécurité alimentaire du pays est un problème récurrent que ni Rawlings, ni ses prédécesseurs ne sont parvenus à résoudre. La prévalence de la sous-alimentation a diminué, passant de 16 % en 2000 à 6,5 % en 2016. Mais elle persiste, principalement dans la région nord du pays, agro-écologiquement riche mais dotée d’une agriculture vivrière familiale composée de petits exploitants. L’importation de riz, deuxième céréale consommée par les Ghanéens après le maïs (p. 30) est devenue un enjeu au détriment de la production locale. Au marché de Tamale trop nombreux sont les consommateurs qui préfèrent le riz venu d’Asie. Dans les années 1970, la production locale n’était pas une priorité. Le programme d’aide en riz appelé Food for Peace s’est révélé être une machine de guerre et le goût américain s’est imposé pour le long-grain. En une génération, le cours des choses a pris un tour dramatique. Irréparable ? Selon la FAO, il suffirait de mettre en culture 150 000 ha supplémentaires pour atteindre l’autosuffisance.

Une démocratie mature. L’arrivée au pouvoir de John Kufuor, originaire de Kumasi, la capitale ashanti, et ancien étudiant d’Oxford, marqua une nouvelle phase, celle des alternances démocratiques. Le “Programme de réduction de la pauvreté” 2011-2013 de la Banque mondiale ancra l’idée que le peuple ghanéen était pauvre. En 2000, 40 % des Ghanéens vivaient en dessous du seuil de pauvreté, ils sont 23 % aujourd’hui. Le pays était également classé parmi les pays “endettés à l’excès” en raison d’une gestion aléatoire de ses importations et de ses emprunts hors FMI. Les bailleurs de fonds n’acceptaient que péniblement des rééchelonnements et annulations de créances. Accablement indicible.

John Kufuor, le réconciliateur, parvint à insuffler une nouvelle dynamique. Il mit sur orbite un plan de réduction de la faim et de la pauvreté. Dix ans après, le Ghana devint le premier pays d’Afrique subsaharienne à avoir réduit de moitié la part de sa population souffrant de la faim. Quand il quitta le pouvoir en 2008, respectant la limite du nombre de mandat, son successeur, John Atta Mills, bénéficia d’une meilleure gouvernance et du lancement de l’exploitation de forages pétroliers au large de Takoradi par Exxon. Pour éviter les affres de la “malédiction des ressources naturelles”, la gestion de cette manne se voulait basée sur le modèle norvégien dont la rente pétrolière est placée sur un fonds souverain. Après le décès de John Atta Mills, en 2012, il fut remplacé par son vice-président, John Dramani Mahama, originaire du Nord.

Le mandat de Mahama fut entaché par des affaires de mauvaise gestion des deniers publics et perturbé par une croissance en berne exposée aux fluctuations des cours de pétrole. L’or noir n’avait pas engendré la croissance inclusive tant promise. Le pays était endetté à 73 % du Produit National Brut. Il fut contraint de faire de nouveau appel au FMI en 2015 pour un emprunt frôlant le milliard de dollars. Mahama perdit l’élection de 2016. Ce fut la troisième alternance, au profit de Nana Akufo-Addo, président actuel.

Le système multipartiste ghanéen fonctionne de manière exemplaire depuis la fin de la période Rawlings. Il est impensable pour les Ghanéens qu’un chef de l’État puisse modifier la Constitution sur le nombre des mandats. Une autre singularité du Ghana. En même temps, les chefs coutumiers, en particulier l’Asantehene, le roi des Ashantis, ont gardé un rôle dans les campagnes du Centre, dans les exploitations de cacao, les concessions minières, les massifs forestiers mais aussi les grandes villes comme Kumasi et Accra où le foncier est devenu un important enjeu de pouvoir.

Depuis 2017 : un libéral au pouvoir. Le Ghana est encore un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Son produit intérieur brut par habitant était de 1 600 dollars en 2018, sous la moyenne des pays émergents (4 900 dollars). Pour espérer conserver son dynamisme économique actuel et éviter l’approfondissement des inégalités, le gouvernement de Nana Akufo-Addo mise sur tous les secteurs ouvrant des “possibilités de développement et de prospérité”, pour financer notamment des écoles, des hôpitaux et des routes. L’objectif “One district, One factory” est de passer à une économie industrialisée. Une cinquantaine d’entreprises ont été créées fin 2019.

Le deuxième producteur mondial de cacao entend le rester sans négliger l’agriculture familiale. Le gouvernement lui a dédié en 2017 un important programme de soutien “Planting for Food and Jobs” (2017-2020). Le but est d’augmenter sensiblement les rendements grâce aux ressources de l’information numérique (p. 19) et à la distribution, par le truchement du marché et à des prix subventionnés, de semences améliorées et d’engrais (p. 15). D’importants projets d’irrigation ont également vu le jour dans chacune des 275 circonscriptions du pays. L’aide publique au développement dont bénéficie le Ghana a diminué de moitié entre 2010 et 2018. Cette évolution est choisie, marquant une autre singularité ghanéenne : “Ghana Beyond Aid” annoncée en 2017 vise à réduire la dépendance budgétaire du Ghana vis-à-vis de l’aide internationale et à s’extraire de la tutelle extérieure au profit de solutions plus innovantes et durables, mobilisant à la fois les secteurs public et privé (p. 11).

Le volontarisme ghanéen, servi par une gouvernance respectueuse des droits et libertés individuelles selon les classements Freedom House, Mo Ibrahim, Economist Intelligence, est un objet de fierté nationale. Son couronnement est intervenu en juillet 2019 quand Accra a été choisi comme siège de la zone de libre-échange continentale (p. 12-13), consacrant le projet panafricaniste rêvé par Nkrumah plus de 60 ans avant. Sa bonne santé démocratique devrait aussi être au rendez-vous du calendrier électoral de 2020 qui combinera scrutin présidentiel et législatif.

Pierre Jacquemot est président du Groupe Initiatives, maître de conférences à Sciences Po-Paris et a été ambassadeur de France au Ghana (2004-2008).

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Editorial – Le Ghana, un voisin si différent dans sa trajectoire de développement agricole ?
Inter-réseaux

Pour qui garde en mémoire l’Histoire des Indépendances africaines, le Ghana demeure la référence d’un pays qui devient en 1957, après les boycotts et la désobéissance civile conduits par Kwame Nkrumah, le troisième pays indépendant en Afrique Subsaharienne après le Libéria (1847) et le Soudan (1956). Pionnier du panafricanisme et fer de lance de la Tricontinentale, première revendication d’un multilatéralisme plus équilibré, le Ghana présente un profil spécifique en Afrique de l’Ouest. Anglophone mais associé à l’Organisation internationale…

Lire PDF
Repères – Ghana et Côte d’Ivoire, faux jumeaux ?
Inter-réseaux

Cette rubrique introductive a pour objectif de fournir sous forme d’infographie des éléments de compréhension généraux de la situation géographique, économique, agricole et politique du Ghana. Dans un esprit de comparaison, nous avons intégré les repères équivalents de son pays voisin, la Côte d’Ivoire, dont la trajectoire de développement (économique et politique) est sensiblement opposée.

Lire PDF
Transformation économique et agricole au Ghana : performances passées et perspectives futures
John Asafu-Adjaye

Dans Ghana’s Agricultural and Economic Transformation : Past Performance and Future Prospects, les auteurs s’appuient sur l’exemple du Ghana pour analyser la trajectoire de développement de l’Afrique et les opportunités qui s’offrent à elle en matière d’agriculture. Le présent article reprend les grandes lignes de l’ouvrage et met en évidence certains éléments manquants, tels que les conséquences du changement climatique. Depuis une vingtaine d’années, l’Afrique occupe la deuxième place du classement des croissances économiques les plus rapides, derrière…

Lire PDF
Comment le Ghana cédi a eu raison de mon entreprise burkinabé
Olivier Édouard Kabré

Le Ghana dispose de sa propre monnaie nationale, le cédi ghanéen. Il doit emprunter sur le marché international en dollars (US$), avec d’importants risques de change. C’est l’amère expérience qu’en a fait Olivier Édouard Kabré, un entrepreneur burkinabé qui a misé sur les opportunités du marché ghanéen. Avant de reculer. No pity in business, time is money, cash and carry, autant de slogans scandés par les hommes d’affaires ghanéens. Plusieurs investisseurs de la région ouest-africaine ont élu domicile…

Lire PDF
Ghana beyond aid : quelles perspectives ?
Inter-réseaux

Développement endogène et indépendance économique : voilà les objectifs ambitieux du Plan Ghana Beyond Aid (GhBA), annoncé par le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo en 2017. Une déclaration forte qui crée autant d’espoirs que d’interrogations sur sa faisabilité. “Nous voulons construire un Ghana au-delà de l’aide, un Ghana qui se tourne vers l’utilisation de ses propres ressources” : c’est ainsi que le président ghanéen a évoqué sa volonté d’affranchir son pays de l’aide financière internationale. Pour l’heure, cette…

Lire PDF
Réussir l’intégration régionale : le Ghana peut-il surmonter le problème nigérian ?
Ziad Hamoui

Fort d’une démocratie florissante, d’une économie stable, d’une législation de qualité et d’avantages attractifs pour les investissements, le Ghana a su affirmer son rôle de moteur de l’intégration économique régionale. Mais son leadership est-il suffisamment solide pour lui permettre de répondre aux défis qui subsistent ? Le Ghana joue un rôle moteur dans le domaine de l’intégration économique régionale en Afrique de l’Ouest. Le lancement officiel de la “Ghana Commodity Exchange” (GCX), la première plateforme régionale en ligne…

Lire PDF
Aménagement du territoire et développement rural au Ghana
Félix Amakye, Nicholas Awortwi

Au Ghana, le processus d’urbanisation et la commercialisation des terres progressent à un rythme soutenu, aux dépens du développement agricole. Cette tendance exige de procéder à une planification adéquate de l’utilisation des terres, qui relève aujourd’hui des autorités traditionnelles et des gouvernements locaux. La population du Ghana augmente de 2,2 % chaque année et devrait atteindre le seuil des 40 millions d’ici 2035. En 2019, près de 56,1 % des Ghanéens vivaient en ville. L’urbanisation affecte grandement les…

Lire PDF
Le Ghana, pionnier des “programmes intelligents” de subvention aux intrants
Kido Kouassi, Michael Owusu, Patrice Annequin

En 2008, le Ghana a relancé ses programmes de subventions aux intrants qu’il conçoit comme des outils de développement des chaînes de valeur agricoles. Les programmes servent en priorité les petits exploitants et les cultures vivrières. Malgré des ajustements pour améliorer l’efficacité de ces subventions, plusieurs éléments interrogent leur impact. À l’instar de la majorité des États de l’Afrique de l’Ouest, le Ghana a engagé de longue date des programmes de subventions aux intrants agricoles. En facilitant l’accès…

Lire PDF
Programmes de subvention des intrants au Ghana : dans l’attente du verdict
Kwaw Andam

Au Ghana, les programmes de subvention des intrants sont ambitieux, tant par leur ampleur que par leur portée, et méritent de faire l’objet d’un examen approfondi. En s’appuyant sur une étude menée par l’IFPRI, Kwaw Andam revient sur certaines interrogations qu’ils suscitent, telles que la définition de leurs cibles et leurs effets à long terme. Les gouvernements successifs du Ghana ont cherché à réduire les dépenses en intrants des producteurs et à leur donner accès aux nouvelles technologies…

Lire PDF
La filière du sésame : une aubaine pour l’agroécologie au Ghana
Clifford Amoah Adagenera

Au Ghana, la production agricole repose sur l’utilisation de semences hybrides et l’épandage d’engrais chimiques. Le Coordinateur national de la Ghana National Sesame Business Farmers Association préconise donc d’adopter des pratiques agroécologiques dans la filière du sésame afin de rendre l’agriculture durable. Grain de Sel (GDS) : Quels sont les défis auxquels fait face le secteur agricole au Ghana ? Qu’en est-il de la filière du sésame ? Amoah Clifford (AC) : Au Ghana, ce sont la faible…

Lire PDF
Le rôle des TIC dans le développement rural et agricole du Ghana
Worlali Senyo

En 2017, le Ghana était premier dans le domaine des technologies de l’information et de la communication en Afrique de l’Ouest. Dans la filière du cacao, les TIC semblent être un bon moyen d’augmenter les revenus des producteurs, d’éradiquer le travail des enfants et de lutter contre la déforestation Pour que les TIC contribuent au développement socio-économique de l’Afrique, il est crucial d’adopter un cadre réglementaire solide. Au Ghana, deux politiques prévalent : la politique des TIC pour…

Lire PDF
Les organisations paysannes, moteurs du développement durable
Emmanuel Kwesi Boon, Samuel Weniga Anuga

Du « Nnoboa », forme traditionnelle d’association au Ghana, aux organisations de producteurs (OP) actuelles, cet article permet de cerner l’histoire, le rôle et l’importance de l’agriculture paysanne au Ghana, ainsi que les difficultés auxquelles le secteur est confronté, en prenant pour exemples les OP de riz de Kesena-Nakana. Depuis son indépendance politique en 1957, le gouvernement ghanéen a porté beaucoup d’intérêt à la création d’organisations de petits producteurs et au renforcement de leurs capacités. L’agriculture a toujours…

Lire PDF
La place des femmes dans l’industrie agro-alimentaire au Ghana
Margareta Lela

Dans la région Nord du Ghana, l’étuvage du riz est l’une des principales activités de transformation qu’exercent les femmes. Lors de réunions de groupes, elles font part de leurs attentes et des difficultés liées à la dévalorisation des petites entreprises agroalimentaires au profit d’un développement axé sur la modernisation. Dans les zones rurales de la région Nord du Ghana, les femmes exercent plusieurs activités pour assurer leur subsistance. En plus d’accomplir leurs tâches agricoles et ménagères, elles génèrent…

Lire PDF
Cacao : Ghana et Côte d’Ivoire, ensemble pour les planteurs ?
François Ruf

La filière cacao et ses planteurs font face à des enjeux de surproduction et de baisse des cours mondiaux. Les principaux pays producteurs, le Ghana et la Côte d’Ivoire, habituellement concurrents, ont fait voie commune dans la bataille. Pour combien de temps ? Grain de Sel (GDS) : Pourquoi le Ghana et la Côte d’Ivoire viennent-ils d’imposer aux acheteurs de cacao une taxe de 400 dollars la tonne de cacao ? François Ruf (FR) : Le prix du…

Lire PDF
Le rôle de la cacaoculture dans la déforestation
Richard Asare

Au Ghana, le cacao fournit une grande part des revenus agricoles en devises et fait vivre des millions d’agriculteurs. Sa culture affecte néanmoins l’environnement et il est crucial d’élaborer des politiques en faveur de pratiques agricoles durables afin de concilier production cacaoyère et préservation de la biodiversité. Dans son plan d’action national pour la biodiversité (2002), le ministère de l’Environnement, de la Science et de la Technologie du Ghana annonçait voir son PIB décroître de 4 % chaque…

Lire PDF
Hévéa : l’alliance entre une entreprise, une banque et les producteurs
Isaac Bosomtwe, Simon Tetteh

Si la filière de l’hévéa pèse peu dans l’économie du Ghana, elle illustre bien le rôle que jouent les entreprises privées dans l’agriculture. Un membre de la ROAA et un employé de la société GREL, toutes deux protagonistes d’un même accord, nous parlent du modèle tripartite sur lequel repose la filière hévéicole. Grain de Sel (GDS) : Pouvez-vous présenter la filière de l’hévéa au Ghana ? Simon Tetteh – ST (GREL) : En Afrique, la zone de production…

Lire PDF
Atteindre l’autosuffisance dans la filière du riz
Evans Sackey Teye

Le Ghana entend augmenter sa production locale de riz afin de répondre à la demande croissante et atteindre l’autosuffisance. Toutefois, la prédilection pour le riz importé et la faiblesse du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO freinent le développement du secteur. La production rizicole au Ghana a fortement augmenté : 510 000 tonnes de riz auraient été produites entre 2018 et 2019 (USDA 2018). Cette hausse coïncide avec la stratégie de production adoptée par le pays. En…

Lire PDF
Le rôle de Guinness Ghana dans la structuration de la filière sorgho
Abu Huudu, Lucien Rossignol

Cet article présente le modèle de développement d’une filière vivrière au Ghana. Il apparaît que les acteurs du secteur privé comme Guinness Ghana jouent un rôle déterminant dans la structuration de la chaîne de valeurs du sorgho. Quelles questions cela soulève-t-il ? Le sorgho représente la deuxième céréale produite au Nord Ghana, après le maïs. Les statistiques de production sont assez peu fiables, on estime la superficie totale emblavée à environ 250 000 hectares (ha), pour une production…

Lire PDF
Coton : la contre-performance ghanéenne
Jean-Luc François

Au Ghana, le coton est le “cacao du Nord”. Pourtant, le développement de la filière coton est loin d’être une réussite. En examinant l’histoire récente de la filière au Ghana et en la comparant avec celle du Burkina Faso, cette note de lecture donne quelques clés de compréhension de cette contre-performance. Cette note de lecture est basée sur deux articles “The state of Cotton Production in Northern Ghana”, by Benjamin K. Asinyo, Charles Frimpong, Emmanuel Amankwah, Kwame Nkruma…

Lire PDF
Saiko : le problème de la pêche illégale au Ghana
Steve Trent

Le Ghana est connu pour son activité de pêche, mais le déclin de la pêche en mer menace grandement la sécurité alimentaire et la subsistance du pays. La pêche illégale, pratiquée surtout par les exploitants chinois, ne fait qu’empirer la situation. Steve Trent et l’EJF appellent le gouvernement ghanéen à faire appliquer la loi. Grain de Sel (GDS) : Pouvez-vous nous présenter la filière pêche au Ghana et le rôle qu’elle joue dans la sécurité alimentaire ? Steve…

Lire PDF
L’aquaculture en cage du tilapia au Ghana, quelle suite ?
Marc Oswald

Pour beaucoup, le Ghana avait réussi son développement aquacole. Tirant parti des qualités du lac Volta, des capitaux internationaux ont investi la production de tilapia en cages. Malgré le bon vouloir des autorités, cette production peu intégrée a saturé le créneau et d’autres difficultés (des maladies) effacent même les avantages de cette ressource. Les débuts de l’aquaculture en cage Le poisson joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire des populations des pays côtiers du golfe de Guinée…

Lire PDF
Regards croisés : le Ghana peut-il servir d’exemple pour l’Afrique de l’Ouest ?
Anaëlle Tanquerey-Cado, King David Amoah, Manson Nwafor, Michael Owusu

Le Ghana est un pays particulièrement important en Afrique de l’Ouest, du fait de sa démographie, de son poids économique et de son secteur agricole, moteur de la croissance axé sur les cultures d’exportation. Il est souvent érigé en modèle de démocratie et de libéralisation, mais s’agit-il d’une exception en Afrique de l’Ouest ? Pour quelles raisons ? Grain de Sel (GDS) : En quoi le Ghana se démarque-t-il de ses voisins d’Afrique de l’Ouest en matière de…

Lire PDF
Portrait – Gladys Adusah Serwaa
Gladys Adusah Serwaa

Les femmes rurales au service de l’agriculture Je m’appelle Gladys Adusah Serwaa, je suis née à Techiman, dans la région de Bono, au Ghana. Je suis l’aînée d’une fratrie de cinq. J’ai 61 ans et je suis agricultrice ; je cultive du manioc, du maïs et des noix de cajou. J’ai un diplôme en enseignement et un master en gouvernance démocratique, droit et développement. J’ai travaillé pendant 13 ans comme enseignante, puis pendant 14 ans dans le domaine…

Lire PDF
Ghana, histoire politique et agricole
Pierre Jacquemot

Devenu un “modèle” africain pour de nombreux observateurs, le Ghana s’est installé dans une démocratie pacifiée et mature, tout en gardant vivaces certaines de ses traditions. Si cette dynamique lui permet de relever les enjeux d’un développement inclusif, le pays reste notamment marqué par les inégalités et l’insécurité alimentaire. Au Ghana, un professeur d’histoire peut commencer sa classe avec un billet de banque. Sur les coupures de 1, 5, 10, 20 et 50 cédis figurent six personnages. La…

Du côté des membres d'Inter-réseaux
Inter-réseaux

Si le Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest anglophone, ne constitue pas une géographie habituelle d’intérêt pour Inter-réseaux, ce numéro a été l’occasion de mener une réflexion plus en profondeur sur les spécificités du pays. Il a été réalisé en étroite collaboration avec nos membres, dont certains ont des activités directement au Ghana Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) mène Depuis 2016, l’association des interventions au Ghana, notamment avec la mise en oeuvre de programmes sous-régionaux en lien avec…

Lire PDF