The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "54-56 : Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique l’Ouest", publiée le 15 décembre 2011.

La compétitivité du riz ouest africain face aux importations : vrais enjeux et fausses questions

Frédéric Lançon

CéréalesRiz

Au delà de la querelle entre partisans de la protection des marchés et ceux de l’ouverture, on assiste à une pénétration structurelle des importations de riz en Afrique de l’Ouest, presque insensible aux changements de politiques et de contextes. Cette réalité impose de comprendre le comportement des consommateurs envers le riz importé.

Le marché rizicole ouest-africain a connu une forte croissance au cours des 50 dernières années, avec un taux de croissance de 5,1% par an, alors que la moyenne mondiale était de 2,3%.
Le riz constitue un aliment traditionnel pour les populations de l’arc côtier qui s’étend de la Casamance au Libéria, et où les consommations annuelles par habitant atteignent des niveaux comparables à ceux enregistrés en Asie (plus de 90 kg/hab/an en Guinée). Le riz est aussi une des composantes ancestrales des systèmes de cultures autour des fleuves (Niger en particulier).
Néanmoins, cette croissance exceptionnelle du marché rizicole repose pour une large part sur une modification des habitudes alimentaires, la consommation moyenne annuelle de riz par tête étant passée de 13 kg dans les années 60, à plus de 30 kg durant la dernière décennie. L’urbanisation est une des principales causes de cette transition alimentaire, le riz étant un produit bien adapté aux modes de vie des citadins ouest-africains : temps de préparation réduit et conservation plus facile que pour les autres céréales.
Cette forte croissance de la demande a été satisfaite pour une part croissante par les importations. La diffusion du riz dans les habitudes alimentaires va être confortée à partir des années 90 par des importations facilitées par la mise sur le marché mondial de façon régulière de surplus de riz de quelques pays asiatiques, combinée à des prix bas et à une libéralisation des marchés ouest-africains.
La constitution d’un marché rizicole de masse en Afrique de l’Ouest est donc indissociable d’un processus de globalisation et d’uniformisation des styles alimentaires (notamment l’association riz-poulet) que l’on retrouve dans de nombreux autres pays en voie de développement. Le poids des importations dans la satisfaction de la demande rizicole de la sous-région ne correspond pas à une dégradation d’une situation initiale où les importations se seraient graduellement substituées à la production locale, mais aux limites rencontrées par la riziculture locale pour répondre à la croissance accélérée de la demande.

Les freins à l’intensification de la riziculture locale. Face à la forte croissance de la demande et au déficit commercial associé, le riz a été dès les années 70 une priorité des pouvoirs publics en termes de formulation des politiques agricoles et alimentaires. Ces politiques rizicoles ont été fortement inspirées par les « recettes » de la révolution verte asiatique, dont les premiers succès sont enregistrés dès les années 70, au moment où les jeunes États africains souhaitent renforcer leur indépendance alimentaire. Ces stratégies d’intensification reposent sur trois piliers : la création et la diffusion de variétés à rendement élevé, le développement de l’irrigation et la mise en place d’incitations au niveau des intrants (crédits, subventions) et du marché rizicole (prix rémunérateur). Même si des succès sont enregistrés de façon ponctuelle et localement, cette stratégie de développement rizicole en Afrique de l’Ouest aura des effets très limités au niveau global, comme en témoigne la stagnation des rendements. À l’opposé de ce que l’on observe ailleurs dans le monde, la croissance de la riziculture ouest-africaine repose surtout sur l’extension des superficies rizicoles.
L’échec relatif de ces politiques d’intensification a des causes multiples. D’une part l’environnement physique en Afrique de l’Ouest est très différent de la situation asiatique. Si l’irrigation est la technique de production la plus répandue en Asie, elle ne représente que 13% des superficies rizicoles en 2006 en Afrique de l’Ouest. Son développement à grande échelle dans le contexte ouest-africain, qui ne bénéficie pas des grandes plaines alluviales et des deltas asiatiques, demande davantage de ressources techniques et financières. La pression foncière moins forte dans le contexte ouest-africain ne favorise pas non plus la sensibilisation des producteurs à des techniques de production plus intensive en travail. Pourtant, l’essentiel de l’investissement public en termes de recherche et développement est concentré sur la riziculture irriguée.
Ces programmes d’intensification rizicole ont été également confrontés à des environnements politiques et économiques peu favorables. Au niveau national on a pu observer des incohérences dans les mesures publiques, certains États poursuivant à la fois des objectifs de développement de la riziculture nationale tout en facilitant l’accès des populations « politiquement sensibles » (fonctionnaires, urbains) au riz importé. Les pouvoirs publics étaient d’autant plus incités à maintenir ces objectifs contradictoires que la croissance de la demande était rapide et que les progrès en termes de développement de l’offre locale étaient inévitablement plus lents. Par ailleurs, la disponibilité en riz sur le marché mondial permettait d’assurer un approvisionnement régulier et ces importations assuraient des ressources fiscales parfois significatives.

Les contextes changent, les importations demeurent. La libéralisation ne va pas se traduire par une modification significative du poids respectif des importations et de la production locale dans la satisfaction de la demande locale. Les effets attendus de la dévaluation du Franc CFA en 1994 en termes de renchérissement du prix des importations de riz, qui était censé stimuler la demande pour la production locale, vont être réduits par la concomitance de la diminution des droits de douane (12% de la valeur CAF dans la zone UEMOA, un des plus bas du monde), des prix bas sur le marché international et une forte concurrence initiale entre les importateurs privés qui se substituent aux opérateurs publics.
Dès les années 2000, on constate une dégradation du taux de couverture de la demande par la production locale, la part des importations montant aux alentours de 50%, contre environ 40% dans les années 90. Cette vague d’importations va relancer l’intérêt des pouvoirs publics et de certains bailleurs de fonds pour la riziculture, alors qu’émergent de nouvelles variétés, les Nerica (New Rice for Africa). Cette période est également marquée par une reprise du débat sur la tarification douanière des importations de riz autour du tarif extérieur commun de la Cedeao, devant comprendre une cinquième bande tarifaire pour les produits sensibles comme le riz selon les producteurs.
La flambée des prix du riz sur le marché international à partir de 2008 et le maintien de prix internationaux supérieur à 400 USD/T va mettre au second plan le débat sur la question tarifaire et stimuler la mise en oeuvre de plans de relance de la riziculture locale par les pouvoirs publics (fourniture de semences de qualité et d’intrants subventionnés). Ceux-ci ont eu des effets tangibles : la production de riz en Afrique de l’Ouest a enregistré une croissance extrêmement rapide ces dernières années, reposant sur un accroissement des rendements, à la différence des décennies précédentes.
On pourrait voir dans ces effets de court terme les prémices d’une révolution verte africaine, mais force est de constater que les flux d’importations ne se sont pas taris pour autant, même si leur part relative dans la consommation totale baisse vers des niveaux comparables à ceux des années 90 (autour de 45%).
Le maintien des niveaux d’importations alors que la production locale connait une forte croissance s’explique par le développement soutenu de la demande en riz dans la sous-région. Dans un contexte de hausse des prix, cette croissance de la demande n’est pas illogique dans la mesure où l’ensemble des prix alimentaires augmentent durant la même période, et parce que les structures de consommation ne sont pas déterminées par le seul jeu des prix relatifs — entre riz local et riz importé, et avec les autres aliments de base — mais obéissent aussi à d’autres critères.

Au-delà de la compétitivité en termes de prix : la performance du marché local. L’histoire récente du développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest montre qu’en dépit des changements de stratégies de politiques ou des évolutions du contexte macro-économique national et international, il y a coexistence durable d’une production rizicole locale et d’importations. Celle-ci n’a été affectée qu’à la marge par les changements même assez radicaux de politique tarifaires ou de hausse des prix internationaux. Paradoxalement, les partisans d’une ouverture du marché ouest-africains et ceux qui, au contraire, plaident pour une élévation des droits de douanes font la même hypothèse, à savoir que les marchés alimentaires de la sous région sont efficients et transmettent les incitations associées aux variations de prix, qui devraient induire un changement de comportement. Ces deux options présupposent une totale substituabilité entre le riz local et le riz importé.
Cette hypothèse ne se vérifie pas systématiquement : alors que des consommateurs guinéens expriment une forte préférence pour le riz local vendu habituellement plus cher que le riz importé, les consommateurs ghanéens ou nigérians, ayant peu de tradition culinaire en matière de riz, vont donner leur préférence au riz importé étuvé, même lorsque son prix est renchéri par l’application de taxe douanière. Les enquêtes sur les préférences des consommateurs ouest africains montrent que même quand les propriétés organoleptiques du riz local sont reconnues, ils privilégient la qualité associée au système de transformation et de commercialisation. Ainsi, de nombreux consommateurs urbains privilégient le riz importé au riz local car le produit est plus homogène, plus propre, mieux conditionné et disponible de façon régulière. De plus, la capacité des distributeurs de riz importé à proposer des facilités de paiement à leurs clients, favorise aussi la consolidation des parts de marché du riz importé.
La concurrence entre riz local et riz importé en Afrique de l’Ouest n’est pas seulement biaisée par le jeu des aides directes ou indirectes dont bénéficient les filières d’exportations de riz d’origine asiatique. Elle est aussi faussée par les contraintes qui pèsent sur les modalités de transformation et de commercialisation du riz local : des techniques artisanales, sinon sommaires, pour l’étuvage et le décorticage, des moyens de conditionnement insuffisant et des capacités de financement limitées pour assurer une régularité des flux de riz local auprès des consommateurs urbains.
La capacité des filières locales à fournir un riz dont les attributs de marchés sont comparables à ceux des riz importés est un enjeu tout aussi important que le niveau des prix relatifs et la productivité des riziculteurs africains pour améliorer la compétitivité des riz ouest-africains. Une véritable stratégie de gestion de la qualité, audelà des aspects techniques, reposera sur une meilleure coordination des acteurs (interprofession, contractualisation) et des incitations partagées en termes de rémunération (prime à la qualité).

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Atelier à Ouagadougou : communiquer pour mieux vendre les produits agricoles
Fanny Grandval

Coproduire des outils et développer des activités de communication pour améliorer la mise en marché des produits agricoles. Voici ainsi résumé l’objectif de l’atelier multi-acteurs qu’ont organisé Inter- réseaux Développement rural et Jade Burkina, du 27 au 30 septembre 2011 à Ouagadougou. Cette rencontre a regroupé trois catégories d’acteurs de terrain du Burkina Faso : des leaders d’organisations paysannes (OP), des spécialistes en information et en communication et des représentants de structures d’appui au développement agricole et rural….

Lire PDF
Inégalités foncières et agriculture familiale en Mauritanie
Sandrine Vincent, Yvan le Coq

Dans le sud de la Mauritanie, l’accès à la terre est moins régi par la loi que par des règles locales qui donnent une large place aux privilèges de classe. De nombreux agriculteurs doivent ainsi négocier l’accès à la terre. Leurs droits demeurent précaires. Certaines initiatives cherchent à les sécuriser. Un contexte marqué par la persistance de formes d’esclavage. Les différentes communautés peuplant la région de Guidimakha au Sud de la Mauritanie présentent des points communs dans leur…

Lire PDF
Impact du changement climatique en Afrique de l’Ouest : bilan des études
Alexis Berg, Benjamin Sultan, Philippe Quirion, roudier

Cet article présente une synthèse des travaux de recherche existants concernant l’impact du climat futur sur l’évolution des rendements agricoles en Afrique de l’Ouest. Si les résultats varient fortement selon l’horizon temporel, les modèles, les cultures ou les pays concernés, une évolution globalement négative se dégage. Depuis le troisième (2001) et surtout le quatrième (2007) rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les études d’impact du changement climatique sur l’agriculture en Afrique ont connu une…

Lire PDF
Regards croisés sur le « G20 agricole »
David Nabarro, Djibo Bagna, Jean Cyril Dagorn

Le G20 agricole a constitué une première dans l’histoire du G20. Cet événement corrélé aux inquiétudes sur les fluctuations haussières des cours internationaux de certains produits agricoles a suscité de nombreuses attentes, mais aussi des déceptions. Grain de Sel vous propose une confrontation des points de vue d’un réseau d’OP, d’une ONG et d’un représentant des Nations Unies sur les résultats de cette mobilisation internationale. Le point de vue des OP ouestafricaines : Interview du président du Roppa…

Lire PDF
Trois défis pour les filières céréalières ouest africaines
Inter-réseaux

Parmi les multiples défis qui ont été évoqués dans ce dossier, pour nourrir la population croissante en Afrique de l’Ouest et parvenir à une forme de souveraineté alimentaire, trois semblent revêtir une importance cruciale : l’intensification de la production, l’intégration régionale, et la transformation des céréales locales. En Afrique de l’Ouest, pour simplement nourrir l’ensemble de la population à venir, il faudra doubler la production céréalière d’ici 2030, pour atteindre 125 millions de tonnes. L’indispensable intensification durable pour…

Lire PDF
Pour une politique de services aux transformatrices et transformateurs de céréales locales
Cécile Broutin, Sébastien Subsol

Bien que le secteur de la transformation assure une fonction essentielle à l’interface entre l’offre rurale et la demande urbaine, son potentiel reste aujourd’hui sous-estimé par les acteurs du développement. Rares sont les politiques qui prennent la mesure de cet enjeu et soutiennent ce secteur dans sa diversité et selon ses besoins. Le secteur de la transformation a une place cruciale dans les filières céréalières. Il assure une fonction d’intermédiation entre la production et les marchés urbains et…

Lire PDF
Interprofessions céréalières : témoignage d’un producteur satisfait
cicb

Différents dispositifs interprofessionnels ont été mis en place dans plusieurs pays ouest africains, pour structurer les relations entre les différents maillons des filières céréalières et réguler le marché céréalier. Le CICB, au Burkina Faso, est l’un d’entre eux. Entretien avec son président. Grain de sel : Pouvez vous présenter le CICB ? Soumaïla Sanou : Le Comité interprofessionnel des céréales du Burkina Faso (CICB) a été mis en place en juillet 2003. Il réunit les professionnels des filières…

Lire PDF
La Sonagess au Burkina Faso : une politique d’approvisionnement auprès des OP
SONAGESS

Au Burkina Faso, la Sonagess est chargée de gérer deux stocks de sécurité alimentaire, et tente par ailleurs de développer de nouvelles stratégies d’appui à la commercialisation des produits locaux par les OP. Entretien avec son directeur général. Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter la Sonagess, son rôle et les caractéristiques des stocks qu’elle gère ? Tinga Charles Sawadogo : La Sonagess est la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire du Burkina Faso. C’est…

Lire PDF
Quand le dysfonctionnement des marchés favorise la sécurité alimentaire. Étude de cas au Burkina Faso
Stéphane Degueurce, Zongo Issa, marie-helenedabat, ruphink

Le bon fonctionnement des marchés agricoles n’est pas toujours synonyme de sécurité alimentaire : il existe des zones excédentaires en céréales qui souffrent d’insécurité alimentaire, et des zones en produisant moins qui supportent mieux la soudure. Illustration à partir d’un travail de terrain dans plusieurs provinces au Burkina Faso. Au Burkina Faso, la sécurité alimentaire est souvent appréhendée sous l’angle de la capacité du système productif à fournir des aliments. Ainsi les actions pour lutter contre l’insécurité alimentaire…

Lire PDF
Les céréales au coeur des politiques de stockage en Afrique de l’Ouest
Dr Rui Silva, Roger Blein

Après avoir été longtemps vilipendés, les stocks ont brusquement retrouvé leurs lettres de noblesse à la faveur de la crise alimentaire de 2008. Outil majeur de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, ils restent controversés lorsqu’il s’agit de réguler le marché et de réduire les variations de prix. Communauté internationale et régionale, experts et praticiens, les stocks sont sur toutes les langues, mais aucun ne parle le même langage. Les stocks, une histoire ancienne. Depuis des siècles…

Lire PDF
Regard sur le marché céréalier en Afrique de l’Ouest
Mohamed Haïdara

Aujourd’hui la demande en céréale est là, mais il faut pouvoir y répondre sur les plans de la qualité, du volume, de la régularité. Il faut aussi que les marchés se fluidifient entre les pays de la Cedeao. Dans cet entretien, Mohamed Haïdara s’exprime sur les enjeux liés au commerce des céréales en Afrique de l’Ouest. Grain de sel : Quelles sont les difficultés majeures que rencontrent les OP dans la commercialisation des céréales en Afrique de l’Ouest…

Lire PDF
Les organisations de producteurs agricoles face au marché céréalier ouest africain
Inter-réseaux

Les initiatives collectives des producteurs agricoles pour faire face au marché céréalier sont nombreuses et diverses. Mais elles peinent encore à peser significativement sur le marché dans son ensemble. S’appuyer sur la richesse des acquis de ces expériences aiderait à définir des instruments d’appui adaptés. Pour les producteurs céréaliers, la maîtrise du marché est aussi importante que la maîtrise de la production : l’accès de leurs produits au marché et à un prix rémunérateur est un enjeu fondamental….

Lire PDF
Impact des cours mondiaux sur les prix des céréales ouest africaines : bilan, opportunités et risques
Boubacar Diallo, John Staatz, Niama Nango Dembélé

La transmission des prix internationaux sur les prix domestiques dépend de plusieurs facteurs, notamment l’enclavement du pays, la qualité du système de commercialisation local, la substituabilité des produits locaux aux produits importés, et les interventions publiques. Éclairages sur la flambée des prix de 2007/2008. En Afrique de l’Ouest, la double instabilité des prix (intra-annuelle et interannuelle) constitue une caractéristique structurelle des marchés des produits agricoles. Elle est fonction notamment du niveau de production dans la région et des…

Lire PDF
Qui approvisionnera l’Afrique de l’Ouest en riz importé ?
Jean-Martin Bauer, Patricio Mendez del Villar

Une demande en riz qui explose en Afrique de l’Ouest, une offre locale qui progresse plus lentement : à ce rythme, l’autosuffisance en riz n’est pas pour demain. Dans ce contexte, la région se doit de mettre en place une stratégie de diversification des approvisionnements, chemin qu’elle prend déjà en important de plus en plus de riz d’Amérique Latine. L’Afrique de l’Ouest représente actuellement un pôle majeur d’importation pour le riz. Malgré les progrès réalisés dans l’accroissement de…

Lire PDF
Les marchés céréaliers en Afrique de l’Ouest : un paysage en recomposition
Bio Goura Soulé

Les échanges de produits céréaliers sont importants en Afrique de l’Ouest, même s’il est difficile d’appréhender leur ampleur. Aux flux structurels qui connectent les bassins traditionnels de production à ceux de consommation, se greffent des flux d’opportunité induits par les disparités de politiques commerciales des États. Bien que ne représentant qu’environ 30% du volume des productions vivrières ouest africaines, les céréales constituent un élément essentiel d’intégration des marchés et de garantie de la sécurité alimentaire régionale. Entre 30…

Lire PDF
Tentatives de relance des politiques de production céréalière en Afrique de l’Ouest
Sébastien Subsol, mbadiao

La crise de 2008 a provoqué un réel sursaut des États ouest africains en matière de politique agricole. De nombreux programmes de relance de la production vivrière ont été mis en place et ont obtenu des résultats en termes de production. Cependant, des questions se posent encore sur la durabilité de ces soutiens. Depuis 2008, année de « vie chère », on assiste en Afrique de l’Ouest à une relance des appuis des États à la production céréalière….

Lire PDF
Un point de vue sur les enjeux du secteur céréalier en Afrique de l’Ouest
Mamoudou Hassane

Dans cet entretien, Mamoudou Hassane apporte un point de vue sur les enjeux liés à la production céréalière en Afrique de l’Ouest, et en particulier au Niger. Contraintes à l’accroissement de la production, appuis nécessaires pour une intensification durable, crédit et recherche agricole sont autant de sujets évoqués. Grain de Sel : Comment promouvoir une intensification durable des systèmes de production céréaliers ? Mamoudou Hassane : Il faut jouer sur un certain nombre de paramètres pour intensifier les…

Lire PDF
Accroitre durablement la production de céréales : un défi pour l’UGCPA-BM
Patrick Dugué, Pierre Girard, Rosanne Chabot, Soumabéré Dioma

Des OP développent des stratégies pour faire face à la baisse des rendements liée à la raréfaction des jachères. À l’UGCPA-BM, celles-ci passent notamment par la mise en place d’un service d’approvisionnement en engrais minéraux mais aussi, dans un souci de fertilisation durable, par une politique d’incitation à l’utilisation de la fumure organique. La région de la boucle du Mouhoun, à l’Ouest du Burkina Faso, connaît depuis les années 1980 une augmentation continue de sa production céréalière. Cette…

Lire PDF
L’Afrique de l’Ouest peut nourrir sa population en restaurant la fertilité de ses sols
Philippe Jouve

On pourrait largement doubler la production céréalière de l’Afrique de l’Ouest si on donnait aux agriculteurs les moyens techniques et financiers d’utiliser des engrais chimiques et organiques. Les producteurs le savent. Les scientifiques le prouvent. On peine à comprendre pourquoi ce n’est pas la priorité numéro un des gouvernements. Si l’aide alimentaire est parfaitement justifiée en situation de famine, il n’en reste pas moins que seule l’amélioration de la production céréalière locale pourra permettre d’assurer de façon durable…

Lire PDF
La compétitivité du riz ouest africain face aux importations : vrais enjeux et fausses questions
Frédéric Lançon

Au delà de la querelle entre partisans de la protection des marchés et ceux de l’ouverture, on assiste à une pénétration structurelle des importations de riz en Afrique de l’Ouest, presque insensible aux changements de politiques et de contextes. Cette réalité impose de comprendre le comportement des consommateurs envers le riz importé. Le marché rizicole ouest-africain a connu une forte croissance au cours des 50 dernières années, avec un taux de croissance de 5,1% par an, alors que…

Quelles évolutions des systèmes de production céréaliers au Mali ?
Aboubacar Traoré (Oxfam), Jean-François Bélières, Mamy Soumaré, Thea Hilhorst

Au Mali, les céréales constituent la part principale de la production agricole et restent faiblement commercialisées. Tendances d’évolutions des systèmes de production céréaliers en zone cotonnière et en zone Office du Niger. Au cours de ces vingt dernières années, le monde rural malien semble avoir profondément changé, avec la monétarisation de l’économie, les investissements publics dans l’éducation et la santé, et la mise en oeuvre de la décentralisation. Qu’en est-il des systèmes de production des exploitations agricoles ?…

Lire PDF
La sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest ne passe pas forcément par les céréales
Bio Goura Soulé

C’est une erreur que de raisonner seulement sur les céréales pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Les racines et tubercules peuvent être aussi efficaces et appropriés dans cette zone pour lutter contre la faim. Première productrice mondiale de manioc et d’igname, la région a intérêt à puiser dans ses ressources pour réduire sa dépendance alimentaire. L’insécurité alimentaire constitue un phénomène récurrent en Afrique de l’Ouest. Depuis les graves crises alimentaires des années 30, elle s’est…

Lire PDF
Une demande céréalière en forte croissance, sous l’influence des marchés urbains
Cécile Broutin

En Afrique de l’Ouest, la demande en céréales explose, sous l’effet de l’accroissement démographique et du développement des villes. Si la production régionale est elle aussi en augmentation, elle reste toutefois insuffisante, surtout concernant le riz et le blé. Une place variable des céréales dans les régimes alimentaires. Les céréales occupent une place importante dans l’alimentation des ménages en Afrique de l’Ouest. Chaque année, la région consomme de 62 à 65 millions de tonnes de céréales. Ces chiffres…

Lire PDF
Un modèle de croissance des productions céréalières en bout de course ?
Inter-réseaux

Ces trente dernières années, de manière différenciée selon les bassins de production, la production céréalière ouest africaine a globalement connu une forte croissance, qui s’est davantage traduite par une augmentation des superficies cultivées que par une augmentation des rendements. Une offre régionale de céréales en croissance forte. La production totale en céréales de l’Afrique de l’Ouest porte actuellement sur un volume situé entre 52 et 56 millions de tonnes, pour une population d’environ 300 millions d’habitants. Elle a…

Lire PDF
Introduction du dossier GDS 54-56

La crise alimentaire induite par la hausse des prix en 2007-2008 a mis en exergue les risques d’une trop grande dépendance alimentaire de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations du marché mondial. Alors que l’économie productive régionale repose principalement sur l’agriculture, la région n’en importe pas moins une part importante de ses besoins alimentaires, surtout des céréales. Selon de nombreuses estimations liées notamment au boom démographique de cette région, elle va devoir au minimum doubler sa production…

Lire PDF
Grain de Sel n°54-56 – Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest

La crise alimentaire induite par la hausse des prix en 2007-2008 a mis en exergue les risques d’une trop grande dépendance alimentaire de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations du marché mondial. Alors que l’économie productive régionale repose principalement sur l’agriculture, la région n’en importe pas moins une part importante de ses besoins alimentaires, surtout des céréales. Selon de nombreuses estimations liées notamment au boom démographique de cette région, elle va devoir au minimum doubler sa production…

Lire
L’agriculture familiale produit une « révolution cacaoyère » en Indonésie
Charlotte Martin, François Ruf, Yoddang

La recherche sur le cacao a longtemps privilégié l’amélioration génétique par hybride. Or le clonage peut faire des miracles. S’il reste encore peu adopté par les paysans, une « révolution cacaoyère » a commencé en Indonésie, où un projet s’est appuyé sur les réseaux familiaux pour la diffusion et la promotion des techniques. Dans le district de Luwu Est, les premières plantations de cacao sont créées au début des années 80. Dès 2000, les terres manquent, les plantations…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Ndedi Bau Akama
Ndedi Bau Akama

Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ? Ndedi Bau Akama : Titulaire d’une licence en sciences naturelles obtenue à la Faculté des Sciences de l’université de Yaoundé en 1990, j’ai été tour à tour enseignant au City Bilingual Academy à Yaoundé et cadre à la Cameroon Development Corporation (CDC). En 1998, je quitte la CDC pour m’engager dans l’activité agricole et je deviens en décembre 1998 membre de la Konye Area Farmers Cooperative (Konaf Coop…

Lire PDF
Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire
Freddy Destrait

Malgré une production céréalière multipliée par trois ces trente dernières années, la dépendance de l’Afrique de l’Ouest à l’égard des importations s’est accrue pour couvrir sa demande interne. La région importe aujourd’hui environ 13 millions de tonnes de céréales, surtout du riz et du blé. Le manque à gagner pour les producteurs et l’économie de la région est considérable. Avec la forte croissance démographique, qui s’accompagne d’une explosion de la population urbaine et de changements des habitudes alimentaires,…

Lire PDF
Activités d’Inter-réseaux entre avril et décembre 2011
Inter-réseaux

Inter-réseaux sort une nouvelle publication, en partenariat avec SOS Faim Début 2011, Inter-réseaux et SOS Faim ont défini ensemble un nouveau format de publication trimestrielle, les « bulletins de synthèse souveraineté alimentaire » (BDS). Ces BDS visent plusieurs objectifs : (i) faire le point sur un sujet en incluant les derniers éléments de débat ; (ii) attirer l’attention des lecteurs sur quelques documents clés aussi récents que possible, la synthèse se fondant sur une lecture attentive de ces…

Lire PDF
Commercialisation du riz local au Sénégal: la SPCRS est-elle la solution ?
Dr. Ibrahima Hathié

Créée en 2010, la Société de promotion et de commercialisation du riz au Sénégal (SPCRS) suscite beaucoup d’espoir. Elle est censée contribuer à une meilleure pénétration du riz local dans les circuits de distribution urbains, et accroître ainsi ses parts de marché au détriment du riz importé. Cette initiative relève d’un véritable pari et les risques d’aboutir à une impasse sont réels. Avec son retrait de la commercialisation du riz consécutive à la libération de la filière rizicole…

Lire PDF
Pour des dispositifs publics adaptés aux stratégies des pasteurs
Réseau Billital Maroobé (RBM)

En 2009/2010, les pays sahéliens ont connu une crise pastorale profonde qui a fait l’objet d’une réponse tardive et mal ciblée de la part des dispositifs publics de prévention et de gestion des crises en place. Retour sur cette expérience et recommandations aux décideurs. La crise pastorale de 2009/2010, par son ampleur géographique du Tchad au Mali, en passant par le Niger et le Burkina Faso, et par le déficit accru de pâturage qui l’a caractérisée, a rappelé…

Lire PDF