The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités", publiée le 15 décembre 2009.

Quand l’État motorise des exploitations agricoles…

Joachim Saizonou

Mécanisation - MotorisationBénin

Au Bénin, l’État a mis en place le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA) qui a permis de mettre à disposition du monde paysan des tracteurs d’origines indienne et chinoise. Mais le bilan de la première campagne est mitigé du fait de la sous utilisation du matériel, des difficultés de paiement, et des nombreuses pannes survenues.

Le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) adopté en conseil des ministres en juin 2008 veut faire du Bénin une puissance agricole. Pour atteindre cet objectif, il est apparu indispensable que le gouvernement crée les conditions nécessaires pour réduire la pénibilité des travaux en agriculture, augmenter les surfaces cultivées et la productivité du travail. La mécanisation et la motorisation s’avèrent donc indispensables. Le document de la stratégie nationale de mécanisation adopté en 2005 a déjà balisé le terrain à cet effet. Il s’agissait seulement pour l’actuel gouvernement de passer à l’acte. Un fonds d’environ 10 milliards de FCFA a été mobilisé par le budget national pour engager les premières actions. Une structure légère, le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA), a été mise en place pour conduire les premières actions, le temps de la création d’une agence qui sera chargée du pilotage de la stratégie à long terme. Pour la toute première campagne, il s’agissait pour le PPMA d’acquérir des tracteurs, de les mettre en place suivant les conditions définies par le gouvernement et de suivre leur fonctionnement.

Du matériel d’origine indienne et chinoise.
« Pour garantir le bon fonctionnement des tracteurs à mettre en place, il était nécessaire de disposer des équipements de même type et de même origine » avait déclaré à la presse le coordonnateur du PPMA Monsieur André Okounlola Biaou lors d’un débat télévisé sur le sujet. En effet, le Bénin avait reçu en don une centaine de tracteurs de la Chine et de l’Inde. Pour assurer la maintenance de ces équipements qui ont été offerts aux Centres régionaux pour la promotion agricole (Cerpa), des cadres béninois avaient déjà été envoyés en formation dans ces pays. C’est pour profiter des expériences acquises par ces tractoristes béninois que le PPMA a orienté ses acquisitions vers ces deux origines. Ainsi, à travers des consultations restreintes auprès des fournisseurs agréés par les fabricants indiens et chinois, le PPMA a acquis en plusieurs lots 300 tracteurs avec différents accessoires pour la mécanisation des exploitations agricoles au Bénin. Pour compléter la gamme des tracteurs dont le besoin était pressant pour cette première campagne, le PPMA a acquis 4 essoucheuses d’origine canadienne. En prélude au démarrage de la deuxième campagne (2010-2011), d’autres lots de tracteurs certainement des mêmes origines sont en commande. « Nous sommes décidés à pousser très loin le niveau de motorisation de nos exploitations agricoles et le gouvernement nous accompagne dans ce sens en y mettant les moyens nécessaires » a affirmé le coordonnateur du PPMA.

Une répartition et une utilisation problématiques.
Pour la première campagne (2009-2010) de motorisation, on distingue 4 types de bénéficiaires. Il y a les exploitants individuels, les groupements de producteurs, le programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture et les centres de formation. Les centres de formation et les différentes ramifications régionales du programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture sont d’office attributaires respectivement de 5% et de 10% du nombre total des tracteurs acquis par le PPMA. Par contre, les exploitants individuels et les groupements doivent formuler des demandes dont la satisfaction dépend fortement de la disponibilité. « Pour un total de 225 tracteurs à distribuer, nous avons reçu plus de 1 500 demandes et ça continue » a signalé le coordonnateur du PPMA.
Le Centre régional pour la promotion agricole (Cerpa) Atlantique Littoral a reçu 24 tracteurs de 30 CV et 10 de 60 CV. Tous les tracteurs ne sont pas accompagnés des accessoires. « Le matériel est déjà fonctionnel chez ceux qui ont eu des équipements complets tandis que les autres attendent encore » nous a indiqué le directeur général. Selon lui, « il est encore trop tôt pour apprécier l’impact de l’opération ». On note, par endroits, des augmentations d’emblavures liées à la motorisation. Il faudra cependant attendre la fin des récoltes pour apprécier l’impact sur la production.
À Copargo, le producteur Moudachirou Alaza qui a obtenu le seul tracteur de la commune — un tracteur de 30 CV au lieu de 60 CV demandé — ne peut pas jouir de cette acquisition. Il continue de travailler à la houe et en traction animale et pour cause. « Le tracteur est d’une puissance trop faible pour le sol ce qui provoque des pannes trop fréquentes de cassure des pièces (charrues, arbre, etc.), un labour trop lent (2 ha par jour) ». Actuellement le tracteur est garé à la gendarmerie de la localité. À Parakou par contre, aucun exploitant individuel n’a pu obtenir de tracteur. Les tracteurs sont sous la gestion du Centre communal pour la promotion agricole (Cecpa). Les producteurs bénéficient des prestations de services (labour et semis) contre 30 000 FCFA par ha. À Gogounou, pour des raisons que le producteur Togou Nourou ignore, les nouveaux tracteurs ne sont pas encore fonctionnels. « Seuls les tracteurs de la mairie qui sont là depuis plus de 3 campagnes continuent de faire le travail ».
Banikoara est la première commune de production cotonnière du Bénin. Six producteurs individuels ont reçu chacun un tracteur de 60 CV et un seul a reçu un tracteur de 30 CV. D’après les statistiques fournies par le Cecpa, cette acquisition aurait permis de faire passer les superficies emblavées pour les cultures vivrières (céréales, légumineuses, maraîchage, racines et tubercules) de 58 429 ha pour la campagne 2008-2009 à 79 225 ha pour la campagne 2009-2010 !
Presque toutes les communes abritent des domaines attribués au Programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture. La commune de Banikoara a reçu à elle seule 4 tracteurs dans le cadre de ce programme (1 de 60 CV et 3 de 30 CV). À Kika dans la commune de Tchaourou, c’est environ 130 ha de maïs qui ont été emblavés par les jeunes de ce programme à l’aide des tracteurs mis à leur disposition par le PPMA. Pour le moment, les opérations faites avec les tracteurs sont le défrichage et le labour à plat. Les autres opérations suivront au fur et à mesure que les tractoristes acquerront plus de compétences. Parlant de formation, le coordonnateur du PPMA assure : « Nous avons organisé en début de campagne deux sessions de formation au profit des acquéreurs et des utilisateurs des tracteurs. D’autres sessions sont programmées pour la campagne prochaine ». Ces formations devront permettre l’utilisation plus efficiente des tracteurs et des accessoires.
Un rapide tour dans les Cerpa bénéficiaires des machines agricoles montre que moins de deux tracteurs sur trois marchent. Les pannes sont trop fréquentes et bon nombre d’acquéreurs ont tout simplement garé les tracteurs dans les gendarmeries. « Nous avons en construction sur toute l’étendue du territoire 15 centres de réparation des équipements agricoles avec des boutiques de vente des pièces de rechange » a indiqué le coordonnateur du PPMA.
Malgré les conditions très alléchantes de paiement, les tracteurs ne sont toujours pas à la portée de tous les exploitants. Pour un tracteur de 60 CV dont la demande est la plus forte, il faut payer 6 millions de FCFA ce qui représente 50% de son coût réel de cession. Ce montant est payable sur 4 ans. La première tranche de 20% est payable à l’enlèvement, 30% la deuxième et la troisième année et les 20% restant la quatrième année. Les tracteurs de 30 CV coûtent 4,5 millions et les conditions de paiement sont les mêmes. Mais la demande pour ce type de tracteur est très faible. Ceux qui l’ont reçu ne s’en servent pas et le PPMA devra trouver une solution à cette difficulté de terrain.
Pour cette première campagne, l’opération mécanisation a donc déjà du plomb dans l’aile. À la confusion totale qui entoure les conditions d’attribution des tracteurs, il faut ajouter les pannes trop fréquentes qui laissent penser à une autre erreur du gouvernement, à mettre encore une fois sur le compte de la précipitation.

Qu’est-ce que le Team 10 ?
Le programme Team 10 (qui signifie, en français : Approche technico- économique pour la coopération entre l’Afrique et l’Inde) a été mis en place en mars 2004 entre l’Inde et 8 pays africains : le Burkina Faso, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la Guinée Équatoriale, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Mali, et le Sénégal. Le Niger y a été inclus par la suite, puis le Bénin. À travers ce programme, l’Inde souhaite intensifier sa coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest.
Une ligne de crédit préférentielle de 500 millions de dollars US a été allouée par l’Inde aux 10 pays africains, pour une assistance financière à divers programmes prioritaires, et notamment la mécanisation de l’agriculture à travers l’achat d’équipements agricoles indiens.
Le Burkina Faso a ainsi acquis 700 tracteurs et 1 200 motopompes, le Mali 300 tracteurs et 450 divers matériels (pulvérisateurs, batteuses à riz, remorques), le Bénin 300 tracteurs équipés, etc. Les pays concernés mettent ensuite en vente ces matériels, souvent avec une subvention (50% pour les tracteurs dans plusieurs pays) et à crédit sur 3 à 5 ans. Si en théorie les bénéficiaires sont les producteurs agricoles, les premiers résultats (faible nombre de tracteurs achetés, difficultés de remboursement) ont obligé les pays à rechercher des acquéreurs différents (grands producteurs, cadres et ministres) ou de tenter des locations (Niger).
Le deuxième volet de ces programmes de mécanisation concerne la construction d’usines d’assemblage et de montage des tracteurs, comme au Mali (usine de Samanko, d’une capacité de 8 à 12 tracteurs par jour) ou au Tchad (usine de N’Djamena, d’une capacité de 9 tracteurs par jour).
Certains pays, comme le Burkina Faso, ont par ailleurs accompagné ce programme d’un service après vente et d’un service de formation des tractoristes.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation (version longue)
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Afdi Poitou-Charentes et l’Atader au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent dans la petite région du Logone Oriental, qui…

Lire
Analyse des performances des exploitations dans l’ouest du Burkina Faso suivant le niveau de mécanisation : d’anciens résultats toujours d’actualité
Guy Faure

Afin d’accompagner les exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant à renforcer la place de la mécanisation dans les systèmes de production, il est important d’évaluer les performances techniques et économiques de ces exploitations en fonction du niveau de mécanisation. À l’heure actuelle, il existe peu de données disponibles pour traiter cette question. C’est la raison pour laquelle nous présentons les résultats d’anciens travaux de recherche, menés de 1990 à 1992, dans le bassin cotonnier…

Lire PDF
Quand un technicien du cacao relaie les innovations paysannes
François Ruf, Yoddang

Muhtar, planteur, et Husin, technicien, sont les héros discrets d’une révolution cacaoyère à Sulawesi, en Indonésie. Muhtar construit des clones remarquables par leur productivité et la qualité du cacao qu’ils produisent. Husin adapte les innovations pour relancer la production de Sulawesi. Une leçon de développement rural. Au cours des deux dernières décennies, Sulawesi, à l’est de l’archipel indonésien, a connu un des booms du cacao les plus rapides de l’histoire. D’une production méconnue de quelques dizaines de tonnes…

Lire PDF
Quelques perspectives pour la mécanisation agricole en Afrique subsaharienne
Henry-Hervé Bichat

Avec une démographie et une urbanisation croissantes, l’Afrique subsaharienne doit relever le défi d’améliorer la productivité des sols et du travail, tout en tenant compte des enjeux écologiques du xxi e siècle. Dans cette perspective, de nouvelles formes de coopération et de recherche sont à espérer. Depuis l’origine, l’histoire de l’agriculture est celle d’une co-évolution des sociétés humaines, des systèmes agricoles et de leurs équipements sous la pression de l’évolution démographique. C’est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où,…

Lire PDF
Quand l’État motorise des exploitations agricoles…
Joachim Saizonou

Au Bénin, l’État a mis en place le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA) qui a permis de mettre à disposition du monde paysan des tracteurs d’origines indienne et chinoise. Mais le bilan de la première campagne est mitigé du fait de la sous utilisation du matériel, des difficultés de paiement, et des nombreuses pannes survenues. Le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) adopté en conseil des ministres en juin 2008 veut faire du…

La fabrication locale d’équipements agricoles : l’expérience de la Socafon au Mali
Ousmane Djiré

Au Mali, dans la zone Office du Niger, les forgerons se sont organisés depuis les années 90 et ont mis en place une structure efficace et rentable pour assurer l’approvisionnement des producteurs de la zone en outils de qualité, à bas prix, adaptés à leurs besoins, et leur offrir un service de proximité en maintenance et réparation. Depuis sa création en 1932, l’Office du Niger (ON) a fortement encadré la diffusion de la traction animale. Il intervenait ainsi…

Lire PDF
Quelle mécanisation agricole envisager pour l’Afrique soudanienne ?
Marc Dufumier

Les choix de mécanisation agricole pour les pays d’Afrique soudanienne doivent être raisonnés en fonction des objectifs de réduction de la pénibilité du travail humain et d’augmentation de sa productivité, sans pour autant occasionner de chômage ni de dégâts environnementaux. Dans les pays du Nord anciennement industrialisés, l’emploi de tracteurs et d’engins motorisés pour déplacer et actionner les machines agricoles est intervenu à un moment où les agriculteurs équipés de divers équipements attelés avaient déjà les moyens de…

Lire PDF
Le financement de l’équipement, élément clé de la modernisation de l’agriculture familiale
Betty Wampfler

L’accès au crédit d’équipement, notamment pour la mécanisation des exploitations africaines, n’est pas chose simple. Quelques institutions financières en Afrique innovent en la matière. L’exemple des Cecam à Madagascar est encourageant. Dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, l’investissement dans la mécanisation et, à fortiori, la motorisation, dépasse les capacités d’autofinancement de la plupart des ménages agricoles, rendant incontournable le recours au crédit de moyen terme (CMT). D’autre part, l’offre de CMT reste peu développée, malgré le regain…

Lire PDF
Le système de culture sur couverture végétale (SCV) : un système de culture durable ?
Jean-François Richard

Le SCV n’est pas une alternative à la motorisation. C’est une option technique qui, en permettant l’amélioration des qualités agronomiques des sols, permet d’inscrire l’activité agricole dans la durée. En Afrique subsaharienne, le SCV est encore peu développé et soulève de nombreux défis. La matière organique (MO) est un élément essentiel de la fertilité des sols. De son niveau dépendent le potentiel de production et la stabilité des sols agricoles. Or le labour et le travail du sol…

Lire PDF
Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Atader – Afdi Poitou- Charentes au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent au Logone Oriental, une région productrice de…

Lire PDF
Le boom des motoculteurs au Lac Alaotra à Madagascar
Andriatsitohaina Rakotoarimanana, Philippe Grandjean, marie-helenedabat, Éric Penot

Depuis le début des années 2000, les motoculteurs rencontrent un succès important dans la région du Lac Alaotra au nord de Madagascar. Au delà d’un investissement quasi égal à celui de l’attelage traditionnel, c’est son caractère multifonctionnel qui séduit les populations. La région du Lac Alaotra, située à 250 km au Nord de la capitale Antananarivo, a connu une formidable diffusion des petits motoculteurs chinois (appelés localement « Kubota » du nom de la marque japonaise qui y…

Lire PDF
La motorisation est-elle utile aux exploitations familiales du bassin cotonnier malien ?
Patrick Dugué, Pierre Girard

À partir des résultats d’une étude d’impact de la motorisation sur le fonctionnement des exploitations agricoles familiales de Koutiala au Mali, les questions de rentabilité de l’investissement dans le tracteur et de l’impact de son utilisation sur la fertilité des sols sont posées. Au cours de l’année 2006, la promotion de la motorisation agricole prend de l’ampleur au Mali avec la vente à crédit par l’État de 300 tracteurs au « monde paysan » et la construction d’une…

Lire PDF
Évolution de la traction animale en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale
Philippe Lhoste, ericvall, michelhavard

Introduite en Afrique subsaharienne dans les années 50, la traction animale est souvent présentée comme le moteur de la modernisation de l’agriculture familiale. La présentation de son évolution dans quelques pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre met en lumière l’appropriation de ces équipements par les paysans mais aussi quelques difficultés. En Afrique subsaharienne, la traction animale a été introduite dans les années 50, afin de développer les cultures industrielles administrées (coton et arachide), destinées à satisfaire les…

Lire PDF
Mécanisation dans le contexte africain : notions préliminaires sur les techniques et enjeux
Nathalie Boquien, Valentin Beauval

Afin d’améliorer la productivité du travail dans les exploitations agricoles africaines, différentes stratégies de mécanisation sont testées et adaptées aux divers contextes techniques et environnementaux. Mécanisation, motorisation, techniques alternatives, quelles solutions pour quels enjeux ? Accroître la productivité du travail des agricultures familiales des pays en développement est une absolue nécessité. Plusieurs raisons à cela : pour permettre de mieux nourrir les populations de ces pays, pour produire des denrées plus compétitives, et pour freiner l’exode rural des…

Lire PDF
Des agricultures manuelles à la motorisation lourde : des écarts de productivité considérables
Laurence Roudart, Marcel Mazoyer

La révolution agricole et la révolution verte ont permis à un certain nombre d’agriculteurs d’accroître de façon considérable la productivité de leur travail. Mais tous n’ont pas eu accès à ces progrès techniques, et aujourd’hui la pauvreté et les insuffisances alimentaires sont le lot quotidien de la majorité de la paysannerie mondiale. La population agricole active du monde, qui s’élève à 1 milliard 300 millions de personnes, soit environ 43% de la population active du monde, ne dispose…

Lire PDF
Introduction du dossier
Daouda Diagne

C’est vrai, il y a une part de mythe et d’idéologie qui accompagne l’exaltation de la motorisation agricole par les autorités politiques d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà de ce constat, la volonté de mécaniser n’est-elle pas également le reflet d’un choix stratégique de « moderniser » l’agriculture africaine ? Un choix implicite d’une transformation en profondeur de l’agriculture, qui va tendre de la petite agriculture familiale vers une agriculture industrielle et commerciale ? De ce point de vue, une…

Lire PDF
La vente groupée de soja, un moyen pour mieux vendre ?
guezolionel

Au Bénin et en particulier à Zogbodomè, beaucoup délaissent la production de coton au profit de celle de soja, plus rentable. L’Union communale des producteurs de Zogbodomè s’est lancée dans l’appui à cette culture à travers l’octroi de crédits à ses membres et la vente groupée de leur production grâce à un contrat avec un industriel. Dans le département du Zou, au centre du Bénin, l’Union communale des producteurs de Zogbodomè (UCPZ) a entrepris depuis 2007 un processus…

Lire PDF
La régulation du marché de l’oignon au Sénégal
Idrissa Wade, Oumar Samba Ndiaye

Au Sénégal, la production locale d’oignon était fortement concurrencée par les importations, surtout lors des pics de récolte. Des concertations au sein d’un comité oignon, initié par l’Agence de régulation des marchés, permettent de réduire cette concurrence, grâce à un gel temporaire des importations. L’oignon occupe le premier rang des cultures maraîchères au Sénégal, avec une superficie de près de 5100 ha en 2007. La production locale provient essentiellement de deux zones : des Niayes, bande côtière s’étendant…

Lire PDF
Quels outils de régulation pour relancer la riziculture au Sénégal ?
barisp

Face à la situation de variabilité brutale des prix du riz importé et local sur le marché de Dakar, la question de la mise en place d’outils de régulation de marché est plus que jamais d’actualité. Contenter producteurs et consommateurs tout en se prémunissant des aléas de prix et de taux de change est un défi à relever. Le prix du riz brisé non parfumé importé vient de tomber en octobre 2009 à 250 FCFA/ kg à Dakar,…

Lire PDF
Aide à l’agriculture : des promesses aux réalités de terrain

Rapport Oxfam International, Jean-Denis Crolas (Oxfam France – Agir ici) http://www.oxfamfrance.org/pdf/ Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf Les conférences se succèdent, les sommets mondiaux sur l’alimentation se suivent et se ressemblent souvent, sans parler des Sommets du G8, Forum de haut niveau et autres événements. Les objectifs ? Savoir « Qui va nourrir le monde », comment « Garantir la sécurité alimentaire pour tous », « Comment nourrir le monde en 2050 ? ». Les titres nous interpellent, les annoncent sont grandiloquentes mais…

Lire PDF
Entre nous

Projet Réseau Paar, les choses avancent ! Inter-réseaux assure la maîtrise d’ouvrage du projet de renforcement des capacités des réseaux d’organisations agricoles en matière de politiques agricoles, alimentaires et rurales (Réseau Paar) financé par l’Agence française de développement (AFD). Depuis la parution du dernier numéro de Grain de sel, de nombreux événements ont eu lieu. En octobre s’est tenu le premier comité d’orientation du projet. Cette réunion a rassemblé des représentants de l’AFD, du Réseau des organisations paysannes…

Lire PDF
Commerce du bétail en Afrique de l’Ouest, atouts et défis pour les éleveurs
Bernard Bonnet, Bertrand Guibert

En Afrique de l’Ouest, le secteur de l’élevage pastoral et de la commercialisation du bétail est en pleine mutation. Pour répondre à la demande croissante en viande, notamment des grands centres urbains, des politiques incitatives sont mises en place et des éleveurs s’organisent. Cet article vient en complément du dossier Élevage du Grain de sel nº 46-47. Il s’appuie sur une étude réalisée pour la SNV (Organisation néerlandaise de développement) par l’Iram et le Laboratoire d’analyse régionale et…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Bassiaka Dao
tressapoulou

Bassiaka Dao est président de la Confédération paysanne du Faso (CPF). Grain de sel : Pouvez vous nous présenter votre parcours ? Bassiaka Dao : Je suis un producteur de maïs basé à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. En 1966, je me suis installé comme agriculteur au côté de mon père. À cette époque, je lui servais de secrétaire au sein de l’Union régionale des coopératives agricoles et maraîchères du Burkina Faso. Voilà comment je suis entré dans…

Lire PDF
Grain de sel n°48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités

_ La mécanisation et la motorisation ont joué un grand rôle dans l’évolution des agricultures du monde. Qu’en est-il en Afrique au sud du Sahara ? Cette région se caractérise en effet au sein des agricultures familiales par une mobilisation très forte du travail manuel, par une progression lente de l’utilisation des animaux de trait et par un très faible recours à la motorisation (la plus faible proportion par rapport aux autres régions du monde). Alors que la…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS48)

Bulletin de veille électronique Ce trimestre, plusieurs bulletins de veille électroniques (BDV) ont été envoyés à plus de 6000 personnes. Ces bulletins sont toujours aussi appréciés. Si vous n’êtes pas encore inscrit ou si vous souhaitez inscrire des collègues, n’attendez plus ! L’inscription se fait très facilement à partir du site internet d’Inter-réseaux. Durant les prochains mois, nous continuerons la publication de BDV sur la souveraineté alimentaire avec 8 numéros sur 2010. Des BDV spéciaux sont aussi prévus…

Lire PDF
Editorial : L’ Afrique et la mécanisation : un paradoxe et une nécessité ?
Philippe Jouve

Le continent africain dispose de conditions physiques plutôt favorables à la mécanisation de l’agriculture : vastes étendues de terres cultivables, faibles contraintes topographiques. A priori les obstacles naturels à son développement ne sont donc pas majeurs si ce n’est la vulnérabilité des sols tropicaux à des interventions mécaniques inappropriées. Or en dépit de ces conditions la mécanisation y est encore peu développée. Pourtant, de nombreuses tentatives d’introduction de la mécanisation-motorisation ont été faites en Afrique subsaharienne. La coopération…

Lire PDF
Le président du Roppa s’exprime sur la mécanisation-motorisation
Ndiogou Fall

Grain de sel : Ces dernières années, plusieurs programmes de motorisation de l’agriculture africaine, à travers l’acquisition de tracteurs indiens et chinois, ont vu le jour. Quelle est la position du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) par rapport à ces programmes ? N’Diogou Fall : Le Roppa est incontestablement d’accord avec le principe de moderniser les agricultures familiales à travers la mécanisation. Jusqu’à présent, très peu d’efforts ont été consentis…

Lire PDF
Évaluer la productivité de l’agriculture familiale : aiguisons nos outils de mesure…
Isabelle Touzard, khalidbelarbi

La productivité est au cœur des mécanismes économiques globaux. L’agriculture étant un secteur productif clé, les gains de productivité, moteurs de la croissance économique, constituent une des priorités des États. L’Afrique vient de dépasser le milliard d’habitants. Comment améliorer la productivité des agricultures locales pour nourrir cette population ? D’autant plus que la plupart des pays africains revendiquent leur souveraineté alimentaire. À leur niveau, les agriculteurs eux aussi cherchent à être les plus efficients possibles, c’est-à-dire à produire…

Lire PDF