The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités", publiée le 15 décembre 2009.

La motorisation est-elle utile aux exploitations familiales du bassin cotonnier malien ?

Patrick Dugué/Pierre Girard

Mécanisation - MotorisationMali

À partir des résultats d’une étude d’impact de la motorisation sur le fonctionnement des exploitations agricoles familiales de Koutiala au Mali, les questions de rentabilité de l’investissement dans le tracteur et de l’impact de son utilisation sur la fertilité des sols sont posées.

Au cours de l’année 2006, la promotion de la motorisation agricole prend de l’ampleur au Mali avec la vente à crédit par l’État de 300 tracteurs au « monde paysan » et la construction d’une usine d’assemblage de tracteurs en partenariat avec une entreprise indienne. Avant cela, de 2003 à 2005, la Coopérative des exploitations motorisées de Koutiala (CEMK) a importé de France 20 tracteurs de 65 CV d’occasion avec l’appui d’Afdi Aveyron. Ces acquisitions ont été réalisées grâce à des crédits octroyés par la banque rurale Kafo Jiginew. Suite à un faible taux de remboursement du crédit, Afdi Aveyron avec l’appui du Cirad a souhaité mieux caractériser les impacts de la motorisation sur les systèmes de production. Ce texte présente les principales conclusions de l’étude réalisée auprès de 38 exploitations familiales dont 21 motorisées suite à la campagne agricole 2006/2007.

Qui sont les exploitations motorisées ?
Les exploitations disposant d’un tracteur sont toutes de type familial, avec un chef d’exploitation assez âgé et plusieurs ménages : en moyenne 23 actifs pour 63 bouches à nourrir et 42 ha de cultures pluviales. L’acquisition d’un tracteur a été facilitée par la grande taille des familles car les surplus dégagés par les actifs s’additionnent. Elle fait suite à une logique antérieure d’accumulation du capital facilitée par la régularité des revenus cotonniers. Avant d’avoir un tracteur, ces familles possédaient en moyenne 5 paires de boeufs et certaines avaient déjà acquis des tracteurs de marque Bouyer vulgarisés au début des années 80 par la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Ces exploitations motorisées sont pour la plupart tenues par les familles fondatrices des villages qui contrôlent une bonne partie du foncier cultivable.

Une augmentation limitée des surfaces.
Dans la région de Koutiala, le recours au tracteur peut difficilement entraîner une augmentation de la superficie cultivée : les terres en friche, surtout situées sur des sols gravillonnaires peu profonds, sont souvent réservées au pâturage en saison des pluies, et les terres agricoles sont cultivées en continu sans recours à la jachère. Dans ce contexte les agriculteurs non motorisés pourraient céder une partie de leurs champs aux agriculteurs motorisés, mais cela semble être une pratique exceptionnelle, le marché de la terre n’étant pas officiel, et chaque famille préservant son capital foncier. Selon les agriculteurs non motorisés, les risques d’une monopolisation des terres par les « motorisés » semblent faibles même si la possibilité législative récente d’immatriculation foncière pourrait le permettre.
Les tracteurs sont équipés le plus souvent d’outils à disques (charrue, crover-crop) pour réaliser un travail du sol superficiel. Les autres opérations culturales — sarclage, démariage et récolte — sont réalisées manuellement ou en traction bovine faute de matériels adaptés au tracteur. Ces travaux d’entretien nécessitent beaucoup de main d’oeuvre, rare dans la région à ces périodes de pointe de travail. Ainsi, dans les campagnes maliennes, contrairement aux pays européens, le tracteur n’est pas à l’origine de l’exode rural.
Au vu de ces deux éléments — contrainte foncière, chaîne d’équipement incomplète — le gain de surface cultivée par actif est peu significatif : 1,97 ha/ actif pour les motorisées contre 1,92 ha/ actif pour les exploitations possédant deux paires de boeufs de labour.

Augmentation du rendement et fertilité des sols.
L’augmentation des superficies cultivées étant limitée, l’accroissement du produit brut des exploitations motorisées doit passer par une augmentation du rendement afin de rentabiliser l’investissement « tracteur ». La motorisation devait permettre de labourer rapidement en valorisant les premières pluies (fin mai, début juin) afin de semer précocement les parcelles de cotonnier et de maïs, ce qui favorise l’obtention de bons rendements. Cet impact attendu de la motorisation est très recherché aujourd’hui au vu de l’accentuation des aléas pluviométriques.
Cependant, notre étude portant sur la campagne agricole 2006-2007 n’a pas pu mettre en évidence une augmentation du rendement par rapport aux exploitations non motorisées. Soit le calendrier de semis a été peu modifié par la motorisation, dans ce cas les chefs d’exploitation ont certainement du mal à combiner opérations culturales manuelles et motorisées et à gérer un grand nombre d’actifs familiaux. Soit la faible fertilité du sol constitue un facteur prépondérant limitant la production.
L’utilisation des résidus de culture pour fabriquer de la fumure organique est une pratique courante dans la zone de Koutiala, quel que soit le niveau d’équipement des exploitants. Même si la motorisation leur permet de récolter plus facilement de grandes quantités de résidus de culture (pailles de céréales, tiges de cotonnier), ils mobilisent autant le couple âne-charrette pour cela, afin de réduire la dépense en carburant. Au final, les apports de fumure organique par unité de surface cultivée dans les exploitations motorisées ne sont pas supérieurs à ceux observés dans les exploitations en traction animale, car vu la grande superficie cultivée le ratio bovin/ha cultivé dans les exploitations motorisées est inférieur à celui des exploitations en culture attelée (respectivement 1,2 bovins/ha et 1,56 bovins/ha).
Par contre les exploitations motorisées proches de Koutiala valorisent le tracteur pour transporter des déchets ménagers urbains ou issus des usines d’égrenage de coton, ce qui permet d’augmenter sensiblement la quantité de fumure organique disponible pour leurs cultures.
Afin de faciliter le passage de la charrue pour le labour motorisé et de limiter la détérioration du tracteur, les agriculteurs ont généralement procédé à un dessouchage poussé des parcelles. Une moindre densité d’arbres et d’arbustes dans les champs diminue les transferts verticaux de fertilité, et le labour avec un outil à disques réalisé dans des conditions trop sèches peut accroître les quantités de terre érodée. Inversement un labour réalisé en sol trop humide va entraîner un tassement du sol et un mauvais enracinement des cultures. Des mesures précises au champ comparant les effets des divers modes d’implantation des cultures seraient nécessaires pour conclure sur ce point.

Une rentabilité assurée par les travaux motorisés en prestation.
Étant données les charges supplémentaires (réparations, gasoil) et l’augmentation limitée de la production agricole liées au tracteur, le revenu dégagé par les exploitations motorisées ne permet pas toujours de rembourser le crédit contracté. L’augmentation du revenu agricole et la rentabilité de l’investissement ne peuvent donc être assurés que par des prestations de service : le battage des céréales, le labour et dans une moindre mesure le transport (respectivement 62%, 30% et 8% de la valeur des revenus issus des prestations). Ces prestations participent pleinement aux frais d’entretien et de réparation du tracteur et au remboursement du prêt. L’importance des prestations dans le revenu agricole explique que plusieurs agriculteurs enquêtés veuillent acquérir un deuxième tracteur. Cependant, avec les multiples opérations de promotion de la motorisation et la paupérisation d’une partie des agriculteurs dans la zone du fait de la crise cotonnière, on peut penser que ce marché sera rapidement saturé.

Des conséquences sociales variables.
Dans certaines exploitations, le temps de travail libéré par le labour au tracteur permet aux hommes de s’investir plus dans les travaux de semis et de démariage traditionnellement dévolus aux femmes. Celles-ci ont alors plus de temps pour cultiver leurs parcelles individuelles, faire du petit commerce ou transformer les noix de karité en beurre. Les femmes soulignent que les boeufs de trait des exploitations motorisées sont plus disponibles pour labourer leurs parcelles individuelles. Cependant, dans d’autres exploitations sans contrainte foncière forte, la motorisation a permis d’accroître la surface cultivée et de ce fait la quantité de travail pour le semis, le sarclage, le démariage et la récolte réalisés en grande partie par les femmes ce qui a augmenté leur charge de travail.
Les effets de l’introduction du tracteur sur la cohésion familiale et le maintien des grandes exploitations patriarcales sont variables suivant les familles. Aucune des exploitations motorisées enquêtées ne s’est pour le moment scindée même si, pour certaines, la gestion du tracteur est source de mésententes : prestige social pour celui qui conduit le tracteur, réallocation des taches manuelles à d’autres, etc. Pour d’autres exploitations, le tracteur est plutôt un élément qui contribue à la cohésion familiale car il est vu comme une source d’augmentation des revenus qu’il faut à tout prix conserver et donc bien gérer.
Au final, le bilan de la motorisation agricole chez les adhérents de la CEMK est mitigé. La motorisation des travaux culturaux n’a pas été à l’origine d’une augmentation de la production, du moins pour la campagne agricole 2006/07. Pour améliorer la rentabilité de cet investissement, les agriculteurs explorent diverses pistes comme la motorisation du sarclage et du buttage et le transport sur de plus longues distances de matières organiques.
Le développement de la motorisation au Mali repose sur l’accumulation en capital des plus grandes exploitations et de certains commerçants. Il diffère du modèle des régions de polyculture élevage françaises des années 50/60, marqué par une présence forte des coopératives d’utilisation du matériel agricole (Cuma). Plus globalement, pour le développement rural de l’Afrique de l’Ouest, il ne faudrait pas entretenir le mythe d’une révolution agricole par la seule motorisation agricole qui ne peut concerner qu’une petite partie des agriculteurs (ceux qui sont solvables) contrairement à la culture attelée pour laquelle des progrès sont encore possibles. Il demeure néanmoins important de conseiller et d’accompagner les agriculteurs possédant des tracteurs afin qu’ils puissent rentabiliser leur investissement, et que les travaux culturaux motorisés n’aggravent pas la dégradation de la fertilité des sols de ces régions.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation (version longue)
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Afdi Poitou-Charentes et l’Atader au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent dans la petite région du Logone Oriental, qui…

Lire
Analyse des performances des exploitations dans l’ouest du Burkina Faso suivant le niveau de mécanisation : d’anciens résultats toujours d’actualité
Guy Faure

Afin d’accompagner les exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant à renforcer la place de la mécanisation dans les systèmes de production, il est important d’évaluer les performances techniques et économiques de ces exploitations en fonction du niveau de mécanisation. À l’heure actuelle, il existe peu de données disponibles pour traiter cette question. C’est la raison pour laquelle nous présentons les résultats d’anciens travaux de recherche, menés de 1990 à 1992, dans le bassin cotonnier…

Lire PDF
Quand un technicien du cacao relaie les innovations paysannes
François Ruf, Yoddang

Muhtar, planteur, et Husin, technicien, sont les héros discrets d’une révolution cacaoyère à Sulawesi, en Indonésie. Muhtar construit des clones remarquables par leur productivité et la qualité du cacao qu’ils produisent. Husin adapte les innovations pour relancer la production de Sulawesi. Une leçon de développement rural. Au cours des deux dernières décennies, Sulawesi, à l’est de l’archipel indonésien, a connu un des booms du cacao les plus rapides de l’histoire. D’une production méconnue de quelques dizaines de tonnes…

Lire PDF
Quelques perspectives pour la mécanisation agricole en Afrique subsaharienne
Henry-Hervé Bichat

Avec une démographie et une urbanisation croissantes, l’Afrique subsaharienne doit relever le défi d’améliorer la productivité des sols et du travail, tout en tenant compte des enjeux écologiques du xxi e siècle. Dans cette perspective, de nouvelles formes de coopération et de recherche sont à espérer. Depuis l’origine, l’histoire de l’agriculture est celle d’une co-évolution des sociétés humaines, des systèmes agricoles et de leurs équipements sous la pression de l’évolution démographique. C’est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où,…

Lire PDF
Quand l’État motorise des exploitations agricoles…
Joachim Saizonou

Au Bénin, l’État a mis en place le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA) qui a permis de mettre à disposition du monde paysan des tracteurs d’origines indienne et chinoise. Mais le bilan de la première campagne est mitigé du fait de la sous utilisation du matériel, des difficultés de paiement, et des nombreuses pannes survenues. Le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) adopté en conseil des ministres en juin 2008 veut faire du…

Lire PDF
La fabrication locale d’équipements agricoles : l’expérience de la Socafon au Mali
Ousmane Djiré

Au Mali, dans la zone Office du Niger, les forgerons se sont organisés depuis les années 90 et ont mis en place une structure efficace et rentable pour assurer l’approvisionnement des producteurs de la zone en outils de qualité, à bas prix, adaptés à leurs besoins, et leur offrir un service de proximité en maintenance et réparation. Depuis sa création en 1932, l’Office du Niger (ON) a fortement encadré la diffusion de la traction animale. Il intervenait ainsi…

Lire PDF
Quelle mécanisation agricole envisager pour l’Afrique soudanienne ?
Marc Dufumier

Les choix de mécanisation agricole pour les pays d’Afrique soudanienne doivent être raisonnés en fonction des objectifs de réduction de la pénibilité du travail humain et d’augmentation de sa productivité, sans pour autant occasionner de chômage ni de dégâts environnementaux. Dans les pays du Nord anciennement industrialisés, l’emploi de tracteurs et d’engins motorisés pour déplacer et actionner les machines agricoles est intervenu à un moment où les agriculteurs équipés de divers équipements attelés avaient déjà les moyens de…

Lire PDF
Le financement de l’équipement, élément clé de la modernisation de l’agriculture familiale
Betty Wampfler

L’accès au crédit d’équipement, notamment pour la mécanisation des exploitations africaines, n’est pas chose simple. Quelques institutions financières en Afrique innovent en la matière. L’exemple des Cecam à Madagascar est encourageant. Dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, l’investissement dans la mécanisation et, à fortiori, la motorisation, dépasse les capacités d’autofinancement de la plupart des ménages agricoles, rendant incontournable le recours au crédit de moyen terme (CMT). D’autre part, l’offre de CMT reste peu développée, malgré le regain…

Lire PDF
Le système de culture sur couverture végétale (SCV) : un système de culture durable ?
Jean-François Richard

Le SCV n’est pas une alternative à la motorisation. C’est une option technique qui, en permettant l’amélioration des qualités agronomiques des sols, permet d’inscrire l’activité agricole dans la durée. En Afrique subsaharienne, le SCV est encore peu développé et soulève de nombreux défis. La matière organique (MO) est un élément essentiel de la fertilité des sols. De son niveau dépendent le potentiel de production et la stabilité des sols agricoles. Or le labour et le travail du sol…

Lire PDF
Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Atader – Afdi Poitou- Charentes au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent au Logone Oriental, une région productrice de…

Lire PDF
Le boom des motoculteurs au Lac Alaotra à Madagascar
Andriatsitohaina Rakotoarimanana, Philippe Grandjean, marie-helenedabat, Éric Penot

Depuis le début des années 2000, les motoculteurs rencontrent un succès important dans la région du Lac Alaotra au nord de Madagascar. Au delà d’un investissement quasi égal à celui de l’attelage traditionnel, c’est son caractère multifonctionnel qui séduit les populations. La région du Lac Alaotra, située à 250 km au Nord de la capitale Antananarivo, a connu une formidable diffusion des petits motoculteurs chinois (appelés localement « Kubota » du nom de la marque japonaise qui y…

Lire PDF
La motorisation est-elle utile aux exploitations familiales du bassin cotonnier malien ?
Patrick Dugué, Pierre Girard

À partir des résultats d’une étude d’impact de la motorisation sur le fonctionnement des exploitations agricoles familiales de Koutiala au Mali, les questions de rentabilité de l’investissement dans le tracteur et de l’impact de son utilisation sur la fertilité des sols sont posées. Au cours de l’année 2006, la promotion de la motorisation agricole prend de l’ampleur au Mali avec la vente à crédit par l’État de 300 tracteurs au « monde paysan » et la construction d’une…

Évolution de la traction animale en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale
Philippe Lhoste, ericvall, michelhavard

Introduite en Afrique subsaharienne dans les années 50, la traction animale est souvent présentée comme le moteur de la modernisation de l’agriculture familiale. La présentation de son évolution dans quelques pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre met en lumière l’appropriation de ces équipements par les paysans mais aussi quelques difficultés. En Afrique subsaharienne, la traction animale a été introduite dans les années 50, afin de développer les cultures industrielles administrées (coton et arachide), destinées à satisfaire les…

Lire PDF
Mécanisation dans le contexte africain : notions préliminaires sur les techniques et enjeux
Nathalie Boquien, Valentin Beauval

Afin d’améliorer la productivité du travail dans les exploitations agricoles africaines, différentes stratégies de mécanisation sont testées et adaptées aux divers contextes techniques et environnementaux. Mécanisation, motorisation, techniques alternatives, quelles solutions pour quels enjeux ? Accroître la productivité du travail des agricultures familiales des pays en développement est une absolue nécessité. Plusieurs raisons à cela : pour permettre de mieux nourrir les populations de ces pays, pour produire des denrées plus compétitives, et pour freiner l’exode rural des…

Lire PDF
Des agricultures manuelles à la motorisation lourde : des écarts de productivité considérables
Laurence Roudart, Marcel Mazoyer

La révolution agricole et la révolution verte ont permis à un certain nombre d’agriculteurs d’accroître de façon considérable la productivité de leur travail. Mais tous n’ont pas eu accès à ces progrès techniques, et aujourd’hui la pauvreté et les insuffisances alimentaires sont le lot quotidien de la majorité de la paysannerie mondiale. La population agricole active du monde, qui s’élève à 1 milliard 300 millions de personnes, soit environ 43% de la population active du monde, ne dispose…

Lire PDF
Introduction du dossier
Daouda Diagne

C’est vrai, il y a une part de mythe et d’idéologie qui accompagne l’exaltation de la motorisation agricole par les autorités politiques d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà de ce constat, la volonté de mécaniser n’est-elle pas également le reflet d’un choix stratégique de « moderniser » l’agriculture africaine ? Un choix implicite d’une transformation en profondeur de l’agriculture, qui va tendre de la petite agriculture familiale vers une agriculture industrielle et commerciale ? De ce point de vue, une…

Lire PDF
La vente groupée de soja, un moyen pour mieux vendre ?
guezolionel

Au Bénin et en particulier à Zogbodomè, beaucoup délaissent la production de coton au profit de celle de soja, plus rentable. L’Union communale des producteurs de Zogbodomè s’est lancée dans l’appui à cette culture à travers l’octroi de crédits à ses membres et la vente groupée de leur production grâce à un contrat avec un industriel. Dans le département du Zou, au centre du Bénin, l’Union communale des producteurs de Zogbodomè (UCPZ) a entrepris depuis 2007 un processus…

Lire PDF
La régulation du marché de l’oignon au Sénégal
Idrissa Wade, Oumar Samba Ndiaye

Au Sénégal, la production locale d’oignon était fortement concurrencée par les importations, surtout lors des pics de récolte. Des concertations au sein d’un comité oignon, initié par l’Agence de régulation des marchés, permettent de réduire cette concurrence, grâce à un gel temporaire des importations. L’oignon occupe le premier rang des cultures maraîchères au Sénégal, avec une superficie de près de 5100 ha en 2007. La production locale provient essentiellement de deux zones : des Niayes, bande côtière s’étendant…

Lire PDF
Quels outils de régulation pour relancer la riziculture au Sénégal ?
barisp

Face à la situation de variabilité brutale des prix du riz importé et local sur le marché de Dakar, la question de la mise en place d’outils de régulation de marché est plus que jamais d’actualité. Contenter producteurs et consommateurs tout en se prémunissant des aléas de prix et de taux de change est un défi à relever. Le prix du riz brisé non parfumé importé vient de tomber en octobre 2009 à 250 FCFA/ kg à Dakar,…

Lire PDF
Aide à l’agriculture : des promesses aux réalités de terrain

Rapport Oxfam International, Jean-Denis Crolas (Oxfam France – Agir ici) http://www.oxfamfrance.org/pdf/ Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf Les conférences se succèdent, les sommets mondiaux sur l’alimentation se suivent et se ressemblent souvent, sans parler des Sommets du G8, Forum de haut niveau et autres événements. Les objectifs ? Savoir « Qui va nourrir le monde », comment « Garantir la sécurité alimentaire pour tous », « Comment nourrir le monde en 2050 ? ». Les titres nous interpellent, les annoncent sont grandiloquentes mais…

Lire PDF
Entre nous

Projet Réseau Paar, les choses avancent ! Inter-réseaux assure la maîtrise d’ouvrage du projet de renforcement des capacités des réseaux d’organisations agricoles en matière de politiques agricoles, alimentaires et rurales (Réseau Paar) financé par l’Agence française de développement (AFD). Depuis la parution du dernier numéro de Grain de sel, de nombreux événements ont eu lieu. En octobre s’est tenu le premier comité d’orientation du projet. Cette réunion a rassemblé des représentants de l’AFD, du Réseau des organisations paysannes…

Lire PDF
Commerce du bétail en Afrique de l’Ouest, atouts et défis pour les éleveurs
Bernard Bonnet, Bertrand Guibert

En Afrique de l’Ouest, le secteur de l’élevage pastoral et de la commercialisation du bétail est en pleine mutation. Pour répondre à la demande croissante en viande, notamment des grands centres urbains, des politiques incitatives sont mises en place et des éleveurs s’organisent. Cet article vient en complément du dossier Élevage du Grain de sel nº 46-47. Il s’appuie sur une étude réalisée pour la SNV (Organisation néerlandaise de développement) par l’Iram et le Laboratoire d’analyse régionale et…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Bassiaka Dao
tressapoulou

Bassiaka Dao est président de la Confédération paysanne du Faso (CPF). Grain de sel : Pouvez vous nous présenter votre parcours ? Bassiaka Dao : Je suis un producteur de maïs basé à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. En 1966, je me suis installé comme agriculteur au côté de mon père. À cette époque, je lui servais de secrétaire au sein de l’Union régionale des coopératives agricoles et maraîchères du Burkina Faso. Voilà comment je suis entré dans…

Lire PDF
Grain de sel n°48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités

_ La mécanisation et la motorisation ont joué un grand rôle dans l’évolution des agricultures du monde. Qu’en est-il en Afrique au sud du Sahara ? Cette région se caractérise en effet au sein des agricultures familiales par une mobilisation très forte du travail manuel, par une progression lente de l’utilisation des animaux de trait et par un très faible recours à la motorisation (la plus faible proportion par rapport aux autres régions du monde). Alors que la…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS48)

Bulletin de veille électronique Ce trimestre, plusieurs bulletins de veille électroniques (BDV) ont été envoyés à plus de 6000 personnes. Ces bulletins sont toujours aussi appréciés. Si vous n’êtes pas encore inscrit ou si vous souhaitez inscrire des collègues, n’attendez plus ! L’inscription se fait très facilement à partir du site internet d’Inter-réseaux. Durant les prochains mois, nous continuerons la publication de BDV sur la souveraineté alimentaire avec 8 numéros sur 2010. Des BDV spéciaux sont aussi prévus…

Lire PDF
Editorial : L’ Afrique et la mécanisation : un paradoxe et une nécessité ?
Philippe Jouve

Le continent africain dispose de conditions physiques plutôt favorables à la mécanisation de l’agriculture : vastes étendues de terres cultivables, faibles contraintes topographiques. A priori les obstacles naturels à son développement ne sont donc pas majeurs si ce n’est la vulnérabilité des sols tropicaux à des interventions mécaniques inappropriées. Or en dépit de ces conditions la mécanisation y est encore peu développée. Pourtant, de nombreuses tentatives d’introduction de la mécanisation-motorisation ont été faites en Afrique subsaharienne. La coopération…

Lire PDF
Le président du Roppa s’exprime sur la mécanisation-motorisation
Ndiogou Fall

Grain de sel : Ces dernières années, plusieurs programmes de motorisation de l’agriculture africaine, à travers l’acquisition de tracteurs indiens et chinois, ont vu le jour. Quelle est la position du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) par rapport à ces programmes ? N’Diogou Fall : Le Roppa est incontestablement d’accord avec le principe de moderniser les agricultures familiales à travers la mécanisation. Jusqu’à présent, très peu d’efforts ont été consentis…

Lire PDF
Évaluer la productivité de l’agriculture familiale : aiguisons nos outils de mesure…
Isabelle Touzard, khalidbelarbi

La productivité est au cœur des mécanismes économiques globaux. L’agriculture étant un secteur productif clé, les gains de productivité, moteurs de la croissance économique, constituent une des priorités des États. L’Afrique vient de dépasser le milliard d’habitants. Comment améliorer la productivité des agricultures locales pour nourrir cette population ? D’autant plus que la plupart des pays africains revendiquent leur souveraineté alimentaire. À leur niveau, les agriculteurs eux aussi cherchent à être les plus efficients possibles, c’est-à-dire à produire…

Lire PDF