The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "46-47 : Répondre aux évolutions alimentaires, un défi majeur pour l’élevage africain", publiée le 5 septembre 2009.

Développement du tourisme rural, entre rêves et réalités

Mascha Middelbeek

Activités non agricoles

Depuis quelques années, le tourisme rural semble représenter une réelle opportunité de diversification des revenus en milieu rural. Comment les paysans peuvent-ils s’intégrer dans le développement de ce tourisme ? Comment les accompagner dans cette démarche ? Un point de vue de l’organisation Agriterra.

Les organisations paysannes, les bailleurs de fonds et les gouvernements des pays en développement s’intéressent de plus en plus à la diversification des moyens de subsistance dans les zones rurales. En effet, plusieurs enquêtes au niveau mondial montrent que 30 à 45 % des revenus moyens des ménages ruraux proviennent d’activités non agricoles locales. Dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, le tourisme constitue souvent une part importante de ces revenus non agricoles, contribuant non seulement au développement économique mais aussi à une meilleure connaissance des richesses du milieu rural.

Lier agriculture et tourisme.
L’engagement des paysans dans le tourisme peut se faire de différentes manières. Un producteur peut, en plus de ses activités agricoles, proposer un logement ou des excursions : il se transforme alors en entrepreneur du tourisme rural. Une autre option est de vendre ses produits (fruits, légumes, produits artisanaux, etc.) au secteur touristique : les producteurs deviennent alors fournisseurs de marchandises pour le tourisme, une activité bien plus proche de leur métier d’origine.
Une des spécificités du tourisme rural est de proposer aux visiteurs une expérience personnalisée, un aperçu culturel et humain de l’environnement rural et, autant que possible, de leur permettre de participer aux activités, modes de vie et traditions des communautés locales.

Une faible participation des organisations de producteurs : plusieurs facteurs en jeu.
Le passage à des secteurs non agricoles s’accompagne souvent d’obstacles et d’inégalités, et dans de nombreux pays en développement, le rôle des organisations rurales dans le tourisme est encore peu reconnu.
La faible participation des organisations paysannes (OP : organisations de producteurs ou de femmes en zones rurales, coopératives) s’explique en partie par le fait qu’elles n’ont pas conscience des bénéfices que peut leur apporter le tourisme rural. De plus, le manque de ressources, d’expérience et de connaissance les empêche d’accéder à l’industrie du tourisme et il existe peu de capitalisation d’expériences et de documents sur des exemples réussis de coopératives touristiques. Ceci limite les OP et ceux qui les soutiennent dans leurs efforts de diversification.
Mais la faible participation des OP dans le tourisme rural n’est pas simplement due aux OP elles-mêmes. D’une manière générale, l’appui direct aux OP a longtemps été, et est encore, un aspect négligé de la coopération internationale et les acteurs du tourisme ne considéraient pas les OP comme des partenaires possibles. L’isolement géographique des producteurs et leur faible pouvoir de négociation sont aussi des facteurs explicatifs.
Pourtant, lorsque les producteurs se structurent en organisation, leur poids politique ou commercial est renforcé et ils sont plus à même de s’engager vers de nouveaux secteurs.

Les organisations de producteurs : des acteurs clés du développement du tourisme.
La reconnaissance du rôle des OP dans le développement du tourisme rural va néanmoins grandissante depuis une dizaine d’années et les OP sont quant à elles de plus en plus conscientes des opportunités qu’offre le tourisme rural. Diverses organisations de développement des Pays- Bas, comme l’agence de développement néerlandaise SNV, Icco, Agriterra et Solidaridad, facilitent, chacune selon ses propres stratégies et pratiques, la création de liens entre OP et tourisme.
Le développement du tourisme, outre qu’il peut être une source d’emplois et de revenus supplémentaires, peut également améliorer les conditions de vie dans les zones rurales, en incitant, par exemple, l’installation d’infrastructures, de sanitaires ou de réseaux d’électricité.
Bien que la participation des OP dans le développement du tourisme reste un défi, plusieurs signes encourageants plaident pour leur intégration. À travers les réseaux qu’elles ont déjà dans leurs régions, les OP rendent les zones rurales plus accessibles au tourisme, facilitent la découverte de lieux intéressants et l’identification d’entrepreneurs ruraux ; ce que ne peuvent pas faire les tour opérateurs, qui n’ont pas de tels réseaux. Travailler avec les OP devrait permettre de faire profiter l’ensemble de la communauté, plutôt que quelques producteurs individuels, des retombées positives du tourisme. En outre, cela permettrait d’assurer aux OP une meilleure stabilité financière. Enfin, les producteurs peuvent offrir aux touristes de plus en plus attirés par des expériences authentiques et insolites la découverte de leurs modes de vie, leur campagne, et leurs produits.

Agriterra et le tourisme : le point de vue d’une agri-agence en appui aux OP.
Agriterra intervient dans le tourisme rural depuis 2005, convaincue que cette activité peut participer à la diversification des sources de revenus, à la réduction de la pauvreté et au maintien des savoir-faire et héritages culturels locaux.
Dix organisations partenaires (en Amérique latine, Asie et Afrique) ont actuellement développé des projets d’agrotourisme, avec par exemple des hébergements chez l’habitant, ou encore des excursions dans les plantations de café ou de thé. Certaines accueillent déjà des touristes, d’autres sont en cours de mise en oeuvre.
Pour l’instant, Agriterra accompagne surtout les OP dans le développement des produits touristiques mais peu dans leur intégration en amont dans le secteur touristique (fourniture de marchandises aux hôtels et restaurants). Les besoins en termes d’investissements, de formation et d’éducation sont en effet bien moins importants, même si la mise en place de ce type de liens est complexe.
Le programme d’Agriterra se démarque par l’attention particulière qu’il porte aux organisations paysannes et par son approche « entrepreneuriale », que l’on retrouve à plusieurs niveaux. Premièrement, avec l’intégration, dés le départ, des acteurs du tourisme. Les tour-opérateurs peuvent ainsi participer à l’identification d’un site ou encore au développement d’un produit. Ensuite, en mettant l’accent sur le plan d’action. Troisièmement, en insistant sur le marketing, qui apparaît comme l’un des principaux défis. Enfin, lorsqu’un projet semble prometteur, les paysans concernés doivent s’y investir et adopter une attitude « entrepreneuriale », c’est-à-dire prendre en compte les conditions économiques et professionnelles pour développer des activités pertinentes et peu risquées.
Une institution de microfinance, une banque ou une agence de crédit est de préférence impliquée. Le tourisme étant en général méconnu par les paysans, des précautions importantes sont nécessaires en matière d’appui et de conseil, afin de prémunir les producteurs contre toute mauvaise expérience. Selon Agriterra, pour se lancer dans un tel projet, une OP doit faire preuve d’un réel intérêt pour le tourisme et avoir les capacités suffisantes pour le faire.

Des activités touristiques qui génèrent des revenus pour les agriculteurs.
Même si le tourisme peut contribuer au développement économique des zones rurales, il n’est pas non plus la solution miracle à la réduction de la pauvreté. Le tourisme rural semble avoir un certain potentiel de développement, mais la réussite des initiatives dépend de nombreux aspects, tels que la qualité des produits, les compétences des organisations, le marketing et la localisation géographique.
En outre, l’industrie du tourisme est de nature opportuniste, imprévisible et saisonnière ; le tourisme rural doit donc être appréhendé comme une activité complémentaire des activités agricoles pour les producteurs. Pour devenir compétitives, les OP doivent relever le défi de développer des produits commercialement viables, appropriés et respectant les standards occidentaux. Elles ont pour cela besoin d’accompagnement technique de la part de professionnels du tourisme. De plus, la formation des personnes impliquées (guides, cuisiniers, gérants de chambres d’hôtes, etc.) sur les aspects de gestion et d’accueil est cruciale, mais fait bien souvent défaut, tout comme le marketing et la promotion des initiatives touristiques.

Un autre défi est d’obtenir des informations sur le retour sur investissements, car peu d’études « coûts bénéfices » ont été faites dans ce secteur. Comme les OP sont des acteurs relativement nouveaux dans le tourisme rural, il y a encore peu de connaissances sur le sujet. L’objectif d’Agriterra est donc de contribuer à capitaliser les expériences réussies de coopération dans le tourisme par l’intégration des OP.

Bibliographie :
Ashley, C. et Maxwell, S., (2001b). Rethinking Rural Development. Development Policy Review. Vol. 19, nº 4.
Séminaire de l’OMC Rural Tourism in Europe: Experiences and Perspectives. Belgrade, 2002. Présentation de Luigi Cabrini.
Verma, S.K. Cooperatives and Tourism: An Asian Perspective. Publication of National Cooperative Union of India, 2005.
Torres, R. and Momsen, J.H., (2004). Challenges and potential for linking tourism and agriculture to achieve pro-poor tourism objectives. Progress in Development Studies. Vol. 4, Number 4.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Rural tourism development, between dreams and realities
Mascha Middelbeek

Livelihood diversification has become an important issue in rural areas for farmer organizations, donors and developing countries governments. Not surprisingly, since global surveys suggest that non-farmer sources account for 30-45% of average rural household income with the majority coming from local rural sources rather than urban migration . One popular non-farm sector, both in rural areas in developing as in western countries – is tourism development. Rural tourism has potential to combine economic development and acknowledgment of rural…

Lire
Entretien avec Dodo Boureima (version longue)
Dodo Boureima

Grain de sel : Pour répondre à la demande croissante en produits animaux, on entend de plus en plus parler de la nécessité d’une « révolution de l’élevage ». Qu’est ce que cela signifie ? Est-elle nécessaire selon vous et comment doit-elle être menée ? Dodo Boureima : Il y a quelques années encore, le pastoralisme, qui est le système d’élevage dominant en Afrique, était ignoré et banalisé. Mais aujourd’hui, on assiste de plus en plus à une…

Lire
Entretien avec Issoufou Daré (version longue)
idare

_ GDS : Quelles sont les actions et les politiques mises en place par l’Uemoa pour répondre au défi de la croissance de la demande en produits animaux ? Issoufou Daré : L’Uemoa a mis en chantier un certain nombre de programmes qui permettront à terme d’accroître la production animale. La première des initiatives que nous avons prise est de faire en sorte de réduire la mortalité et la morbidité des troupeaux en luttant contre les maladies qui…

Lire
Entretien avec Tamini Josué (version longue)
Tamini Josué

GDS : On parle de plus en plus de révolution de l’élevage. Est-elle nécessaire ? Si oui, en quoi consiste-t-elle selon vous ? Tamini Josué : Nous pensons effectivement qu’il faut une révolution de l’élevage pour pouvoir répondre à la hausse croissante de la demande en produits animaux. Pour nous, la révolution de l’élevage consiste à pouvoir augmenter la productivité à travers l’amélioration génétique, à faciliter les conditions d’accès à l’alimentation du bétail de sorte qu’elle soit disponible…

Lire
Un nouveau regard sur les relations élevage et environnement
Bernard Faye

Selon un récent rapport de la FAO , l’élevage est rendu responsable de bien des désordres environnementaux, allant de la dégradation des parcours à l’émergence de nouvelles maladies dangereuses pour l’homme en passant par la désertification, la pollution par les effluents et la contribution à l’effet de serre, sans parler de la participation des produits animaux aux risques sanitaires d’origine nutritionnelle, à tel point que seuls fruits et légumes sont aujourd’hui recommandés pour un meilleur bien-être. Pourtant, cette…

Lire
Qualité et risques des denrées alimentaires d’origine animale
Bassirou Bonfoh

Déterminants de la qualité et de la sécurité sanitaire des denrées animales et d’origine animale En Afrique subsaharienne, l’offre et la demande croissante en protéines animales (viandes, lait, œufs et produits dérivés…) entraînent des changements dans les habitudes alimentaires et contribuent de façon significative à modifier les systèmes de production et de distribution des Denrées animales et d’origine animale (DAOA). La qualité et le prix y apparaissent comme les principaux facteurs de compétitivité sur les marchés formels et…

Lire
Accès au marché et commercialisation de produits agricoles

Accès au marché et commercialisation de produits agricoles. Valorisation d’initiatives de producteurs et enseignements d’une démarche de réflexions collectives. Groupe de travail « Accès au marché et commercialisation de produits agricoles » Présenté par A. Lothoré, P. Delmas. Inter-réseaux, CTA, AFD, 2009, 160 p + annexes Recension par Dominique Gentil : En Afrique subsaharienne, les paysans rencontrent des difficultés pour vendre leurs produits agricoles et en tirer un revenu : manque de débouchés, prix peu élevés et volatils,…

Lire PDF
Entre nous GDS 46-47

Inter-réseaux se mécanise… Inter-réseaux a réalisé en avril 2009 un bulletin de veille (BDV) thématique sur un sujet remis au goût du jour par l’actualité : la mécanisation agricole. Avec la crise alimentaire, des initiatives pour mécaniser les opérations culturales, améliorer la productivité du travail et augmenter la production ont fleuri dans tous les pays d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà des déclarations des autorités ouest-africaines, qu’en est-il réellement ? Où vont les nombreux tracteurs indiens et chinois ? Quelles…

Lire PDF
L’Afrique subsaharienne arrivera-t- elle à nourrir ses habitants ?
Jean-Claude Devèze

De nombreux ouvrages et colloques traitent des problèmes cruciaux de l’alimentation de la population mondiale, de la nécessité de consacrer plus d’attention à cet enjeu majeur et donc de faire du développement agricole une priorité, en particulier en Afrique. Un point de vue sur ce sujet pour continuer ce débat… L’afrique subsaharienne est la région du monde où la part de la population agricole est, en proportion, la plus importante (près des deux tiers), mais où la ration…

Lire PDF
Vers une plateforme panafricaine des organisations paysannes
Mamadou Cissokho

Grain de sel : Pouvez vous présenter la plateformepanafricaine des organisations paysannes ? Mamadou Cissokho : La Plateforme panafricaine des organisations paysannes n’existe pas encore officiellement, elle est en cours de création. Elle fait suite au processus de structuration des organisations paysannes (OP) en Afrique, qui a débuté avec la naissance du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) et d’autres réseaux dans les régions africaines — la Fédération des agriculteurs est africains…

Lire PDF
Kiosque GDS 46-47

Nourrir le monde, vaincre la faim Sylvie Brunel Dans un livre destiné d’abord aux futurs professeurs, l’auteure, géographe, aborde sans tabous ni idées reçues les problèmes de l’alimentation et de la population croissante de notre planète. Elle rappelle que ce n’est que lorsque le monde craint de manquer de nourriture qu’il se préoccupe de l’agriculture vivrière. Dans les situations de paix, rares sont ceux qui se préoccupent des malnutris. Pire, la légitime vague des préoccupations écologiques risque d’ancrer…

Lire PDF
Repères : La définition du Tarif extérieur commun de la Cedeao : le pari du moyen terme
Anne Wagner

La décision d’étendre le Tarif Extérieur Commun (Tec) de l’Union économique monétaire ouest africain (Uemoa) aux États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao B) a été prise par les Chefs d’États et de Gouvernements de la Cedeao le 12 janvier 2006. La définition d’une protection tarifaire commune aux frontières de l’espace Cedeao est une étape importante de l’approfondissement du processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. La région dispose du potentiel de…

Lire PDF
Développement du tourisme rural, entre rêves et réalités
Mascha Middelbeek

Depuis quelques années, le tourisme rural semble représenter une réelle opportunité de diversification des revenus en milieu rural. Comment les paysans peuvent-ils s’intégrer dans le développement de ce tourisme ? Comment les accompagner dans cette démarche ? Un point de vue de l’organisation Agriterra. Les organisations paysannes, les bailleurs de fonds et les gouvernements des pays en développement s’intéressent de plus en plus à la diversification des moyens de subsistance dans les zones rurales. En effet, plusieurs enquêtes…

L’élevage africain, source possible d’une révolution alimentaire attendue ?
Philippe Lhoste

L’élevage ouest africain parviendra t-il à nourrir une population en constante hausse ? Le chemin à parcourir est encore long, mais les initiatives sont nombreuses et encourageantes pour permettre aux éleveurs de répondre à ce défi. Les institutions internationales attiraient fortement notre attention, à la fin du XXème siècle, sur les évolutions très rapides de la consommation et de la production animales, avec une étude prospective qui a fait date : « L’élevage d’ici 2020 : la prochaine…

Lire PDF
Quel avenir pour le pastoralisme ? Des acteurs s’expriment…
Dodo Boureima, Tamini Josué, idare

Le pastoralisme est le système d’élevage dominant en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Quand on envisage son avenir et sa capacité à répondre à une demande en viande en hausse constante, les avis divergent… Trois interviews, trois points de vue, illustrant la complexité de cette problématique. Entretien avec Dodo Boureima Grain de sel : Qu’est ce que le pastoralisme ? Dodo Boureima : Le pastoralisme est un système de production basé sur la mobilité des éleveurs et…

Lire PDF
Développer la pisciculture en Afrique tropicale humide pour renforcer la sécurité alimentaire
Isabelle Hanquiez, moswald

La pisciculture est un secteur important de l’économie rurale en Afrique tropicale humide. Nécessitant peu de moyens de production, elle pourrait contribuer considérablement à l’alimentation des populations. Alors que la demande en produits animaux ne cesse d’augmenter au niveau mondial, en Afrique une stagnation voire une diminution de la consommation de protéines d’origine animale par habitant est un cas fréquent : dans maints endroits, les faibles niveaux de consommation engendrent des carences nutritionnelles sévères. Selon la FAO, en…

Lire PDF
Enjeux et contraintes des filières porcines en Afrique de l’Ouest
Vincent Porphyre

En Afrique de l’Ouest, les cheptels porcins connaissent des croissances de l’ordre de 5 à 10 %. Bien que pratiqués majoritairement de façon extensive, on assiste toutefois à une certaine intensification des systèmes de production, se heurtant à des contraintes d’ordre économique, environnemental et sanitaire. L’élevage porcin est en pleine expansion en Afrique de l’Ouest, avec selon les pays des croissances des cheptels de l’ordre de 5 à 10% (FAO, 2007). La production de viande de porc en…

Lire PDF
Contraintes et défis de l’aviculture en Afrique de l’Ouest : Cas du Bénin
guezolionel

L’aviculture est un secteur en plein essor en Afrique de l’Ouest. Au Bénin, grâce à l’accompagnement des autorités, on assiste au développement de cette filière, qui fait toutefois face à de nombreuses contraintes, liées notamment aux conditions d’accès au crédit, à la concurrence des importations et aux enjeux fonciers. L’aviculture en Afrique de l’Ouest est une activité complexe dont l’importance varie d’un pays à l’autre. Au Bénin, pays de plus de 7 millions d’habitants, deux grands types d’aviculture…

Lire PDF
La fête du mouton, des moutons pour la fête. Enjeux économiques de la Tabaski au Sénégal
Olivier Ninot

La Tabaski ou fête du mouton donne lieu à une grande effervescence sur le marché ovin au Sénégal. Durant cette période, où la consommation de viande de mouton atteint des pics exceptionnels, on assiste au développement d’une véritable « économie de la Tabaski », à laquelle les autorités étatiques portent une attention particulière. L’Aïd El Kabir, appelé Tabaski en Afrique de l’Ouest, est un événement majeur au Sénégal et dans les autres pays sahéliens. La « grande »…

Lire PDF
Nord Cameroun : pour une utilisation concertée des ressources entre pasteurs sédentarisés et agroéleveurs
Aimé Landry Dongmo, Philippe Lhoste

Au Nord Cameroun, la sédentarisation des pasteurs et l’introduction de l’élevage chez les agriculteurs ont entraîné des conflits sur la gestion des ressources et des espaces agropastoraux. Pour y remédier, l’accompagnement des producteurs avec des instruments innovants de gestion et de valorisation de la biomasse s’avère nécessaire. Comme dans diverses régions d’Afrique subsaharienne, la population va doubler au Nord Cameroun dans les 20 prochaines années. Accroître la production est désormais urgent pour répondre à la demande croissante en…

Lire PDF
Les systèmes de collecte du lait en Afrique de l’Ouest : échec ou espoir ?
Cécile Broutin, Guillaume Duteurtre, djibydia

Après l’échec de l’industrialisation laitière en Afrique de l’Ouest, de nombreuses mini laiteries se sont développées avec plus ou moins de réussite et ont permis une meilleure valorisation de la production locale. Mais celles ci ont besoin d’améliorer leurs dispositifs de collecte et de distribution pour être plus performantes. Depuis les années 90, les filières laitières sont une des priorités des programmes de développement de l’élevage en Afrique de l’Ouest. Pourtant, les grands projets industriels des années 60…

Lire PDF
Consommation urbaine de viandes en Afrique de l’Ouest : l’exemple de Dakar
Andrien Mankor

En Afrique de l’Ouest, les habitudes alimentaires des populations sont en pleine mutation, surtout en zone urbaine. Dans la mégalopole de Dakar où le marché de la viande est en pleine explosion, on assiste depuis quelques années à un changement dans les modes de consommation des produits d’origine animale. Sous l’effet conjuguée de l’urbanisation, de la croissance des revenus et des nouvelles attentes socioculturelles des populations, on assiste, dans les pays du Sud, à l’émergence d’une demande croissante…

Lire PDF
Afrique de l’Ouest : la révolution de l’élevage aura-t-elle lieu ?
Guillaume Duteurtre

Le secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest est à un tournant. Diversification des systèmes alimentaires et croissance de la population se joignent pour doper la demande en produits animaux. Des mutations qui questionnent la capacité des systèmes d’élevage locaux et des filières à s’adapter à une demande exigeante. Depuis 50 ans, l’essor des villes africaines a induit une transformation profonde du modèle alimentaire. Comme dans les autres pays en développement, le secteur de l’élevage a été particulièrement…

Lire PDF
Introduction du dossier

L’élevage joue un rôle central dans les économies ouest africaines : il contribue à près de la moitié du PIB agricole (en incluant la traction animale et la fumure organique) et constitue une source importante d’emplois et de revenus. Cette région se caractérise aussi par un faible apport dans l’alimentation humaine des produits d’origine animale. Avec une croissance annuelle estimée à 4%, la demande de produits d’origine animale est appelée à augmenter en Afrique subsaharienne, et notamment en…

Lire PDF
Des conventions locales pour gérer ensemble les ressources naturelles ?
Philippe Lavigne-Delville

Comment gérer durablement des ressources naturelles soumises à des pressions croissantes ? Avec des règles partagées, légitimes et appuyées par des instances locales et par l’État. Les « conventions locales » peuvent être des outils pour cela, permettant de concilier règles coutumières et règles de l’État. À certaines conditions… La compétition croissante sur l’espace et les ressources naturelles, les carences des dispositifs de régulation, provoquent une surexploitation des ressources et des conflits : les réserves forestières sont défrichées,…

Lire PDF
Le commerce des produits agricoles à Nouna : au-delà des prix
Quentin Stoeffler

La région de Nouna au Burkina Faso connaît ces dernières années d’importants changements dans les conditions de commercialisation des produits agricoles. Culture emblématique de ces évolutions, le sésame en dit long sur les blocages de la zone ainsi que sur les décisions et attentes des producteurs. Nouna, décembre 2008. Les récoltes viennent de s’achever dans les villages entourant cette petite ville enclavée à l’Ouest du Burkina Faso. Les agriculteurs engrangent leur mil et leur sorgho, ainsi que les…

Lire PDF
L’invitée de Grain de sel : Edwige Botoni
Edwige Botoni

Edwige Botoni est experte en gestion des ressources naturelles, chargée du suivi des conventions environnementales au Comité permanent inter États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss, www.cilss.bf). En 2009, le Cilss a publié un rapport intitulé « la transformation silencieuse de l’environnement et des systèmes de production au Sahel : Impacts des investissements publics et privés dans la gestion des ressources naturelles » : www.cilss.bf/ spip.php?article58 Grain de sel : Vous venez de publier un…

Lire PDF
Editorial : Vers une réhabilitation de l’élevage ?
Ludovic Larbodière

Les productions animales semblent revenir au goût du jour dans les débats. Est-ce dû à la crise alimentaire, aux statistiques alarmistes de la FAO sur la faim et la malnutrition ? Peu importe, on revient aux solutions simples, aux valeurs sûres et on ne peut que s’en réjouir. Car il est temps de reconnaître que l’élevage peut jouer un rôle central pour relever les grands défis auxquels sont confrontés les pays du Sud : l’insécurité alimentaire d’un milliard…

Lire PDF
Grain de sel n°46-47 : Répondre aux évolutions alimentaires, un défi majeur pour l’élevage africain

L’élevage joue un rôle central dans les économies ouest africaines : il contribue à près de la moitié du PIB agricole (en incluant la traction animale et la fumure organique) et constitue une source importante d’emplois et de revenus. Cette région se caractérise aussi par un faible apport dans l’alimentation humaine des produits d’origine animale. Avec une croissance annuelle estimée à 4%, la demande de produits d’origine animale est appelée à augmenter en Afrique subsaharienne, et notamment en…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS46-47)

_ Idrissa Moumouni Idrissa Moumouni, Plate-forme Paysanne du Niger Conseil d’administration d’Inter-réseaux Il s’est réuni le 16 juin 2009. Le débat a principalement porté sur la question suivante : « Comment améliorer les outils d’Inter-réseaux (site internet, Grain de sel, bulletins de veille électroniques, groupes de travail) et leur synergie pour augmenter leurs diffusions et leurs impacts ? ». Des tentatives intéressantes de liens entre ces supports ont été notées : un bulletin de veille sur la mécanisation…

Lire PDF
Enjeux et défis de l’introduction des agrocarburants au Burkina Faso
Elodie Hanff, Garance Faugère, Joël Blin, Nathalie Weisman, marie-helenedabat

Au Burkina Faso, les ressources énergétiques sont rares, et l’énergie importée coûte cher du fait de l’enclavement du pays. Dans ce contexte, le développement de la culture d’agrocarburants ne pourrait-elle pas être un levier pour le développement du pays et de son agriculture ? Le renchérissement de l’énergie fossile entraîne, pour les populations du Sud, une perte de compétitivité ainsi qu’une augmentation du coût de la vie. Soucieux de sa dépendance énergétique et de l’augmentation de sa facture…

Lire PDF