En Côte d’Ivoire, la première adoption d’engrais dans les cacaoyères apparaît au début des années 1980, dans la région de Soubré. Inquiets de la mortalité précoce de leurs cacaoyers sur les sols pauvres de la région, une poignée de planteurs cherchent une solution et trouvent l’engrais, sans aucune aide. Le marché « engrais cacao » atteint près de 80.000 tonnes en 2003. Ce premier cycle d’adoption de l’engrais est un merveilleux exemple de capacité d’innovation des planteurs de Côte d’Ivoire. Depuis 2011, une partie de l’Industrie, s’intéresse de plus en plus à l’engrais mais ce réveil des multinationales du chocolat sur les engrais affiche bien du retard sur les villageois pionniers.

Or, précisément au moment où l’industrie prend le train de l’engrais chimique, l’agriculture familiale amorce une diversification de ses stratégies de fertilisation, vers des intrants de plus en plus biologiques. Une innovation naît notamment dans les années 2000, prenant une ampleur considérable dans les années 2010 : la fertilisation des cacaoyers par application de fiente de poulet, objet d’une véritable nouvelle filière.

Pourquoi cette innovation ? Pourquoi son amorce dans les années 2000 et sa phase exponentielle dans les années 2010 ? S’appuyant sur plusieurs enquêtes, cet article estime que près de 30% des planteurs de cacaotiers ivoiriens achètent de la fiente de poulet ou ont passé commande. Face à l’ampleur de ce processus d’innovation qui a donné naissance à toute une filière, sans aucune aide financière de l’Etat ou de l’industrie, il invite les institutions du secteur public et le secteur privé à mieux reconnaître les savoirs et l’innovation venant des villages et des villageois.

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